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Macron au Bundestag : manifeste pour un discours de vérité entre la France et l’Allemagne
©ALAIN JOCARD / AFP

Discours de la méthode

Le président français se rend à Berlin, ce 18 novembre, pour parler devant le Bundestag, dans le cadre de la commémoration annuelle des soldats allemands morts au combat. Pour le bien de la relation entre les deux pays, il devrait en profiter pour ramener la relation franco-allemande au plan qu'elle n'aurait pas dû quitter : celui du réalisme politique.

Edouard Husson

Edouard Husson

Universitaire, Edouard Husson a dirigé ESCP Europe Business School de 2012 à 2014 puis a été vice-président de l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL). Il est actuellement professeur à l’Institut Franco-Allemand d’Etudes Européennes (à l’Université de Cergy-Pontoise). Spécialiste de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe, il travaille en particulier sur la modernisation politique des sociétés depuis la Révolution française. Il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur l’histoire de l’Allemagne depuis la Révolution française, l’histoire des mondialisations, l’histoire de la monnaie, l’histoire du nazisme et des autres violences de masse au XXème siècle  ou l’histoire des relations internationales et des conflits contemporains. Il écrit en ce moment une biographie de Benjamin Disraëli. 

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Comment la passion politique franco-allemande d’Emmanuel Macron a pesé sur les commémorations de la Première Guerre mondiale

Les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale nous ont beaucoup révélé de la vision du monde d’Emmanuel Macron. Au fond, il n’a pas vraiment commémoré. Il a voulu affirmer une politique, pour aujourd’hui et pour demain. Rien ne le dit mieux que la place occupée par Angela Merkel dans le protocole de la cérémonie de l’Arc de Triomphe. 

On aurait attendu que le président français s’entoure des représentants des pays qui furent - durant les deux conflits mondiaux - les alliés de la France; des pays sans lesquels notre patrie n’aurait pas pu survivre: Royaume-Uni, Russie, Serbie, Etats-Unis. Par les sacrifices de leurs soldats, chacun de ces pays a largement contribué à soulager le front français, durant la Première Guerre mondiale; à permettre la destruction du nazisme et la libération de la France durant la Seconde. Eh bien, non! Le président français a assis à côté de lui la Chancelière de la République Fédérale d’Allemagne. Et si l’on avait cru que cela était un geste anodin, il a ensuite, dans son discours, présenté trois cercles concentriques au sein desquels se déploie la contribution de la France à la paix du monde: la relation franco-allemande, l’Union Européenne, l’Organisation des Nations Unies. Rien sur l’OTAN, qui aurait permis d’inclure Grande-Bretagne et USA dans le tableau, ni sur l’OSCE, qui aurait permis de parler à la Russie. Quant à la valeureuse Serbie, qui a perdu autant de soldats que la France entre 1914 et 1918, et qui a retardé de manière décisive l’attaque du Reich hitlérien contre l’URSS au printemps 1941, elle était si loin des pensées du président français que son président s’est retrouvé assis dans une autre tribune. 

Admettons que les commémorations soient inévitablement instrumentalisées, ne pouvait-on pas y envoyer d’autres signaux politiques que ceux envoyés par Emmanuel Macron? Il semble que les présidents américain et russe attendaient de leur hôte qu’il favorise une rencontre au sommet entre eux; il en aurait lui-même retiré une aura considérable. Le Forum de Paris pour la paix sera vite oublié (d’autant plus qu’il était largement hors sujet) tandis que la capacité française à contribuer à la paix du monde hic et nunc aurait été rendue évidente en cas de sommet américano-russe faussement improvisé. Mais non, rien ne devait venir troubler l’agenda français, en fait un agenda franco-allemand. Emmanuel Macron a préféré froisser Donald Trump et Vladimir Poutine réunis que de mettre en cause le cérémonial qu’il avait tracé. 

C’est d’autant plus étonnant qu’Angela Merkel aurait pu se contenter de la cérémonie de Rethondes, le samedi 10 novembre; mais, pour le président français, elle était au centre de toutes les attentions présidentielles le 11 novembre et le président se rend à nouveau à Berlin, ce 18 novembre, pour parler devant le Bundestag, dans le cadre d’une cérémonie bien précise, la commémoration annuelle des soldats allemands morts au combat. Le président français aura finalement plus visiblement honoré les soldats allemands morts au combat que ceux des pays alliés. Nous savions que le président, bien plus que ses trois prédécesseurs, entendait remettre la coopération franco-allemande au centre de ses préoccupations. Mais on découvre en l’occurrence qu’il s’agit chez lui, quasiment, d’une mystique en politique, pour emprunter des notions à Charles Péguy. Mystique non de la nation, de la République ou de la démocratie; mais véritable fusionnisme franco-allemand au service du parachèvement de la « souveraineté européenne ». 

