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Ours, loups et renards : comment hommes et animaux sauvages peuvent-ils cohabiter ?
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Renard des villes, renard des champs

Des éleveurs ont manifesté vendredi à Langogne, en Lozère, pour protester contre la présence de loups. Ils veulent pouvoir tuer ceux qui attaquent leurs troupeaux. Comment hommes et animaux sauvages peuvent-ils cohabiter ?

Nelly Boutinot

Nelly Boutinot

Nelly Boutinot est administratrice, membre du Bureau en tant que secrétaire générale, chez Humanité et Biodiversité

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Atlantico : Des éleveurs ont manifesté vendredi à Langogne, en Lozère, pour demander le droit de tuer les loups qui attaquent leurs troupeaux. On note également une hausse de la présence des renards dans les grandes agglomérations, notamment à Paris. Les incursions d'animaux sauvages dans les villes ne sont plus des cas isolés. Comment peut-on expliquer ce phénomène ? 

Nelly Boutinot : Un espace uniquement minéral serait inhumain. Les villes ont souvent créé des "espaces verts" mais ils sont trop peu nombreux et des secteurs entiers en manquent. Renaturer les villes est ressenti comme un besoin. Et il y a toujours eu des animaux sauvages dans les villes, même à Paris, où des faucons nichent à Notre-Dame. On en trouve aussi à New-York.

Toutes les espèces ne se précipitent pas en ville et il n'y a pas de vrai problème pour quelques petits prédateurs comme la fouine et le renard, espèces nocturnes que l'on trouve quasiment dans toutes les périphéries des villes et même dans de grandes villes européennes. Le renard est capable d'adaptation et il trouvait des restes de repas quand le ramassage des déchets ménagers laissait à désirer, mais il y a toujours des souris et en guise de terriers il y a sans nul doute des lieux abandonnés ou peu fréquentés où gîter. Cet animal dont l'espèce existe encore malgré des persécutions multiples dans les campagnes a appris la prudence.

En termes d'infrastructures, les villes françaises ont-elles la capacité d'accueillir, ou du moins d'organiser une cohabitation avec les animaux sauvages (notamment avec les renards) ? 

Le renard n'a pas été invité à entrer dans la ville, il est venu de lui-même à ses risques et périls ; mais les risques et les périls existent à la campagne aussi. Cette envie de venir mettre son museau en ville n'est que récente dans l'histoire de l'espèce. Par contre, la fouine était appréciée au Moyen-Age parce qu'elle chassait les rats…elle n'est pas nouvelle dans la ville qu'elle n'a pas abandonnée, c'est une espèce rurale et urbaine. 

Doit-on encourager cette cohabitation ? N'est-elle pas néfaste pour les animaux et les hommes ? 

Il n’y a pas de véritable intérêt à organiser une cohabitation. Le renard se débrouille bien sans l’humain et s'il s'installe, il reste sur ses gardes. A nous d'accepter sa présence mais d'avoir en tête que ce n'est pas un animal domestique. Il faut faire en sorte que sa confiance ait des limites car notre territoire n'est pas le sien. 

Dans le cas du renard, il n’est bien sûr pas recommandé de le domestiquer, de l’apprivoiser et de le nourrir. Mais ce n'est pas une invasion massive. Il n'y a pas de quoi en faire une priorité : il y a tant d'autres problèmes aigus à traiter…Paris ne semble pas connaître l'avancée des sangliers qui sont nombreux à Berlin. 

Quelles autres solutions pourrait-on envisager ? 

 Tout est question d'effectifs. Toutes les espèces ne choisissent pas d’être urbaines. Si c'était le cas, il faudrait  s'inquiéter de l'état des nos campagnes. Et s'inquiéter de l'état des villes. Pour le moment il n’y a pas d’urgence.

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