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Les femmes de moins de 50 ans sont trois fois plus victimes de crises cardiaques qu'il y a 15 ans. A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes l'association Agir pour le Coeur des femmes est mobilisée.
Les femmes de moins de 50 ans sont trois fois plus victimes de crises cardiaques qu'il y a 15 ans. A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes l'association Agir pour le Coeur des femmes est mobilisée.
©GEOFF ROBINS / AFP

Journée internationale des femmes

En ce 8 mars à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la Pr. Claire Mounier-Véhier, cardiologue au CHU de Lille, cofondatrice de Agir pour le Coeur des femmes avec Thierry Drilhon, alerte sur les risques des maladies cardiovasculaires pour les femmes. Elle évoque également les nombreuses missions d'Agir pour le Coeur des femmes.

Claire Mounier-Véhier

Claire Mounier-Véhier

Le Professeur Claire Mounier-Véhier est cardiologue au CHU de Lille et cofondatrice de Agir pour le Coeur des femmes avec Thierry Drilhon.

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Thierry  Drilhon

Thierry Drilhon

Thierry Drilhon est  Cofondateur d’Agir pour le Cœur des femmes, Dirigeant et administrateur d’entreprise, Président de la Chambre de Commerce Franco-Britannique et Chevalier de l’Ordre National du Mérite. Thierry Drilhon dispose d’une expérience de 35 ans dans le monde des technologies, du digital et de l’innovation acquise en tant que dirigeant international d’entreprises majeures comme Microsoft en tant que Directeur Général puis, en 2000, Cisco Systems , dont il devient successivement Président France puis Senior Vice-Président, basé à Paris et San Francisco, et membre du Comité Exécutif Monde.

Très engagé dans la santé et le Cœur, dès 2002, en tant que Président de Cisco France il a accompagné Le Professeur Christian Cabrol en faveur du don d’organe, participant pendant 10 ans à « La Course du Cœur ». En janvier 2019, il est devenu le Directeur Général de la Fédération Française de Cardiologie qu’il a quitté pour co-fonder avec Le Professeur Claire Mounier-Vehier, le Fonds de Dotation "Agir pour le Cœur des Femmes – Women’s Cardiovascular Healthcare Foundation".

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Atlantico : Vous avez cofondé Agir pour le Cœur des femmes, un fonds de dotation en 2020, avec notamment Thierry Drilhon, dirigeant et administrateur d’entreprises. A l’occasion de cette Journée internationale des droits des femmes, la santé est un domaine très important où les inégalités peuvent encore régner. Comment expliquer que les risques cardiaques ne soient pas les mêmes pour les femmes ? Pourquoi les femmes sont les grandes oubliées des maladies cardiovasculaires ?

Professeur Claire Mounier-Véhier : Aujourd’hui, on peut vraiment parler d’état d’urgence sur les maladies cardiovasculaires des femmes puisque c’est la première cause de mortalité, six fois plus que le cancer du sein, même s’il ne faut pas opposer les deux maladies. C’est une maladie de l’environnement. La bonne nouvelle, c’est que dans huit cas sur dix, nous pouvons l’éviter. C’est néanmoins aujourd’hui 200 décès de femmes par jour soit d’infarctus du myocarde, soit d’accident vasculaire cérébral et en troisième position figurent les maladies aortiques. C’est pour cela que nous avons fondé, avec Thierry Drilhon, Agir pour le Cœur des femmes, autour des trois A du cœur : Alerter, Anticiper et Agir.    

Vous avez cofondé Agir pour le Cœur des femmes, avec notamment le Professeur Claire Mounier-Véhier, cardiologue au CHU de Lille. Pourriez-vous nous présenter le volet économique et sociétal d’Agir pour le Cœur des femmes ?