Le « moment Macron » révélateur de l’absence de répondant en Allemagne

On prête si facilement du cynisme aux hommes politiques qu’on ne peut qu’être interpelé par l’idéalisme franco-allemand du président français. Une passion politique profonde l’anime. Mais à vrai dire elle suscite l’étonnement plus que l’admiration. Ce n’est pas la sincérité du président, en effet, qui est en cause. C’est sa capacité à être en phase avec son époque au service des intérêts de son pays. Tout se passe en effet comme si le président disposé à aller le plus loin dans le rapprochement avec l’Allemagne avait été élu à contretemps : au moment où l’Allemagne, de fait, est en train de tourner, pour sa part, la page de l’enthousiasme franco-allemand. 

Les signes précurseurs de ce tournant sont anciens et nombreux. Aussi est-il préférable de se concentrer sur les dix-huit premiers mois du quinquennat d’Emmanuel Macron. Il a tellement insisté pour relancer le partenariat franco-allemand que les réponses qu’il a reçues servent en quelque sorte de révélateur. Avant même son élection, le président français avait fait savoir son souhait de renforcer les mécanismes de la zone euro. Il prônait, et prône toujours, la création d’un véritable budget européen, une politique d’investissements à l’échelle de l’UE ambitieuse et un soutien financier aux Etats engagés dans une politique de remise en ordre de leur budget. La Chancelière n’a pas voulu donner suite au moment de l’élection d’Emmanuel Macron, alors qu’elle s’apprêtait, elle-même, à rentrer en campagne. Mise en difficulté par le résultat des élections, elle a fait attendre Emmanuel Macron de longs mois, le temps de constituer un gouvernement. Chose étonnante, le président français a patiemment attendu. Ce n’est qu’en juin 2018, à la rencontre de Meseberg, qu’une version très édulcorée du plan Macron a été élaborée - sans aucun effet sur le sommet européen ayant lieu quelques jours plus tard, ce qui ne doit pas tromper: Madame Merkel n’a rien fait pour faire avancer vite l’extension à l’ensemble de l’Europe de la discussion franco-allemande sur la réforme de la zone euro. 

Et pour cause: l’avis est quasi-unanime dans la classe politique allemande, comme j’ai eu l’occasion de le constater lors d’une série de rencontres au mois d’octobre 2018. Quel que soit le parti, quelle que soit la génération, on ne veut pas entendre parler de quelque assouplissement que ce soit des règles de la zone euro. Qu’ils soient Verts, sociaux-démocrates, libéraux ou chrétiens-démocrates, mes interlocuteurs m’ont tous tenu le même langage: Angela Merkel a déjà trop concédé à Emmanuel Macron; la France doit comprendre que l’Allemagne est allée au maximum de ce qu’elle pouvait accepter, ces dernières années. Il s’agit, désormais, d’appliquer les règles. En revanche, mes interlocuteurs m’ont quasiment tous dit qu’ils identifiaient un domaine où des « avancées » étaient possibles: la politique étrangère et la défense. Ce n’est pas un hasard si ce domaine est passé au premier rang des discussions franco-allemandes. Les réseaux qui font la politique berlinoise s’en sont emparé; l’ambassadeur d’Allemagne à l’ONU a relancé la question de l’européanisation du siège de la France au Conseil de sécurité. Un certain nombre de discussions ont eu lieu, aussi, entre Français et Allemands sur la possibilité et l’opportunité d’une européanisation de la dissuasion nucléaire française. Des amorces de coopérations concrètes ont lieu en vue d’une armée européenne: les Allemands avancent avec la « Permanent Structured Cooperation » (PESCO) et les Français avec l’IEI (« Initiative Européenne d’Intervention »). 

Non seulement l’existence de deux processus parallèles montre que les choses ne sont pas aussi simples que le slogan d’une « vraie défense européenne » mais on soulignera le paradoxe qu’il y a à vouloir avancer sur le terrain de la défense européenne alors qu’on n’a pas pu s’entendre sur celui de l’approfondissement de la zone euro. Du point de vue des intérêts français, il est assez curieux qu’Emmanuel Macron ait accepté aussi bien la fin de non-recevoir sur l’approfondissement de la zone euro que le changement du principal objet de discussion franco-allemand. Connaissant la passion politique franco-allemande du président, et en l’ayant vu si peu pressant avec Angela Merkel alors même que le desserrement de l’étau monétaire européen est absolument vital pour la réussite de sa politique de réformes, on ne peut s’empêcher de redouter que, pour avoir un beau succès franco-allemand, le président ne soit tenté de faire des concessions ou d’accepter des mutualisations dans le domaine militaire et dans celui de l’industrie de la défense - sans avoir rien obtenu de ses demandes précédentes concernant l’économie et la monnaie. 

En fait, si l’on fait le tour d’un certain nombre de domaines, on voit bien que, depuis des années, le dialogue entre la France et l’Allemagne est difficile. Les décisions les plus emblématiques d’Angela Merkel, par exemple, se sont faites sans concertation avec le partenaire français, qu’il s’agisse de la sortie complète de l’industrie nucléaire, en 2011 ou de l’ouverture totale de la frontière du sud de l’Allemagne aux réfugiés en septembre 2015. Il y a quelques jours, le PDG de Siemens a utilisé l’expression « Germany First » (en anglais) dans une conférence à Berlin; et, comme pour lui faire écho, Annegret Kramp-Karrenbauer, candidate à la succession d’Angela Merkel pour présider la CDU, a déclaré devant des militants qu’Emmanuel Macron ne devait pas s’’en prendre à l’Allemagne mais à la situation française s’il n’avait pas obtenu les résultats politiques escomptés; et elle a ajouté que, si elle devient présidente de la CDU - et donc, vraisemblablement Chancelière - elle réfléchira toujours d’abord en fonction des intérêts allemands, sans être obsédée par la relation avec la France. 

Rien de surprenant quand on connaît la sorte d’indifférence tranquille - sans aucune agressivité - vis-à-vis de la relation franco-allemande qui caractérise désormais la société d’outre-Rhin. La relation politique reste un peu plus chargée d’affectivité, du côté français, comme le montrent toutes les enquêtes d’opinion. En tout cas l’asymétrie croissante dans l’envie de coopération aurait dû sauter aux yeux d’Emmanuel Macron dès avant son élection. Peut-être a-t-il imaginé qu’il pourrait mobiliser, sur sa personne, suffisamment d’émotion populaire en Allemagne pour inverser le cours des choses. Mais, dix-huit mois après son élection, il ne peut plus se faire d’illusions. Angela Merkel devra vraisemblablement quitter la Chancellerie avant le terme de son mandat. Quant à Wolfgang Schäuble, qui représente encore la vieille francophilie de l’ère Kohl, il est certainement en train d’effectuer son dernier mandat de parlementaire. C’est déjà une nouvelle Allemagne politique qui se met en place, où l’AfD est solidement installée autour de 15% et fait donc jeu égal avec un SPD qui accumule les échecs; où les prochains gouvernements seront sans doute des coalitions à trois partis. Et où la France est respectée pour sa taille et sa puissance économique mais n’est qu’un partenaire parmi d’autres. 

Ne serait-il pas temps, au vu de ce tableau, de faire une pause et de réfléchir sérieusement à l’avenir des relations entre la France et l’Allemagne? 

Nouveau discours de la méthode franco-allemande

Premier constat: L’Allemagne de 2018 est éclatée politiquement et va être pour de longues années absorbée par de forts débats et défis internes. 

Il est urgent de comprendre que l’Allemagne n’est plus le « modèle » longtemps mythifié par nos élites. C’est au contraire un pays qui se cherche. Les réformes tant vantées de Gerhard Schröder ont certes permis au pays d’occuper l’une des premières places dans l’économie mondialisée; mais au prix d’une forte croissance des inégalités sociales. Comme si la nécessité de travailler à la cohésion sociale n’était pas la priorité, Angela Merkel a placé les Allemands devant une tâche gigantesque - et qui sera sans doute aussi coûteuse et absorbeuse d’énergies que la réunification voici une génération : je veux parler de l’intégration des réfugiés et des migrants. L’Allemagne est entrée en crise politique. Et ce n’est pas la France ni aucune puissance extérieure qui peut l’aider à en sortir. Nous avons au contraire intérêt à laisser les Allemands débattre entre eux de leur politique. 

Deuxième constat: Nous sommes, par l’euro, étroitement liés à l’Allemagne au moment où apparaissent de possibles divergences politiques entre les deux pays. 

Le souhait d’Emmanuel Macron de se servir du domaine le plus crucial de la coopération franco-allemande, la monnaie, pour servir de levier à une relance de la dynamique de coopération entre les deux pays, n’était pas une mauvaise idée a priori. Cependant, il est devenu évident que ce levier n’en est pas un; et que les « années Draghi » auront représenté un bref répit par rapport à la ligne dominante dans la zone euro, celle d’une priorité donnée, quel que soit le contexte économique, à l’équilibre budgétaire et à la lutte contre l’inflation. Les forces en présence vont donc avoir tendance à nous pousser à des solutions très intégrées dans tous les domaines pour obtenir enfin cette « union politique » qui devrait être le complément indispensable de l’euro. Mais cela risque d’avoir l’effet inverse: la multiplication des divergences. 

