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Les périls de la perception : l’enquête internationale saisissante qui montre à quel point  nous avons une vision déformée de la réalité
©Reuters

Génération mirauds

Uné étude IPSOS réalisée auprès de 29 133 personnes et conduite dans 38 pays s'échine à mesurer les différences entre la perception qu'ont les gens d'un sujet et la réalité statistique du sujet. Dans ce domaine là encore les Français ne brillent pas.

 Ipsos

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Ipsos est un institut de sondages français et une société internationale de marketing d’opinion, créé en 1975 et dirigée par Didier Truchot et Jean-Marc Lech.

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Qui est le plus éloigné et le plus proche de la vérité ?

IPSOS Perils of Perception

La singularité de Perils of Perception est de mesurer l’écart entre l’idée que les gens se font d’un sujet et sa réalité statistique. Criminalité, terrorisme, nombre d’immigrés en prison ou d’adolescentes enceintes, taux de natalité, de suicide ou de diabète, liens entre vaccin et autisme, alcoolisme, nombre de téléphones mobiles ou d’abonnés à Facebook, la plupart des sujets médiatiques sont abordés dans l’étude et réservent de nombreuses surprises !

Les pays qui se trompent le plus sont l’Afrique du Sud, le Brésil, les Philippines, le Pérou, l’Inde et l’Indonésie. Prix d’excellence, la Suède. Au tableau d’honneur la Norvège, le Danemark et l’Espagne. Vingtième sur trente-huit, les Français, peut mieux faire !

Et comme souvent dans une classe, les meilleurs sont ceux qui doutent le plus et les cancres, les plus sûr d’eux : 2% des Norvégiens étaient confiants dans leur ressenti, contre 38% des Indiens. Avec 14%, les Français étaient finalement assez conscients de leur niveau…

La digitalisation : largement surestimée en Indonésie et aux Philippines

Commençons par les sujets « légers », comme le nombre de smartphones en circulation dans le pays. Il est incroyablement surestimé en Indonésie et aux Philippines, avec une erreur de +65 et 63 points, en Inde (+52 points), en Colombie et au Brésil (+48 et +47 pts). Avec une erreur moyenne de 17 points, la France manifeste une appréciation assez juste de la réalité, alors que les Danois (avec -2 points) sont les seuls à le sous-évaluer.

Quitte à se tromper, autant y aller à fond, cette fois à propos de Facebook. Même surévaluation en Inde, Indonésie, Afrique du Sud et Philippines, de +56% à 49 points. Même évaluation exagérée en France avec + 21 points par rapport à la réalité, comme en Grande-Bretagne, à Singapour ou en Norvège avec 16 points.

Visiblement, quand il est question des technologies, le buzz, la publicité et la notoriété se substituent au monde réel. La méthodologie de l’enquête joue probablement un rôle dans cette surestimation dans les pays en développement : comme elle est réalisée en ligne, les répondants sont souvent des internautes appartenant à des catégories plus aisées, plus urbaines et plus diplômées que le pays tout entier : leur perception reflète davantage la réalité de leur environnement social que celle de la population dans son ensemble, même si le taux d’équipement en mobile progresse chaque année.

Plus les sujets sont graves, plus l’écart entre perception et réalité se creuse 

Dans la plupart des pays, on estime que le nombre de morts dus à des attentats terroristes a été plus élevé dans les 15 ans suivants le 11 septembre 2001 que dans les quinze années précédentes, alors que la réalité est souvent tout autre.

Un sujet sur lequel les Français se distinguent toutefois : 65% pensent que le nombre de morts dus à des crimes d’origine terroriste a augmenté, ce qui, dans notre cas, est une réalité.

On connaît la méfiance des Français à l’égard de l’immigration et des migrants en général. Rien d’étonnant à ce qu’ils surestiment (de 28 points) le nombre de détenus d’origine étrangère, immédiatement après les Néerlandais (31 pts) et les Sud-Africains (31 pts) et juste avant les Américains (27 pts). Derniers du classement, les ressortissants d’Arabie Saoudite qui sous-évaluent complètement la population carcérale étrangère (-46 pts).

Le nombre d’adolescentes enceintes est un sujet qui induit en erreur les habitants de la plupart des pays, notamment en Amérique Latine et en Afrique du Sud (avec une surévaluation de 34 à 41 points). Les Français sont dans la moyenne basse (ils se trompent de 17 points), et c’est au Danemark et en Norvège que l’on se trompe le moins (+8 et +7 points).