Thierry Drilhon : La raison principale c’est que les pathologies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité des femmes. C’est un sujet qui est à la fois médical mais qui est aussi un sujet sociétal. Nous avons souhaité adjoindre à la fois l’expertise médicale et scientifique du Professeur Claire Mounier-Véhier, l’une des plus grandes cardiologues au niveau européen, qui a dirigé la Fédération française de cardiologie, qui depuis 30 ans est engagée dans la santé des femmes. Et puis de l’autre côté, le dirigeant d’entreprise que je suis pour apporter à la fois la connotation économique et sociétale parce que l’on parle bien d’une urgence à la fois médicale et sociétale. Ce sont 200 femmes par jour qui décèdent par jour de maladies cardiovasculaires, ce sont 25.000 par jour dans le monde. C’est la raison pour laquelle nous avons créé Agir pour le cœur des femmes avec une vision stratégique qui est de sauver la vie à 10.000 femmes d’ici 5 ans au travers de trois piliers d’action que sont à la fois alerter, ce que nous faisons aujourd’hui, sur ces pathologies. Le deuxième sujet, c’est anticiper. Faire en sorte de créer de l’intelligence collective et notamment y associer en dehors du domaine médical l’ensemble de la sphère sociétale du grand public et du monde de l’entreprise. Le troisième sujet, c’est agir en créant des centres Agir pour le Cœur des femmes de façon à accompagner les femmes dans les trois phases de plus grande fragilité notamment de leur vie hormonale et qui va avec l’entrée dans la pathologie cardiovasculaire que sont la première contraception, la première naissance et la phase de pré-ménopause.

Nous estimons que si nous voulons faire en sorte de renverser cette tendance, et la bonne nouvelle c’est que dans 8 cas sur 10 on peut éviter à ces femmes de rentrer dans la maladie par une prévention positive et bienveillante, tous les acteurs doivent y contribuer. A la fois les acteurs du cercle de la santé et l’ensemble de l’écosystème de santé mais aussi le grand public et aussi le monde de l’entreprise. La féminisation dans le monde de l’entreprise est une donnée qui est une donnée absolue, qui est une donnée tellement importante et la qualité de vie au travail, notamment aujourd’hui on le voit encore plus avec la notion de crise sanitaire est une nécessité absolue.

Nous devons mobiliser toutes les énergies pour faire en sorte de construire l’intelligence collective et faire en sorte de renverser cette tendance.

A l’occasion de cette Journée internationale des droits des femmes, comment mieux faire connaître cette réalité et alerter les femmes sur leur santé et sur ces difficultés cardiaques alors que les maladies cardiovasculaires sont devenues la première cause de mortalité chez les femmes en France et tuent huit fois plus que le cancer du sein ?

Professeur Claire Mounier-Véhier : Le premier conseil : écoutez-vous. On connaît parfaitement notre corps si on est exposée à des facteurs de risque par exemple si on est une fumeuse depuis de nombreuses années depuis l’adolescence, que l’on est en surpoids, que l’on est stressée… Avec la Covid-19, les femmes paient un lourd tribut à cet excès de stress, à cet isolement social, à cette précarité financière pour certaines, si elles ont du diabète et qu’elles ressentent des symptômes particuliers (un type d’essoufflement à l’effort, une douleur dans la poitrine mais entre les épaules, des douleurs à la marche qui peut signaler une artérite...), ces femmes ne doivent pas hésiter à appeler le 15. Il est très important de ne pas attendre. Avant la survenue de ce type d’accidents, on veut prévenir.  On propose aujourd’hui six consultations clés de dépistage chez la femme. Il s’agit d’anticiper et d’agir pour prévenir l’accident. C’est au moment de la première contraception et lors des renouvellements des contraceptions notamment quand la femme avance en âge. C’est avant la mise en route d’une grossesse si elle est à risque ou après la grossesse si elle a eu un accident vasculaire pendant la grossesse et puis au moment de la ménopause, juste avant la ménopause, à l’entrée dans la ménopause et puis après en fonction de ce qui aura été vu au bilan, ce sera une consultation qui sera renouvelée soit annuellement, soit tous les deux à trois ans.

Pouvez-vous nous parler de la mission de l’association Agir pour le Cœur des femmes pour alerter et mobiliser toutes les énergies pour l’éducation des femmes sur leur santé cardiovasculaire ? Quels sont vos principaux objectifs, l’un d’entre eux serait de sauver la vie de 10.000 femmes en 5 ans notamment ?

Professeur Claire Mounier-Véhier : Agir pour le Cœur des femmes, sa mission principale est d’alerter, d’anticiper, d’agir pour sauver la vie de 10.000 femmes à 5 ans. Alerter consiste à donner les clés d’une prévention positive, connaître les symptômes de l’infarctus du myocarde, de l’accident vasculaire cérébral, de l’artérite, savoir mesurer sa pression artérielle, savoir faire un bilan biologique régulièrement quand on avance en âge. C’est également, dans l’alerte, former des professionnels de santé aux spécificités du risque cardiovasculaire des femmes car aujourd’hui en France, mais également à l’international, on apprend notre médecine principalement sur des caractéristiques masculines. Tout l’enjeu, c’est de donner cette évolution épidémiologique aux professionnels de santé pour qu’ils regardent les femmes d’une manière différente.

