Les réformes LFI vont entraîner une augmentation mécanique de l'immigration et une dépendance aux financements étrangers<!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Luc Mélenchon lors d'un meeting de La France insoumise
Jean-Luc Mélenchon lors d'un meeting de La France insoumise
©JULIEN DE ROSA / AFP

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Non seulement la hausse du SMIC à 1600 euros et le retour de la retraite à 62 ans vont coûter près de 300 milliards de dépenses publiques supplémentaires, mais elles vont aussi accroître l’immigration et l’endettement, donc la dépendance aux marchés financiers internationaux.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le décryptage des mesures de réformes préparées par LFI et défendues par l'ensemble des composantes du nouveau Front populaire fait apparaître des effets collatéraux qui vont à l'encontre des objectifs de l'opposition de gauche, avec notamment deux points forts : le relèvement du SMIC et le recul de l'âge de la retraite. 

Sans précautions particulières, ces deux mesures seront particulièrement mortifères pour l'équilibre du système économique parce qu'elles vont entraîner mécaniquement une hausse du chômage et, par conséquent, une augmentation de la demande d’immigrés. Par ailleurs, le surplus de dépenses publiques et sociales va forcément entraîner soit une hausse des impôts insupportable, soit un endettement alourdi qui nous mettra sous la tutelle des marchés financiers internationaux encore plus que nous ne le sommes actuellement.

La promesse d’augmenter le SMIC mensuel à 1600 euros contre 1390 euros actuellement est inapplicable pour la plupart des petites et moyennes entreprises qui seront obligées soit de mettre la clé sous la porte, soit de licencier, soit d’essayer de répercuter les hausses de coûts sur les prix de marché, ce que les clients n’accepteront pas. 

Effets secondaires : la hausse du SMIC dans de telles proportions provoque un tassement de la grille salariale autour du SMIC et déstabilise l’organisation des relations humaines de l’entreprise.

 Aucune entreprise ne pourra majorer l’ensemble des salaires dans de telles proportions. Près de 2 millions d’entreprises sont concernées. Plus de 500 000 emplois sont menacés de chômage.

Les candidats de LFI répondent à ces risques que l'augmentation des salaires entraînera un choc de la demande, ils se trompent. La hausse des salaires entraînera plus sûrement une demande accrue des importations en provenance des pays émergents et un gonflement de l’épargne. En bref, ce type de mesure entraînera mécaniquement un alourdissement du déficit commercial et surtout un accroissement de l'immigration et sans doute un élargissement du travail au noir.

La promesse de ramener l'âge de la retraite à 62 ans, c’est-à-dire au niveau de ce qu’elle était en 1982, est impossible à financer sans augmenter les cotisations sociales ou alors diminuer les pensions, ce que LFI ne prévoit pas et pour cause. Les partenaires ne veulent pas voir que l'espérance de vie s’est allongée de 8 ans depuis 1989 et que la productivité du travail n’a pas augmenté dans des proportions telles qu'on puisse durablement travailler moins longtemps alors que la durée de vie s’est accrue. Cette mesure va entraîner une hausse des prélèvements sociaux à la charge des salariés et des employeurs, sauf si l'État accepte de financer les ajustements pour éviter de plomber le système de production. 

Cette mécanique infernale se terminera par un accroissement de l'endettement public et social si les marchés l'acceptent, ce qui n’est pas écrit. Les investisseurs peuvent renoncer à nous prêter de l’argent. À la limite, le FMI peut très bien nous mettre sous tutelle, ce qu'il a déjà fait avec la Grèce, l’Italie de Berlusconi, et surtout la Grande-Bretagne, où après le Brexit, la première ministre Liz Truss a dû démissionner très rapidement au bout de quelques jours pour éviter la mise en défaut de paiement.

Ce qui est surréaliste dans la situation que la France traverse actuellement, c’est que des partis très importants en termes de poids électoraux proposent des mesures populistes et démagogiques dont les effets vont à l'encontre des objectifs pour lesquels ils ont convaincu des électeurs avec l'ambition de réunir une majorité. Si l'objectif est de réguler l'immigration, de gérer une immigration choisie, mieux vaut éviter d’offrir des possibilités d’emplois clandestins en fermant les emplois légaux. Si l'objectif est de protéger la souveraineté nationale, mieux vaut commencer à s'affranchir de ses créanciers.

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