Recommandation n°1: suspendre jusqu’à nouvel ordre toute nouvelle initiative franco-allemande. 

Le meilleur service à rendre à la relation franco-allemande est de suspendre toute nouvelle intitiative tant que l’on n’aura pas fait l’inventaire de l’existant. Le courage politique, du côté français, consisterait, pour une fois, à ne plus proposer d’avancée ni de nouveau « partage de souveraineté ». Il y a trop de blocages effectifs, de points à clarifier. 

Recommandation n°2: confier à des groupes d’observateurs extérieurs à l’Union Européenne (universitaires, experts, industriels, anciens responsables politiques) un inventaire de la relation franco-allemande et des propositions dans les domaines les plus délicats, à commencer par l’avenir de la zone euro. 

Rien ne rendrait plus service qu’un déplacement du regard. Le ratage de la cérémonie de commémoration du 11 novembre est la face émergée de quelque chose de plus profond: l’oubli, par la France, de sa double vocation, européenne et maritime (et donc mondiale). A force d’attribuer à la relation franco-allemande une centralité si omniprésente qu’elle en devient artificielle, notre pays en oublie de regarder au-delà. Le point de vue d’observateurs extra-européens pour analyser forces et faiblesses, échecs et réussites de la relation franco-allemande (et de l’Union Européenne) permettrait un utile décentrage pour penser de manière neuve. 

L’avenir de la zone euro représente un cas bien spécifique mais aux résonnances internationales réelles. Et vu les blocages actuels entre pays membres de la zone, une force de proposition extérieure à l’Europe ne sera pas seulement bienvenue mais vitale si l’on veut consolider le système. 

Recommandation n°3: confier à la future assemblée parlementaire franco-allemande une mission de proposition

Richard Ferrand et Wolfgang Schäuble s’apprêtent à lancer ce qui pourrait être une initiative utile, la désignation par les parlements français et allemands de 50 représentants de chaque côté, qui pourraient siéger trois fois par an en « assemblée franco-allemande ». Sans être dupe des mots, il est absolument urgent de multiplier les contacts et les interactions entre parlementaires des deux pays. Du point de vue français, il est absolument essentiel de sortir de la vision selon laquelle l’essentiel se joue entre le Président et la Chancelière. La classe politique et la haute administration française doivent non seulement se préparer à une Allemagne dont les majorités seront complexes; mais aussi où les prises de décision se font de manière très décentralisée et déconcentrée. Ensemble, les représentants des deux pays, pourraient dresser régulièrement un bilan des actions communes et en esquisser d’autres. 

Recommandation n°4: associer, sur toute question traitée entre la France et l’Allemagne toujours au moins un autre pays européen (sans se limiter à l’UE)

Le temps où la France et l’Allemagne pouvaient, ensemble, décider de l’essentiel d’une politique européenne est largement révolu. Même François Mitterrand et Helmut Kohl n’arrivaient plus, déjà, à imposer sans coup férir leur volonté à l’ensemble de leurs partenaires. A fortiori dans une Union Européenne à 27. On ajoutera que, pour la France, il s’agit de rééquilibrer la relation franco-allemande, qui a tourné depuis un moment à l’avantage de la RFA, vu son poids économique. Georges Pompidou l’avait compris, déjà, en faisant entrer la Grande-Bretagne dans la CEE: la France gagne toujours à mettre un pays tiers dans la relation avec l’Allemagne. 

Recommandation n°5: Toujours se demander, à la suite du Général de Gaulle, si les mesures franco-allemandes envisagées servent les intérêts français. 

La France ne doit pas être la dernière, en Europe ou dans le monde, à redécouvrir son intérêt national. Contrairement à une légende bien enracinée, la guerre n’a pas été déclenchée, en 1914, par des nations en furie mais par des empires en crise politique (Autriche-Hongrie, Russie, Allemagne). Le sentiment national n’est pas forcément un synonsyme de mentalité de guerre. Et si l’on accepte qu’il n’y a pas de démocratie qui tienne en dehors d’un cadre national, on peut transposer l’idée de Kant et Tocqueville, selon qui les démocraties ne se font pas la guerre entre elles. L’Europe est devenue apaisée, après-guerre, dans la mesure où l’Allemagne est devenue une démocratie parmi d’autres. La démocratie est le bien le plus précieux que nous ayons. La nation démocratique est la brique naturelle de construction de l’Europe, comme le Général de Gaulle l’avait compris. 

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