Ensuite dans l’action c’est également développer des parcours de santé cardio-gynécologiques au travers de centres qu’on appelle les centres Agir pour le Cœur des femmes. On a aujourd’hui cinq centres ouverts en France, des entités fonctionnelles. On met en contact des médecins traitants, des cardiologues, des gynécologues, des obstétriciens, des pharmaciens. On leur apprend avec une formation préalable à traiter la santé des femmes sous l’aspect cardiovasculaire et gynécologique. On a ainsi des centres en Ile-de-France, à Lille où est né le parcours cardio-gynécologique au CHU de Lille, dans les Hauts-de-France, on est allé sur Marseille, Avignon, La Rochelle et également à l’international. Nous allons en Suisse tout prochainement à l’hôpital privé de La Tour. Nous sommes allés à Dubaï. Nous avons une antenne qui va se développer à Londres et en Belgique c’est en prévision.

L’objectif principal d’Agir pour le Cœur des femmes, c’est de créer un écosystème d’acteurs autour de cette santé mais cela ne concerne pas que l’aspect médical. C’est pour cela qu’il y a aussi Thierry Drilhon, qui est aussi le président de la Chambre de commerce franco-britannique et qui est un dirigeant d’entreprise, on veut aussi impliquer le milieu de l’entreprise et c’est vrai qu’avec l’avènement de cette pandémie de Covid-19, la santé en entreprise a pris une autre dimension. On s’occupe plus de prévention, on se préoccupe plus de l’état de santé de nos salariés. On veut qu’ils travaillent dans de bonnes conditions, dans un souci de bien-être notamment avec l’avènement du télétravail, une situation expérimentale de tout ce qu’il ne faut pas faire pour prévenir les maladies cardio-vasculaires en termes de sédentarité, de stress, de fatigue, de grignotage, d’augmentation des addictions comme le tabac.

On veut qu’il y ait une vraie prise de conscience, concertée, entre le milieu de l’entreprise, la société, le monde médical et scientifique. Ce n’est plus les médecins d’un côté et l’économie de l’autre. On est ensemble pour que les Français aillent bien.

Ces dangers cardiovasculaires ne sont-ils pas oubliés face à la pandémie de Covid-19 ?

Professeur Claire Mounier-Véhier : La pandémie a permis de catalyser encore plus le risque cardiovasculaire des femmes. C’est un vrai constat. Un des éléments explicatifs majeurs est le fait que les femmes sont les premières victimes de la précarité. A l’occasion de cette journée du 8 mars, nous communiquons sur la nécessité de garantir à toutes les femmes leur droit à la santé. Les femmes représentent 70% des travailleurs pauvres et 57% des bénéficiaires du RSA. Ces femmes qui sont en situation de vulnérabilité financière et sociale (un foyer monoparental sur deux, c’est un foyer de femme), ces femmes-là n’ont plus le temps de se préoccuper de leur santé. Parallèlement, elles sont exposées à un environnement extrêmement délétère de sur-stress, de charge mentale, de travail précaire. La cigarette est la vraie-fausse amie. Elles vont avoir tendance à moins bien manger, à manger trop salé, à moins bouger, à se replier sur elles-mêmes.

On a souhaité prendre la parole avec Agir pour le Cœur des femmes sur les lourdes conséquences de la pandémie sur la santé et la santé cardiovasculaire de ces femmes précaires. Je vois à peu près huit femmes pour deux hommes dans ma pratique professionnelle, je fais deux consultations par semaine, je tourne avec mon interne une fois par semaine, j’ai constaté que les femmes ont pris entre 5 et 10 kg, celles qui avaient arrêté de fumer, elles refument comme des folles. Elles ne font plus d’activité physique puisqu’elles aimaient bien, pour celles qui avaient la possibilité financière, aller dans des clubs de sport. Elles n’y vont plus. Elles sont extrêmement affectées. A cela, vous rajoutez éventuellement des situations familiales difficiles, de la violence conjugale, des séparations conjugales, des difficultés avec les enfants dont il faut assurer l’apprentissage scolaire. Finalement, la note est très lourde pour ces femmes. La charge mentale de la femme qui a son rôle de maman, son travail, qui est souvent un job précaire, même une femme chef d’entreprise, a également une grosse charge mentale et elle ne va pas pouvoir se plaindre dans un milieu (si l’on regarde les conseils d’administration des entreprises) où il y a très peu de femmes. Elle ne va certainement pas se plaindre de sa situation actuelle. Elle va se taire et elle va essayer d’assumer coûte que coûte.

