RIP
Moi j’aimais bien la messe en latin…
Sa mélodie est incomparable.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
J’ai découvert en lisant Le Figaro qu’à l’église Saint-François-Xavier, il y avait une messe en latin. Oh pas tous les jours et pas dans le bâtiment principal ! Dans la chapelle et seulement le mercredi soir. Une survivance touchante de l’ancien temps.
On y entrait par une porte dérobée. Et ils étaient quelques centaines de fidèles à y assister. On les appelle des cathos-tradis. Un peu, toute proportion gardée, comme les chrétiens des catacombes…
C’est terminé. L’archevêque de Paris y a mis fin suivant en cela les drastiques consignes du pape François. Etait-ce nécessaire ? Serait-ce nécessaire de supprimer Joachim du Bellay des anthologies de la poésie française au prétexte qu’il est vieillot et dépassé ?
Quand j’étais petit, j’ai assisté à plusieurs messes. Elles étaient en latin. Je n’y comprenais rien. Mais comme je n’étais pas catholique, ça n’avait aucune importance.
J’ai quand même fait l’effort d’apprendre une prière :
Ave Maria, gratia plena,
Dominus tecum;
benedicta tu in mulieribus,
et benedictus est fructus ventris tui.
Le fruit de tes entrailles… Cette musique était douce à mes oreilles car elle célébrait la féminité de Marie.
Maintenant, je n’ai plus aucune raison d’aller à Saint-François-Xavier. Il me reste l’Ave Maria de Gounod. Le latin est considéré comme une langue morte. Il y a des langues mortes qui sont plus belles que certaines langues vivantes.
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