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Pendant que Manuel Valls enterre les Trente Glorieuses, les Etats-Unis retrouvent une croissance de 5%
©Reuters

La classe américaine

Contrairement à ce que pouvait indiquer Manuel Valls le 10 décembre dernier, les "Trente glorieuses" ne semblent pas être reléguées aux placards de l’histoire. Du moins, par pour tout le monde. En effet, alors que l’économie française continue d’évoluer mollement, les Etats-Unis ont connu une croissance de 5% au cours du troisième trimestre 2014.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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"Au troisième trimestre 2014, le PIB augmente de 0,3 % et le pouvoir d’achat des ménages progresse de 0,5 %". Si le verdict de l’INSEE pour l’automne économique français ne fait pas rêver grand monde, François Hollande semble se frotter les mains. Car, malgré un léger tassement escompté pour le quatrième trimestre, le premier semestre 2015 devrait progresser sur le même rythme. Sans doute satisfait, le Président claironnait le 19 décembre "Cela veut dire que l’on aurait fait pratiquement les deux tiers du chemin pour avoir 1 % de croissance à la fin 2015 ".Vraiment le rêve.

De l’autre côté de l’atlantique, le bureau d’analyse économique (BEA) annonçait froidement le 23 décembre"Le PIB réel a augmenté de 5% en rythme annuel au troisième trimestre 2014"(…) "Au second trimestre il avait progressé de 4.6%". Le constat est cruel. La France, et par extension l’Europe, ne sont plus dans le même monde que les Etats Unis.

Car entre les deux pays, le retard de croissance s’accumule au fur et à mesure des trimestres :

PIB réel annualisé en %. France (rouge)  / Etats Unis (bleu). 2009-2014

Et après 6 années de crise, cet écart permanent produit un total qui atteint des sommets :

Croissance réelle du PIB depuis 2008 en %. France (rouge)  / Etats Unis (bleu). 2008-2014

Depuis le premier trimestre 2008, l’économie française a progressé de 1.32% en termes réels. Dans le même temps, l’économie américaine a connu une croissance de 8.84%. Soit un rapport de 1 à 6.7 entre les deux pays.

Sur le seul troisième trimestre 2014, et en termes comparables, la progression française est de 0.254% alors que les Etats Unis ont avancé de 1.219%, c’est-à-dire à un rythme près de 5 fois supérieur.

La France devient si accoutumée à sa stagnation qu’elle ne sait plus reconnaître ce qu’est la croissance. Si ce mot a encore un sens, car sa signification est d’être le moteur de la création d’emplois. Un outil contre le chômage lorsque son niveau est suffisant, c’est-à-dire bien au-delà des 0.3% de ce troisième trimestre 2014.

Ce qui explique pourquoi La France campe toujours sur un taux de chômage de 10.4% alors que les Etats-Unis sont parvenus à un niveau de 5.8%. Pourtant, lors de l’année 2010, le taux de chômage américain était supérieur à celui de la France, soit 10% contre 9.4%. Mais depuis cette date, les Etats-Unis ont su créer 10 millions d’emplois.

Les Etats-Unis sont en train de montrer le chemin à l’Europe. D’une part, la rengaine de la stagnation économique comme seul horizon des pays avancés est une fable. Lorsque les dirigeants européens laissent penser à leur population que la croissance forte est une idée du passé, qu’il faut "sortir du logiciel des trente glorieuses" comme l’indique Manuel Valls, ils ne font que nier la réalité actuelle des Etats-Unis. D’autre part, la politique monétaire qui a été menée par les autorités américaines, c’est-à-dire par Ben Bernanke et Janet Yellen est un succès considérable, et indiscutable.

Après avoir été moqués, critiqués, conspués, les dirigeants de la Réserve Fédérale des Etats Unis délivrent des résultats impressionnants à leurs détracteurs. Car ce que les européens ne veulent toujours pas voir est que la grande récession a été diagnostiquée aux Etats Unis comme une crise monétaire. De ce fait, elle appelait une réponse monétaire et ainsi une lourde action de sa Banque centrale. A l’inverse, l’Europe continentale (et la France avec elle), persiste dans son diagnostic budgétaire et son pendant austéritaire. Aussi grotesque soit-il au regard des résultats produits depuis 6 ans.

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