On a en plus la charge de la ménopause. On n’est pas forcément très bien au moment de la ménopause. On est un peu plus fatiguée avec des douleurs articulaires, on a moins de punch, on a des bouffées de chaleur. Ca on ne peut pas en parler au travail, parce que ça ne se fait pas.

C’est vrai qu’à l’occasion de la journée du 8 mars, il est important de mettre en avant le fait que les femmes ont une plus grande susceptibilité, une plus grande sensibilité à l’égard des effets pervers des facteurs de risque et de ces situations d’environnement délétère. Leurs artères sont beaucoup plus sensibles que celles des hommes. Et en plus, elles ont cette triple charge mentale. L’addition est salée…

Pour essayer de pallier cette double-pleine médicale et sociale, Agir pour le Cœur des femmes est en train de préparer une grande opération, qui si la pandémie nous le permet, débutera à Lille, la dernière semaine de septembre à l’occasion de la semaine du cœur, le "Bus du cœur".

Ce bus du cœur va aller dans des quartiers extrêmement sensibles et précaires de six grandes villes en France (Lille, Marseille, Aulnay-Sous-Bois, La Rochelle, Avignon et Saint-Etienne). Ce bus va permettre avec des médecins cardiologues, des infirmières, des diététiciennes, des gynécologues, d’aller dépister ces femmes précaires qui habitent dans ces quartiers précaires et qui auront été amenées au préalable par des ambassadrices santé que nous allons former. Ce sont les habitantes des quartiers qui vont aller chercher ces femmes. On va les amener dans le bus. A côté du bus, on aura également des barnums pour apprendre le massage cardiaque, il y aura égamement de l’activité physique avec un vélo smoothie et aussi un barnum pour tout ce qui est méditation, yoga, relaxation pour apprendre à ces femmes à prendre soin d’elles. 

En plus du risque sur le plan de la santé représenté par les maladies cardiovasculaires, comment parvenir à alerter et à inverser le poids économique de la société et de la pression au sein des entreprises auprès des femmes, à l’occasion de cette Journée internationale des droits des femmes ?

Thierry Drilhon : Les femmes sont de plus en plus nombreuses dans le monde de l’entreprise. Je m’en félicite car la diversité est une chose extraordinaire.

Mais les femmes ont malheureusement une triple peine : elles ont à la fois leur vie professionnelle, de contributrices à la valeur des entreprises, elles ont leur vie de mère de famille, elles ont leur vie d’épouse. Elles ont plusieurs vies dans une vie. Cela crée globalement, année après année, des niveaux de stress qui sont très importants.

Aujourd’hui, une entreprise performante et un dirigeant qui veut s’assurer que tous ses collaborateurs contribuent au développement de l’entreprise doit avant tout s’assurer de la qualité de vie au travail et la santé des collaborateurs est un des éléments qui fait partie des responsabilités d’un dirigeant d’entreprise. La qualité de vie au travail, elle est importante.

Il y a un principe essentiel : si vous prenez soin des gens, de vos collaborateurs, vous vous apercevrez que votre activité économique ira mieux.

Cette crise sanitaire a révélé encore plus l’importance de cette richesse humaine, l’importance de faire en sorte de placer l’humain au cœur de la performance économique des entreprises. C’est pour cela que je veux aussi mobiliser l’ensemble du secteur économique. C’est pour cela que nous avons mis en place cette opération bus du cœur. Cette crise sanitaire germe une crise économique. Et cette crise économique va générer une crise sociale. On sait par les données scientifiques que la précarité est une des sources de rentrer de manière plus forte dans la maladie. Les femmes qui sont en situation précaire n’ont pas le temps de s’occuper d’elles. Elles ne prennent pas soin d’elles et elles ne consultent pas. C’est un peu comme une maladie silencieuse, une tueuse silencieuse. Elle démarre et ces femmes se retrouvent dans une situation de grande vulnérabilité et détresse.

Nous avons lancé cette opération bus du cœur avec une vocation d’adresser le triptyque : santé, femme, précarité. Nous pensons qu’aujourd’hui c’est une nécessité absolue.

Il y a aujourd’hui une très grande disparité entre les faits, les chiffres à savoir que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité et la compréhension à la fois dans le grand public mais aussi dans le monde de l’entreprise.

