Manifeste pour une autre Europe : Marion Maréchal renvoie le RN et LR au pied du mur de leurs contradictions respectives<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Manifeste pour une autre Europe : Marion Maréchal renvoie le RN et LR au pied du mur de leurs contradictions respectives
©Reuters

Vers une nouvelle droite ?

Retirée de la vie "politique électorale", Marion Maréchal a accordé un grand entretien à Valeurs actuelles formant une base de projet politique pour le pays.

Vincent Tournier

Vincent Tournier

Vincent Tournier est maître de conférence de science politique à l’Institut d’études politiques de Grenoble.

Voir la bio »

Christophe Boutin

Christophe Boutin est un politologue français et professeur de droit public à l’université de Caen-Normandie, il a notamment publié Les grand discours du XXe siècle (Flammarion 2009) et co-dirigé Le dictionnaire du conservatisme (Cerf 2017), le Le dictionnaire des populismes (Cerf 2019) et Le dictionnaire du progressisme (Seuil 2022). Christophe Boutin est membre de la Fondation du Pont-Neuf. 

Voir la bio »

Atlantico : Retirée de la vie "politique électorale", Marion Maréchal a accordé un grand entretien à Valeurs actuelles formant une base de projet politique pour le pays. Si Marion Maréchal se défend d'une ambition présidentielle, dans quelle mesure son « Manifeste pour une autre Europe » peut-il être lu comme une sorte de programme d'union des droites ?

Christophe Boutin : Marion Maréchal prend prétexte de l’analyse de l’état de l’Union européenne, et des erreurs françaises commises en son sein, pour décrire en creux ce qui manque à la France. En fait, à la suivre dans cet entretien, il y a à la fois trop d’Union européenne… et trop peu d’Europe. Trop d’Union européenne, avec cette fuite en avant fédéraliste alors qu’il n’y a pas, selon elle, de peuple européen qui puisse être la base de ce nouvel État et en justifier la création. Trop de pouvoirs donnés ensuite à une Commission qui, de plus, outrepasse ses limites en s’intéressant à des secteurs qui ne lui auraient pas été octroyés par les traités, culture ou éducation par exemple. Et trop de pouvoirs appartenant enfin en fait non à ce Parlement que l’on va renouveler lors des prochaines élections, et pas même aux membres de la Commission, mais aux titulaires de quelques postes bien placés dans la hiérarchie des fonctionnaires de l’Union, des postes très sensibles trustés par les Allemands et, en leur temps, par les Anglais.

Trop d’Union donc, mais aussi trop peu d’Europe si l’on en croit la directrice de l’Issep. Car cette même Union, qui réglemente de manière tatillonne la vie de ses citoyens, est par ailleurs incapable d’exister comme « puissance », car incapable d’oser définir son identité et de l’affirmer. D’où cette Europe qui ne se veut qu’ouverte, et qui est donc soumise à tous ceux qui profitent de ses faiblesses, que ce soient les flux migratoires, les capitaux financiers ou un droit américain extraterritorial. Une Europe incapable de saisir comment, aux critères classiques de la puissance, géographie, territoire ou démographie, qu’elle ne maîtrise plus qu’à peine, il faudrait ajouter les réseaux et les flux, et qui ne fait donc jamais que subir le poids de ces derniers.

Ce constat révèlerait donc, selon l’ancienne député, que la méthode de construction européenne serait mauvaise en soi, et qu’il faudrait repartir sur la seule base qui vaille : une collaboration entre nations souveraines, collaboration dans laquelle la France aurait un rôle majeur à jouer pour rééquilibrer, avec d’autres, un édifice qui pencherait clairement vers la domination allemande. Parce que la France est la seule à pouvoir ouvrir l’ensemble européen sur d’autres perspectives grâce à sa place particulière, culturelle (sa langue, ses liens privilégiés avec d’autres nations) et territoriale (son espace maritime, son Outre-Mer), comme par sa puissance économique. On reprochera peut-être alors à Marion Maréchal de considérer que, pour jouer pleinement son rôle, la France doive satisfaire… aux critères de convergence économique de Bruxelles, ou peu s’en faut : lorsqu’elle déclare que la crédibilité de notre État passe par le fait de montrer le bon exemple en économie, encore faudrait-il savoir si ce dernier ne suppose pas d’échapper d’abord à ces carcans qui nous ont affaibli et profité à nos voisins d’Outre-Rhin, mais le « Frexit » doit rester pour elle le dernier recours.

