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L'attaquant argentin du Paris Saint-Germain, Lionel Messi, réagit après avoir reçu le Ballon d'Or lors de la cérémonie de remise des prix à Paris, le 29 novembre 2021.
L'attaquant argentin du Paris Saint-Germain, Lionel Messi, réagit après avoir reçu le Ballon d'Or lors de la cérémonie de remise des prix à Paris, le 29 novembre 2021.
©FRANCK FIFE / AFP

Trophée

Lionel Messi a décroché, ce lundi soir à Paris, le septième Ballon d'or de sa carrière. Le joueur du PSG a devancé Robert Lewandowski et Jorginho. Karim Benzema figure en quatrième place du classement.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Ils ont osé. Normal puisqu'ils osent tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît. 
Mais là, vraiment, ils ont tapé fort. Parce qu'essayer de nous faire gober que Messi est le 65ème Ballon d'Or de l'histoire, et donc le footballeur de l'année, fallait vraiment oser.
Et cette fois je n'arrive pas à leur trouver un alibi valable, même si je sais que l'époque est difficile. Remarquez, toutes les époques sont difficiles... À ceci près que celle-ci, malgré son nouveau slogan "liberté, sécurité, austérité", n'était pas supposée l'être. 
Mais là c'est trop. Même quand on sait la domination sans partage de l'image et de la publicité. Le pire, c'est que ce mensonge pointe en creux la faiblesse de tous. La vôtre évidemment. La mienne aussi. Parce qu'à l'inverse de certains criminels de guerre, on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas. Car nous savons tous que Messi ne court plus depuis longtemps. Nous savons tous que cela fait quelques saisons qu'il roule à plat, qu'il finit ses matchs bien reposé et que son jeu collectif passe avant tout par la sueur des autres... Celle des copains. Et si son début de saison avec le PSG doit servir à une chose, c'est à le vérifier... Les statistiques sont là, l'Argentin "court" grosso modo 8km par match... quand les moyennes des joueurs de champ varient entre 10 et un peu plus de 12km... Ce qui signifie que celui qui ressemble de plus en plus à une marque et de moins en moins à un athlète marche la moitié du temps... Des chiffres qui donnent envie de le réveiller même quand il ne dort pas... Des chiffres que sa Copa America remportée avec l'Argentine n'excuseront pas. Des chiffres que ses coups de génie ne compensent plus.

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N'êtes-vous pas pétrifiés par l'idée que personne ne semble s'en émouvoir ? N'êtes-vous pas interpellés par l'exemple donné aux jeunes générations ? Pensez-vous aux éducateurs qui exhortent leurs joueurs à faire des efforts sans relâche pour le bien du collectif ?
Cela dit, Messi n'y est pas pour grand-chose... 
En fait, l'affaire a dérapé quand le mode d'élection pour l'attribution du Ballon d'Or a changé, en 2016. Avant cette date fatidique, les sélectionneurs et les capitaines de 208 pays étaient encore concernés par le vote. Des spécialistes quoi, des types référencés qui connaissaient leur sujet sur le bout des crampons. Désormais, seul un collège de 180 journalistes est sollicité. Et ça change tout. Pourquoi ? Parce que la plupart d'entre eux travaillent beaucoup pour nous abuser et attiser le désir des pauvres consommateurs que nous sommes... Nous, les téléspectateurs amorphes qui n'avons même plus l'énergie de satisfaire nos maîtresses... Nous, les agneaux bêlants du système qui passons la majeure partie de notre temps à sourire devant les médias. Un peu comme d'autres sourient quand ils passent devant les caméras de surveillance. À bien y réfléchir, il y a un peu de notre liberté de penser sous les bottes de ces correspondants de guerre lasse qui finissent de nous user. 
En creux, cette histoire de Ballon d'Or est le signe que les temps ont bien changé. Car pendant longtemps ces journalistes, diseurs de profession, se sont bornés à nous vendre des choses que nous n'avions pas les moyens de nous offrir. Comme ça ne suffit plus, ils nous vendent désormais des choses qui n'existent pas. Remarquez bien qu'ils n'ont rien inventé. Ils se contentent de plaquer sur le réel la célèbre formule de John Ford dans "L'homme qui tua Liberty Valance", en 1962 : "On est dans l'ouest ici. Quand la légende dépasse la réalité, on publie la légende !". Simple non ? C'est l'enfance de l'art, c'est l'œuf à la coque. Traduction, même s'ils ne nous prennent pas pour des cons, ils savent bien que nous en sommes. Alors, quand ils n'inventent pas un personnage, ils l'augmentent pour créer un mythe. Le mythe, vous savez, le pays où on n'arrive jamais... 

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Là aussi les choses ont bien changé puisque dans l'antiquité, ou au moyen-âge, les mythes ne concernaient que des personnages morts. Souvent de valeureux guerriers, des héros, des preux, qu'on transformait en archétypes. Mais, et j'insiste bien sur ce point : au moment de leur consécration, les mecs du temps jadis avaient calanché depuis belle lurette ! Ils bouffaient les pissenlits par la racine depuis des plombes ! Désormais le projet est différent. Il s'agit, à grand renfort de propagande, de créer la postérité des sportifs de leur vivant dans le but d'en faire des hommes sandwichs... Pour mieux nous les faire avaler de force. 
Au fond, il est autant permis de douter du bien-fondé du résultat de cette élection que de l'arrivée de Messi au PSG... Car il se dégage peu à peu l'impression que le transfert du génie Argentin n'était peut-être pas une si bonne idée que ça d'un point de vue sportif. Cela dit, le problème avec les mauvaises idées, c'est qu'au début, on a toujours l'impression qu'elles sont bonnes... Et puis ça dépend aussi du but recherché. En l'espèce (!), il semblerait plutôt que le cas Messi se rapproche de plus en plus de cas antérieurs qui font désormais jurisprudence dans le club de la capitale. Je veux évoquer les transferts en bout de piste des Beckham, Alves et autres Buffon. Des préretraités, des gloires achetées très cher au crépuscule de leurs carrières dans le but de coller davantage à un projet commercial qu'à un projet sportif. Autant de fruits qui n'ont pas dépassés la promesse des fleurs au Parc des Princes... Le genre d'affaire qui est un joli piège pour l'entraîneur qui se voit obligé de mettre sur la feuille de match celui que le président du club, les sponsors et les journalistes réclament à tout prix. Par pudeur, je n'évoquerai même pas la situation actuelle de Sergio Ramos...
Résultat des courses, élire aujourd'hui Lionel Messi ballon d'or devant Karim Benzema et Robert Lewandowski ressemble de près comme de loin à une petite imposture. Car il faut avouer que là, on est loin du triomphe de la volonté, du goût de l'effort et de la saveur du sport prise à sa source. D'autres questions restent en suspens : En aurons-nous un jour fini avec l'alternance Ronaldo/Messi ? Est-il encore judicieux de glorifier autant l'individualisme au sein d'un sport censé exalter les vertus collectives ? Savons-nous encore distinguer l'espace ténu qui sépare le songe du mensonge ?
Toujours est-il que cette nomination laisse quand même l'impression d'une drôle de supercherie... Un peu comme quand on mate une superbe créature aux jambes interminables, épilée de près, dotée d'avantages à même de remplir les mains d'un honnête homme mais qu'on surprend en train de pisser debout contre un mur en se tenant les attributs...
Pour résumer l'affaire, on jurerait bien que les méthodes de Goebbels n'ont pas pris une ride : "Ce que nous recherchons n'est pas la vérité mais l'effet produit !" s'époumonait le sbire du dictateur dans les années 40... Un type qui en connaissait un rayon niveau propagande... Ben voilà, avec Messi ballon d'or 2021, on y est. Tout ça pour nous vendre des histoires à dormir debout. Tout ça parce que tout est à vendre. Même vous. Même moi (et en ce qui me concerne, le prix est très raisonnable). Le but étant de nous raconter n'importe quoi pourvu qu'on dépense au lieu de penser...
Oui, n'importe quoi... Et même de nous faire croire que Lionel Messi est Ballon d'Or cette l'année.

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