Je pense que le monde de l’entreprise a son rôle à jouer en termes de santé publique parce que c’est une communauté. Et dans cette communauté, il faut faire en sorte qu’il y ait cette mobilisation et faire en sorte que la notion de prévention soit omniprésente, faire en sorte que tout ce qui est qualité de vie au travail contribue à faire en sorte que tout un chacun puisse à la fois être informé, puisse être sensibilisé et puisse se mobiliser sur des sujets comme celui-là.

L’entreprise est un caisson de résonance au même titre que le grand public. La responsabilité des dirigeants d’entreprises et du monde de l’entreprise est quelque chose d’important.

J’ai posé trois questions à plus de 250 amis dirigeants d’entreprises. Pour la première question, je leur ai demandé « combien crois-tu qu’il y a de décès sur les routes aujourd’hui en France ? ». Les gens me répondaient entre 5.000 et 15.000. Il y en a 3.280. Huit personnes par jour. Huit personnes de trop.

Deuxième question : « Quelle est la première cause de mortalité des hommes ? ». Beaucoup me répondaient le cœur ou le cancer de la prostate.

Troisième question : « Quelle est la première cause de la mortalité des femmes ? ». 99,9% m’ont répondu le cancer du sein. Le cancer du sein tue six fois moins de femmes que les pathologies cardiovasculaires. Lorsque je leur ai donné les chiffres, la surprise a été totale.

Vous avez huit décès sur les routes, vous en avez cinquante fois plus pour des pathologies cardiovasculaires hommes et femmes confondus, quatre cent.  

C’est la raison pour laquelle avec Claire Mounier-Véhier nous avons fait une analyse mondiale. Nous avons regardé ce qui se faisait à la British Heart Foundation, l’American Heart Association… Aucune organisation n’est dédiée à ce sujet des pathologies cardiovasculaires appliquées aux femmes.

C’est pour cela que nous avons créé Agir pour le Cœur des femmes. C’est pour cela que nous avons cette ambition, que je crois légitime, qui est de dire sauvons la vie de 10.000 femmes et pour laquelle je peux vous dire que nous avons un soutien qui grandit jour après jour de dirigeants d’entreprises qui me disent que c’est inacceptable.

Pour nos salariés et pour les femmes qui travaillent dans les entreprises, c'est de notre responsabilité de pouvoir les informer et de mettre en place un certain nombre de mesures.  

Pour illustrer cette association entre le sociétal et le médical, entre l’économique et le scientifique, nous avons eu la chance et l’honneur de bénéficier du soutien bienveillant de deux sages, de deux « Immortels » : l’ancien président du MEDEF, créateur d’ETHIC, Yvan Gattaz mais également le Professeur André Vacheron. Ces deux figures tutélaires guident nos réflexions et nous entourent d’un halo de bienveillance.

Pour retrouver le site Internet d'Agir pour le coeur des femmes, cliquez ICI

Retrouvez la présentation et les objectifs d'Agir pour le Coeur des femmes : 

NOTRE AMBITION

Sauver la vie de 10 000 femmes à 5 ans

Parce que les maladies cardio-vasculaires tuent encore chaque jour 200 femmes en France et 25 000 femmes dans le monde.

Nous voulons mobiliser sur l’urgence de cette crise médicale et sociétale en faisant reculer la mortalité cardio-vasculaire des femmes. Nous voulons prévenir plutôt que guérir, ce qui est aujourd’hui possible dans 8 cas sur 10!

UNE URGENCE MÉDICALE ET SOCIÉTALE, POURQUOI ?

Les maladies cardio-vasculaires : 1ère cause de mortalité chez les femmes en France et dans le monde.

En France, chaque année, plus de 75 000 femmes meurent d’une maladie cardio-vasculaire, tandis que 12 000 meurent d’un cancer du sein.

L’infarctus du myocarde est en forte progression chez les femmes jeunes en France : +5% par an chez les femmes de 45 à 54 ans.

Les femmes sont diagnostiquées avec retard, avec des signaux d’alerte qui diffèrent de ceux des hommes, et de lourdes conséquences pour leur survie en bonne santé.

Les femmes ne sont pas suffisamment dépistées et suivies aux 3 étapes clés de leur vie hormonale : la première contraception ou son renouvellement, la grossesse et la ménopause.