Tel qu’il est, ce programme « européen » - et qui dépasse largement, on le voit la seule question des élections à venir - semble à même de fédérer largement à droite ou, plus largement, de rassembler les nationalistes… mais les nationalistes seulement. Car le « souverainisme » n’est pas, pour Marion Maréchal, à même de rassembler tout et n’importe quoi au nom d’une même volonté de pouvoir décider sans passer sous les fourches caudines de la Commission. Électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon ont, par exemple, des approches trop différentes de ce qu’est l’identité de la France : « La souveraineté, c’est le contenant – note Marion Maréchal ; la vision de la société, c’est le contenu. Au service de quoi met-on la souveraineté ? Une République islamique souveraine, ça ne m’intéresse pas ». On pourrait donc trouver plus facilement des points communs avec les électeurs de François-Xavier Bellamy, si ce dernier était moins adepte d’un « et en même temps » qui, sur le plan de l’Union européenne, l’a conduit à déclarer préférer Jean-Claude Junker à Viktor Orban…

Vincent Tournier : Sur la forme, cet entretien est intéressant pour l’image qu’il donne de Marion Maréchal. On a affaire à un discours posé, assez modéré, clair, loin du jargon technocratique, tout en étant assez sophistiqué. On peut approuver ou désapprouver ce qu’elle dit, mais on ne peut certainement pas dire que c’est le discours d’une excitée ou d’une fasciste.

Sur le fond ensuite, ce qui est intéressant, c’est de voir que Marion Maréchal entend tirer les leçons de l’échec de sa tante en 2017. Pour résumer, on pourrait dire que cet échec tient à trois facteurs : le manque de crédibilité de la candidate, un positionnement électoral trop « populaire » et un programme inadapté. Sur le premier point, on voit que Marion Maréchal entend gagner en crédibilité en se montrant solide sur le plan intellectuel. Elle cite Aristote, Hobbes, Aron, mais aussi des universitaires moins connus comme Alexander Wendt. On pourra certes dire que tout ceci est illustratif mais à une époque où le discours politique a tendance à se vider de toute densité intellectuelle, ce n’est pas négligeable.

Sur le deuxième point, à savoir le positionnement électoral, on comprend que Marion Maréchal souhaite sortir de l’ornière « populaire » dans laquelle s’est enfermé le Rassemblement national (RN). Elle le dit explicitement : l’objectif désormais est de gagner des électeurs dans les classes moyennes et supérieures. Ce faisant, il s’agit aussi d’échapper au piège que tend Emmanuel Macron à travers l’opposition entre progressistes et populistes. Cette dichotomie est adroite : elle vise à figer le RN dans son statut de parti des petites gens, ce qui lui ôte toute perspective d’évolution électorale. Tout l’enjeu est donc d’arriver casser cette image. D’où aussi l’intérêt de Marion Maréchal pour son école à Lyon, l’ISSEP, dont le but est justement de tisser des relations avec le monde des élites.

Le troisième point concerne le programme, et notamment le positionnement sur l’Europe. L’option d’une sortie de l’UE et de l’euro, qui a été défendue par Marine Le Pen en 2017, est mal passée auprès des électeurs, notamment à droite. Marine Le Pen en est d’ailleurs elle-même consciente puisque, depuis, elle a fait un revirement assez radical, mais du coup, elle apparaît incohérente. En acceptant d’emblée l’idée de rester dans l’Europe, Marion Maréchal apporte une autre analyse, qui consiste à dire que la France doit prendre un rôle actif en devenant le leader d’une refondation de l’Europe. Il s’agit en somme de faire une « Europe française ». Cela peut paraître ambitieux, mais le départ de la Grande-Bretagne donne du crédit à ce scénario. La crainte qu’éprouvent de nombreux pays face à l’Allemagne peut permettre à la France de reprendre des initiatives fortes, y compris pour une révision complète des traités.

Assumant pleinement d'être de droite et conservatrice, refusant à Emmanuel Macron le qualificatif de « libéral » qu'elle revendique, prenant ses distances avec l'axe « nationalistes vs progressistes » sur lequel se positionne le Président et sa tante Marine Le Pen pendant cette campagne européenne, le positionnement de Marion Maréchal permet-il de dépasser les contradictions et limites que connaissent aujourd'hui le Rassemblement National d'une part et Les Républicains d'autre part ?

Christophe Boutin : Le positionnement politique de Marion Maréchal  ne permet pas seulement de dépasser les clivages qui séparent le Rassemblement National des Républicains, mais c’est aussi une réponse très fine, d’une part, à la crise des « Gilets jaunes » et, d’autre part, au clivage entre populistes et progressistes mis en place par Emmanuel Macron, en remplaçant les choses dans une vraie perspective.

Il se veut de droite d’abord, mais d’une vraie droite, la droite conservatrice. Pour l’ancienne député du Front national, la fausse division entre droite et gauche avait atteint un niveau caricatural quand, usant et abusant du système institutionnel, les deux se succédaient pour faire, d’alternance en alternance, le même programme. Pour autant, le dépassement du clivage lors de la vague de « dégagisme » de 2017, au profit d’Emmanuel Macron d’abord, des candidats de son jeune parti ensuite, serait un leurre. Et il est vrai que le nationalisme qu’elle défend, autour des notions d’autonomie et d’indépendance, est bien évidemment très éloigné des valeurs internationalistes traditionnellement portées par la gauche : Héritage, tradition, histoire, identité, enracinement, autant d’éléments qui sont à l’opposé de la politique de la « table rase » dont Burke démontrait déjà, au moment de la Révolution, qu’elle fait le lit de tous les progressismes.

En ce sens, Marion Maréchal assume clairement ses choix : quand on lui pose la question des fameuses « démocraties illibérales » d’Europe par exemple, au lieu du couplet sur le « respect de l’État de droit », elle se demande crûment s’il ne s’agirait pas tout simplement de vraies démocraties, rendant la parole au peuple, et non de ces pseudo-démocraties où, sous couvert de « gouvernance », de prétendus experts ont tout confisqué. Et si elle se veut « libérale », c’est en ce qu’elle croit en la propriété privée, et non à une financiarisation qu’elle n’a de cesse d’attaquer, ce monde où l’on vend les aéroports, les barrages ou les terres elles-mêmes à des actionnaires, lointains ou proches, mais qui ne pensent qu’en dividendes.

Or son ennemi, ce monde progressiste auquel elle s’oppose dans tous les domaines, est aujourd’hui celui de nombreux Français. C’est l’ennemi des « Gilets jaunes » - entendons par là ceux du début du mouvement, ceux des ronds-points, qui n’ont que peu à voir avec ceux qui, aujourd’hui, prétendre continuer un mouvement dans lequel, comme le coucou, ils se sont nichés pour en évacuer les premiers occupants. Des « populistes » ? Marion Maréchal ne veut pas diaboliser le terme, mais lui préfère décidément celui de conservateurs, précisant qu’il ne s’agit pas ici de réactionnaires incapables de changer, mais de ceux qui estiment que la fameuse « prudence » des politiques grecs est toujours d’actualité. En n’oubliant pas ici en sus que, comme pour les « souverainistes », il serait erroné de croire à l’efficacité d’une alliance entre « populistes » de droite et de gauche pour mettre à mal le bloc centriste créé autour de la personne du Président de la République.

Mais le progressisme est aussi l’ennemi de nombre de ceux qui n’avaient pas rejoint les « Gilets jaunes », pour diverses raisons. L’alliance autour du conservatisme et de ses valeurs serait selon Marion Maréchal capable de toucher toutes les classes sociales, populaires, moyennes, ou supérieures, et donc de recréer entre elles une indispensable alliance. L’union qu’elle prône n’est donc pas seulement une « union de la droite », ni même une « union des droites », au sens d’une union de partis politiques, c’est la reconstruction d’une nation, autour d’une identité partagée et assumée et de la volonté d’un devenir commun.

Vincent Tournier : Soyons clairs : ce n’est pas le discours de Marion Maréchal qui va modifier radicalement les données politiques. En revanche, ce qui va avoir des effets, c’est surtout le résultat des élections européennes. Car il y a ici un enjeu très important : c’est de savoir si le parti présidentiel, La République en Marche, va réussir à se placer devant le RN ; subsidiairement, il s’agit aussi de savoir quel va être l’écart entre le Rassemblement national et Les Républicains. Si le parti présidentiel ne parvient pas à se hisser à la première place, ce sera un revers majeur pour lui. Cela voudra dire que la ligne pro-européenne du président n’a pas su convaincre. La situation du président en sortira considérablement affaiblie, en France mais aussi en Europe. On peut même se demander si, compte-tenu des tensions sociales actuelles, il ne faudra pas envisager une dissolution de l’Assemblée nationale : on ne voit pas comment la majorité actuelle pourrait continuer à lancer des réformes si elle manque à ce point de soutien et de légitimité.

Par ailleurs, l’écart entre le RN et Les Républicains sera un autre élément clef : si cet écart est important, cela voudra dire que Les Républicains ne sont pas parvenus à préserver leur base électorale, ce qui obligera à s’interroger sur l’avenir même de ce parti. Une recomposition de la droite risque d’être nécessaire. Dans ce cas, il est clair que le positionnement pro-européen de Marion Maréchal, ainsi d’ailleurs que son profil personnel, à travers son ton catholico-conservateur, pourraient constituer une carte maîtresse pour faciliter un éventuel rapprochement entre le RN et Les Républicains.

Quels sont les principaux obstacles de cette proposition de refonte de la droite française ?

Christophe Boutin : Ils sont multiples. On pourrait penser, bien sûr, aux querelles d’egos et aux guerres de chapelles, spécialité bien française si l’on en croit Jules César, qui sut s’en servir. Combien « d’alliances des droites », de « listes communes », de « programmes unifiés » avons-nous connu depuis des années, dont les principaux acteurs se faisaient un devoir de saper la cohérence avant que l’encre n’en sèche ? On pourrait évoquer aussi, plus moderne, le poids du politiquement correct médiatique et de la stigmatisation qui frappe certaines alliances, conduisant parfois à la mort politique ou sociale. Bref, la droite aurait d’un côté trop de testostérone, et de l’autre pas assez… On pourrait noter aussi le fait que rester dans l’opposition, quand tout s’effondre et que l’on se demande bien ce que l’on pourrait - ou oserait - faire si l’on était au pouvoir, peut avoir son charme. Ou s’interroger sur la difficulté à imposer dans le débat public comme élément fédérateur un terme – conservatisme – qui a longtemps été mal connoté.

Mais le principal obstacle vient de la nécessité à retrouver autour des fondamentaux du conservatisme une alliance entre les trois groupes que nous avons évoqué, ceux des classes populaires, moyennes et supérieures. C’est une difficulté parce que, traditionnellement, il y avait progression dans notre société, et que nombre des « petits choses » n’ont comme premier objectif, en atteignant le palier supérieur, que de renier l’étage d’où ils viennent, et qu’une crainte, celle d’y retomber. Et qu’alors, pour conserver à tout prix ses privilèges, l’élite se mue en oligarchie, quand le « parti de l’ordre » soutient aveuglément  tout pouvoir, quel qu’il soit et quels que soient ses buts.