Les sujets de santé sensibles... 

La question des vaccins a été largement abordée dans les médias au cours des derniers mois. Pourraient-ils favoriser l’autisme chez les jeunes enfants ? 44% des Indiens, 31% des Turcs, 30% des Sud-Africains et des Malaisiens en sont persuadés. A 17%, les Français montrent que les débats sur les vaccins les ont concernés, mais que seule une minorité assez réduite leur attribue un tel pouvoir de nuisance.

Le diabète est une maladie qui se développe à grande vitesse, avec trois grandes régions malades. En Asie et en Asie du Sud Est, les Philippins et les Indiens (en tête du classement) surestiment son développement avec un écart de 38 points par rapport à la réalité, suivis des Indonésiens (+34 points). L’Amérique Latine n’est pas en reste, avec le Brésil (+37), le Pérou (+35), le Mexique et l’Argentine (+30). L’Afrique du Sud (+33) est le troisième pôle où l’on ressent l’essor de cette maladie liée notamment à une transformation du régime alimentaire traditionnel. Les Français, avec une surestimation de 26 points, manifestent leur sensibilité au sujet, qui a un statut de vrai problème de santé publique, à croiser avec les questions posées sur la consommation de sucre dans chaque pays.

Du sucre, il y en a aussi dans l’alcool. C’est en Russie que tous les répondants imaginent que l’on boit le plus d’alcool (46%), suivis des États-Unis (31%) et en Allemagne (19%). La réputation des Britanniques et des Français les place respectivement en quatrième et cinquième position. A l’inverse, quatre pays hyper-sobres en apparence, Israël, Arabie Saoudite, Indonésie et Malaisie ferment le ban avec 1%.

Le monde en devient-il hypocondriaque pour autant ? Certainement pas les Japonais et dans une moindre mesure les Philippins. En revanche, Coréens du Sud, Nouveau Zélandais, Malaisiens, Américains, Australiens en présentent tous les symptômes. Ce sont eux qui sous-évaluent le plus le nombre de leurs compatriotes qui se déclarent en bonne ou très bonne santé. Avec une erreur de 12%, les Français sont dans une moyenne relativement correcte.

À ce point de la liste, le sujet du suicide vient assez naturellement… Celui des femmes âgées de 15 à 24 ans est largement surévalué en Afrique du Sud et au Brésil (+25%), suivis par le Mexique le Pérou, la Colombie et les Philippines (de + 18 à + 11%) révélant l’importance du sujet dans ces pays. A l’inverse, il est totalement sous-évalué à Hong-Kong (-36%), en Corée du Sud (-30%) au Japon et Singapour (-17%). La France, avec une surévaluation de « seulement » 9%, semble assez bien informée de la question et de la nécessité de sa prévention. On retrouve des scores équivalents pour le suicide des hommes du même âge.

De quoi conclure sur la croyance au Paradis ou l’Enfer. Les Français surestiment de 16% le nombre de ceux qui croient au premier et au second, mais seulement de 4% en ce qui concerne la croyance en Dieu. En effet, 43% d’entre eux affirment désormais leur Foi.

Smartphone, Facebook : une omniprésence surestimée

Les nouvelles technologies changent le monde, mais sont-elles aussi omniprésentes qu’on le croit dans le quotidien des consommateurs ? Les individus du XXIe siècle seraient tous mobiles et hyper-connectés : est-ce un mythe ou une réalité ? Les résultats du baromètre international Perils of Perception* d’Ipsos révèlent que, dans la plupart des pays du monde, la population surestime l’importance des smartphones et des réseaux sociaux chez leurs concitoyens.

Chiffres clés de l’étude :

·        Selon les Français, 82% de la population possède un smartphone contre seulement 65% en réalité.

·        Aux Philippines, en Indonésie, en Inde ou en Colombie, où le taux d’équipement en smartphone ne dépasse pas 35%, la tendance à la surestimation est encore plus nette avec des écarts de près de 50 points.

·        89% de la population danoise est équipée de smartphone, un chiffre sous-évalué de deux points (87%) par les Danois.

·        47% des Français de plus de 13 ans ont un compte Facebook, soit 21 points de moins que ce que croient les Français. