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Magellan, le gigantesque télescope qui pourrait permettre aux astronautes de percer les plus grands mystères de l'univers
©Giant Magellan Telescope

La tête dans les étoiles

C'est l'un des trois télescopes géants en cours de fabrication. Il combinera la puissance de sept miroirs primaires de 8,4m de diamètre et devrait normalement être mis en service en 2021.

L'astronomie est en pleine course au gigantisme. Preuve en est, l'évolution de la taille des instruments mis à la disposition des scientifiques. Ainsi du temps de Galilée, l'observation des étoiles se faisaient à partir de simples petites lunettes. Le temps a passé et les premiers vrais télescopes sont apparus. Mais au fil des ans et des évolutions, cet outil d'hier n'a plus rien à voir à celui d'aujourd'hui ni à celui de demain. Du télescope d'un mètre de diamètre de William Herschel en 1790 à celui de 10 mètres pour ceux en service actuellement, cette science a su évoluer avec son temps. Une course à la démesure qui n'est pas prête de s'achever comme le prouvent les projets en cours. En effet, à l'heure actuelle pas moins de trois "Extremely large telescope" sont en phase de construction. L'un d'entre eux est le Giant Magellan Telescope (GMT) basé au Chili. Un télescope qui pourrait permettre aux scientifiques d'enfin trouver des réponses aux plus grandes questions que l'on se pose sur l'univers.

Actuellement en construction donc, ce gigantesque télescope sera implanté au sommet d'une montagne, à l'Observatoire de Las Campanas au Chili. Situé au cœur de la Cordillère des Andes et en plein désert d'Atacama, ce centre héberge déjà deux des plus importants télescopes en service (deux Magellan de 6 m de diamètre, ndlr). Comme l'indique Smithsonian, ce lieu a notamment été choisi par la communauté scientifique car outre un climat très favorable, il s'agit d'un des endroits de la planète où il y a le plus grand nombre annuel de nuits claires (environ 300 par an). Une zone désertique qui empêche aussi toute pollution atmosphérique et qui en fait l'un des meilleurs sites d'observation au monde. C'est notamment pour ces caractéristiques bien particulières que ce lieu avait été choisi pour accueillir l'Atacama Large Millimeter Array, le plus grand réseau télescope de tous les temps.

L'élaboration d'un tel télescope est un véritable défi technologique. Comme le souligne le site Space.com, le GMT sera constitué de sept miroirs primaires de 8,4m de diamètre chacun, avec la résolution spatiale d'un miroir primaire de 24,5m de diamètre (près de dix fois plus grand que le télescope Hubble de la Nasa) et une surface collectrice équivalente à celle d'un miroir de 21,4m, soit bien plus importante que le plus grand télescope actuel. 

Le coût d'un tel projet, pris en charge par un consortium qui regroupe des universités et des institutions américaines (University of Arizona, Carnegie Institution, Harvard University, Smithsonian Institution, Texas A&M University, University of Texas at Austin)  ainsi que l’université nationale australienne, s'élève à près d'un milliard de dollars rappelle Smithsonian. Une fois mis en service, pas avant 2021 a priori, son budget de fonctionnement annuel devrait être d'environ 36 millions de dollars.

"Le défi d'une telle construction réside dans le fait que nous voulions avoir les plus grands miroirs primaires possibles", explique Charles Alcock, directeur du Centre Harvard-Smithsonian. "Les raisons pour lesquelles ces miroirs ont besoin d'être grand, c'est parce que nous sommes à la recherche d'objets infiniment petits" poursuit-il. Pour le site Space.com, ce télescope est unique car il utilisera sept segments de miroirs de 8,40 m de diamètre chacun. Ces segments seront disposés pour ne former qu’une seule surface optique. Selon Sciences et Avenir,  il s'agit d'un véritable "défi" car il faut alors tailler chacun de ces segments de façon à pouvoir additionner les faisceaux des sept miroirs comme s'ils ne formaient qu’une seule surface optique alors même que la plupart des télescopes ne fonctionne qu'avec deux miroirs. Et il s'agit dêtre précis car la marge d'erreur ne doit pas excéder 25 nanomètres. 

Smithsonian indique que les miroirs sont en cours de construction dans le Steward Observatory Mirror Lab  à l’Université d'Arizona, un laboratoire situé sous le stade de football universitaire. La coulée du premier miroir, dans un four rotatif, s’est terminée le 3 novembre 2005, mais la mise en forme et le polissage, qui nécessitent beaucoup de temps, n'ont été achevés qu'en 2012. 

"Les premiers travaux astronomiques au GMT devraient avoir lieu en 2021 lorsque quatre ou cinq de ces miroirs primaires seront installés (quatre supplémentaires sont en phase de construction)", a fait savoir Patrick McCarthy le directeur du projet à Space.com. Et il a ajouté que "ce gigantesque télescope devrait probablement permettre de très importantes découvertes"  notamment car il sera dirigé dans les recoins de l'espace où les astronomes pensent pouvoir trouver un très grand nombre d'exoplanètes.

"Je ne dis pas que nous allons nécessairement  trouver la vie sur d'autres planètes, mais grâce à la puissance de ce télescope il sera possible de détecter un plus grand nombre d'indices en ce sens" a poursuivi Patrick McCarthy. Le gigantisme de ce télescope permettra également aux astronomes d'en apprendre davantage sur la formation des trous noirs, les origines du Big Bang ou  sur quand et comment les premières étoiles se sont formées. Tout un programme. 

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