Dans notre monde moderne, la partie la plus ténue de cette oligarchie en est arrivée à faire « sécession » pour reprendre la formule de Christopher Lasch, c’est-à dire à ne plus se voir de solidarité avec le reste de ce qui faisait jusqu’alors sa communauté, pour se sentir plus proche du représentant de cette même élite internationale vivant dans un autre pays. Ce groupe est cependant trop ténu pour pouvoir – pour l’instant – se passer du soutien de ses commensaux, ces urbains des métropoles qui croient en faire partie parce qu’ils peuvent choisir des restaurants exotiques ouverts à toute heure et utiliser les services de migrants clandestins.

Mais notre monde est maintenant celui de l’insécurité permanente et du déclassement toujours possible. L’avantage, pour le titulaire du pouvoir, est que celui qui en a peur acceptera toutes les compromissions pour survivre… pour autant toutefois qu’il conserve un espoir, pour lui ou pour ses enfants. Il ne faut pas en effet, comme disent nos voisins anglo-saxons, pousser trop la souris dans le coin, pour éviter que, n’ayant plus rien à perdre, elle finisse par attaquer. Les « Gilets jaunes », c’est justement la réaction de toute une partie de la classe populaire, mais aussi de la classe moyenne, qui a été « poussée dans le coin ». On pourrait donc penser qu’à un moment, d’autres comprendront eux-aussi que reculer ne sert à rien, que leur disparition est d’ores et déjà programmée, et que les petites contreparties auxquelles ils s’accrochent disparaîtront nécessairement un jour, parce que le système progressiste ne peut échapper à sa logique propre. Valeurs Actuelles retenait comme « Une » pour présenter son entretien cette phrase de Marion Maréchal : « Je ne veux pas que mon pays sorte de l’histoire ». Mais la sortie de l’histoire du pays, de sa culture, de sa civilisation, et même de ses habitants est parfaitement « actée » par certains. Une grande part de cette question des alliances conservatrices se jouera donc, on le voit, sur le déplacement du curseur « peur » et l’intensité des tensions qu’il génèrera.

Vincent Tournier : Le problème principal est toujours le même : c’est l’interdit qui entoure le Rassemblement national, parti perçu comme fondamentalement fasciste, donc infréquentable. Cet argument a certes du plomb dans l’aile, mais il continue de peser fortement.

En fait, ce qui coûte cher au Rassemblement national, c’est l’absence d’un vrai parti d’extrême-droite. C’est tout le paradoxe : on dénonce le fascisme qu’on croit voir dans le RN, mais le vrai fascisme n’existe pas en France, du moins pas en tant que courant significatif. Du coup, ce qui a pénalisé le FN, c’est justement cette absence d’un véritable courant fasciste. Comme le RN n’a personne sur sa droite, il apparaît comme un parti extrémiste, ce qu’il n’est pas. S’il y avait un authentique parti d’extrême-droite, comme on peut en rencontrer dans certains pays d’Europe de l’Est, cela changerait la donne car le RN apparaitrait pour ce qu’il est : un simple parti nationaliste et autoritaire.

Cela dit, il n’est pas impossible que le phénomène Macron soit à l’origine d’un déblocage de la situation. Dans la mesure où celui-ci a siphonné le centre-gauche et le centre-droit pour constituer une grande coalition centriste, il a pour effet de rapprocher la droite et l’extrême-droite (ainsi d’ailleurs que la gauche et l’extrême-gauche). Cela faisait certainement partie de ses plans, et c’est plutôt adroit sur le plan tactique. Mais ce plan ne peut marcher que si le parti présidentiel devient un pôle électoral consistant. C’est pour cela que le résultat des européennes va constituer une étape majeure : comme l’épine dorsale du mouvement repose sur l’enjeu européen, un échec sur ce point pourrait tout remettre en question.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !