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Mélancolie de septembre : pourquoi même les marchés n'aiment pas la rentrée
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Décod'Eco

Le mois de septembre est un moment traditionnellement creux sur les marchés. Prophétie auto-réalisatrice, psychologie de masse ou résolution de rentrée, voici quelques éléments pour comprendre cet étrange phénomène.

Eberhardt Unger

Eberhardt Unger

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d’expérience des marchés et de l’économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de

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Les marchés boursiers sont actuellement frappés par un phénomène vraiment très étrange. Assez régulièrement, septembre, octobre et novembre sont des mois où le scepticisme s’empare des marchés - qui sombrent alors dans la léthargie, comme le montrent les deux graphiques ci-dessous (en haut l’évolution saisonnière du Dow Jones sur les 21 dernières années et, en bas, sur les 60 dernières).

Dans le même temps, les médias multiplient les articles faisant remarquer que septembre est le plus mauvais mois boursier de l’année. Et plus on parle de ce phénomène et plus il se révèle être vrai : c’est ce qu’on appelle une prophétie auto-réalisatrice.

A une époque où les technologies de l’information sont si performantes, il est difficile de croire à un effet saisonnier. Les programmes des opérateurs prennent en compte toutes les particularités saisonnières qui sont autant de signaux pour des comportements anticycliques. Cela n’a rien à voir non plus avec une éventuelle intervention militaire en Syrie puisqu’elle est également prise en compte dans les programmes ("Acheter au bruit des canons").

Les indicateurs économiques avancés - climat des affaires et indice de confiance des consommateurs - ne se mettent pas systématiquement à baisser en automne, et les estimations des analystes sur les bénéfices des entreprises ne sont pas particulièrement revues à la baisse. Les banques centrales ne resserrent pas non plus systématiquement leur politique monétaire au début de l’automne.

Le phénomène pourrait bien s’expliquer par un comportement inconscient des hommes : après des vacances d’été riches en événements, les gens doivent se réadapter à une vie "normale" faite de travail et d’affaires, source de mélancolie. Après les vacances, les petits actionnaires n’ont plus d’argent à réinvestir et tout le monde doit avant tout remplir la cuve à mazout pour affronter l’hiver qui arrive et, en France, il faut payer les impôts.

De manière générale, le mois de septembre est déficitaire en actualité. Les rapports du second trimestre ont déjà été publiés tandis que ceux du troisième se font encore attendre. La saison du paiement des dividendes est terminée. Avec moins d’argent dans la poche, les consommateurs envisagent leur avenir financier ainsi que la future évolution conjoncturelle de façon plus pessimiste. Cette année encore, l’effet "mélancolie de septembre" pourrait se faire sentir et limiter la hausse des cours.

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