Nicolas de Staël ou la quête insatiable de l’un des plus grands peintres de l’après-guerre<!-- --> | Atlantico.fr
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Cette exposition est à retrouver au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.
Cette exposition est à retrouver au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.
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Cette exposition est à retrouver au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.

Fabienne Havet pour Culture-Tops

Fabienne Havet pour Culture-Tops

Fabienne Havet est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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THÈME

Le peintre Nicolas de Staël tient une place à part dans la seconde École de Paris, formule qui désigne divers artistes abstraits aux origines diverses et français d’adoption exerçant leur création en France entre 1940 et 1965, tels que Serge Poliakoff de Russie, Hans Hartung d’Allemagne ou Maria Elena Vieira da Silva du Portugal. Leurs préoccupations artistiques rencontrèrent, sous la plume des critiques d’art, celles d’autres « informels » tels que Pierre Soulages ou Maurice Estève. 

Prince russe exilé de son pays natal à 3 ans avec ses parents à la suite de la Révolution Russe de 1917, très tôt orphelin, Nicolas de Staël sera marqué à jamais par sa prime enfance et s’engagera sur un chemin de création en quête de perpétuel renouveau. Refusant avec véhémence d’être catalogué dans un mouvement artistique spécifique, en particulier celui qu’il appelait « le gang de l’abstraction avant », l’artiste cherchera inlassablement comment exprimer par la forme ses visions, passant du figuratif à l’abstrait puis évoluant vers une touche unique à la frontière de ces deux mondes.

Le Musée d’Art Moderne présente une rétrospective chronologique très complète de l’œuvre de Nicolas de Staël avec plus de 200 tableaux et peintures dont certaines jamais exposées précédemment.

POINTS FORTS

Le parcours de l’exposition offre une marche pas à pas à la rencontre des œuvres, chaque salle étant consacrée à une courte période de création, parfois seulement quelques mois, comme pour mieux souligner combien l’artiste était en perpétuelle recherche et a su aller toujours plus loin.

 Elle reflète très bien la richesse comme la densité du travail de Nicolas de Staël. 

Au fur et à mesure, l’urgence vitale du peintre à transcrire son feu intérieur et son regard aigu sur le monde, apparaît avec force. 

La réalité mouvante de l’univers sensible constituait sa source d’inspiration majeure.

Ses toiles respirent cette quête : superpositions de matière du plus profond au plus diaphane, recherches de lumière, éclat des teintes, compositions, traduisent l’intensité des énergies à l’origine de sa perception.

Nicolas de Staël tout en travaillant longuement sur ses œuvres, était traversé par des fulgurances, dans son grand atelier comme dans tous les voyages qui émaillent sa vie dans une tentative d’un ailleurs qui apaiserait enfin son mal-être.

Les œuvres exposées reflètent la fragilité et la force mêlées de l’artiste et suscitent de nombreuses émotions : bouleversement, admiration, joie, tristesse…un voyage intérieur propre à chacun mais qui ne laisse pas indifférent.

QUELQUES RÉSERVES

Aucune.

UNE ILLUSTRATION

Parc des Princes 1952 © ADAGP, Paris, 2023 / Photo Christie’s

UNE PHRASE

« Il était appelé, c’était tellement primordial pour lui d’être au travail dans son atelier que je sentais que, s’il n’avait pas été tenu à ça, il n’aurait pas pu respirer. »

Anne de Staël, fille aînée du peintre – Entretien avec Charlotte Barat, commissaire scientifique de l’exposition.

L'AUTEUR

Nicolas de Staël naît à Saint-Pétersbourg en 1914. 

Il a trois ans quand la Révolution Russe éclate, poussant sa famille à l’exil.

Il en a huit quand ses deux parents décèdent ; il est alors accueilli par une famille en Belgique. C’est à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles qu’il débute sa formation.

Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, après avoir été démobilisé de la Légion Étrangère dans laquelle il s’était engagé, il s’installe en France avec sa compagne Jeannine Guillou, d’abord à Nice puis en 1943 à Paris qui deviendra son point d’ancrage. 

Une première exposition lui est consacrée par la galeriste Jeanne Bucher en 1944. 

Les difficultés financières s’estompent un peu en 1946 lorsqu’il signe un contrat avec le marchand Louis Carré. La même année, Jeannine Guillou décède, le laissant veuf avec leur fille Anne ; il se remarie avec Françoise Chapouton, avec laquelle il aura trois autres enfants.

En 1948, à 34 ans, il obtient la nationalité française. 

En 1950, le MOMA de New York achète une de ses toiles. 

Plusieurs expositions lui sont ensuite consacrées en France et aux Etats-Unis.

Il découvre à l’été 1953, la Provence qui deviendra un temps un lieu de respiration et d’inspiration.

Il s’installe en 1954 à Antibes pour se rapprocher de sa maîtresse Jeanne Polge.

Il se suicide le 16 mars 1955. Il avait 41 ans.

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