Les femmes sont moins bien prises en charge que les hommes : elles bénéficient moins fréquemment d’une réadaptation après un accident cardio-vasculaire, la recherche scientifique ne s’est que peu concentrée sur les spécificités du système cardio-vasculaire féminin, les traitements ne prennent pas toujours en compte le métabolisme propre à la femme.

COMMENT ALLONS-NOUS AGIR ?

Mener des campagnes de communication multicanaux utilisant l’ensemble des médias pour aider les femmes à acquérir des réflexes de prévention et à reconnaître les symptômes des maladies cardiovasculaires.

Intégrer des modules spécifiques aux pathologies cardiovasculaires de la femme dans les programmes d’enseignement des professionnels de santé. Leur diffuser également des outils nécessaires au quotidien : check-list des indicateurs pour bilan et suivi, classeur de suivi, éléments de langage sur les spécificités du risque cardio-vasculaire féminin.

Expérimenter une consultation de dépistage des facteurs de risque cardio-vasculaire de la femme à la ménopause et en évaluer l’impact, auprès de 1 000 femmes pendant trois ans. Le projet est soutenu par l’Agence Régionale de Santé Hauts-de-France et la Direction Générale de l’Organisation des Soins.

Développer les parcours de soins pour une prise en charge des femmes associant cardiologues, gynécologues, obstétriciens, médecins généralistes, pharmaciens et professionnels paramédicaux en s’appuyant sur l’expérience positive « Cœur, artères et femmes ».

Soutenir des projets de recherche dédiés aux pathologies cardiovasculaires chez les femmes.

NOS MISSIONS

Alerter et mobiliser toutes les énergies pour l’éducation des femmes sur leur santé cardio-vasculaire, à toutes les « phases clés » de leur vie hormonale : contraception, grossesse et péri-ménopause.

Accélérer la prévention active, en donnant accès à toutes les femmes au dépistage et aux soins cardio-vasculaires, en associant l’ensemble de l’écosystème de santé.

Former, éduquer et associer l’ensemble des professionnels de santé en leur donnant les moyens nécessaires pour une prévention performante transgénérationnelle.

Stimuler et favoriser une recherche médicale ciblée sur les spécificités des maladies cardio-vasculaires chez la femme.

COMMENT NOUS AIDER ?

En soutenant notre Fonds de Dotation « Agir pour le Cœur des Femmes – Women’s CardioVascular Healthcare Foundation » seule organisation dédiée à la santé cardio-vasculaire des femmes, avec une vocation nationale et internationale.

www.agirpourlecoeurdesfemmes.com

Le mouvement ETHIC soutient l'association Agir pour le Coeur des femmes :

Le mouvement ETHIC (Entreprises de Taille Humaine Indépendantes et de Croissance) se félicite de pouvoir partager son nouvel engagement auprès d’Agir pour le cœur des femmes. Agir pour le cœur des femmes est un fonds de dotation. Cofondée en 2020 par le Pr. Claire Mounier-Vehier (cardiologue chef du service de Médecine Vasculaire et HTA du CHU de Lille) et Thierry Drilhon (dirigeant et administrateur d’entreprises).

« Les femmes sont les grandes oubliées des maladies cardiovasculaires ! » : explique le   Pr. Mounier-Vehier. L’association a pour mission d’alerter et mobiliser toutes les énergies pour l’éducation des femmes sur leur santé cardio-vasculaire mais aussi d’accélérer la prévention en donnant accès à toutes les femmes au dépistage et aux soins cardio-vasculaires. Leur ambition : sauver la vie de 10 000 femmes en 5 ans.

ETHIC a souhaité leur apporter son soutien mais aussi mettre la lumière sur les actions positives que mène Agir pour le cœur des femmes, notamment en entreprise (l’information, la prévention, la formation des professionnels de santé, etc.). Le mouvement ETHIC souhaite promouvoir l’accompagnement de la santé des salariés en entreprise et notamment la santé des femmes. En effet, les maladies cardio-vasculaires sont devenues la première cause de mortalité chez les femmes en France. Elles tuent huit fois plus que le cancer du sein. C’est pourquoi, le mouvement ETHIC souhaite relayer les messages importants de l’association Agir pour le cœur des femmes.

ETHIC vous invite à agir pour le cœur des femmes en faisant un don, en proposant une campagne de dépistage au sein de votre entreprise ou encore en relayant le message d’Agir pour le cœur des femmes : https://www.agirpourlecoeurdesfemmes.com/ .

Sophie de Menthon : « Quand on est l’instigatrice de « J’aime ma boîte » on a le souci de la santé de ses salariéEs ! ».

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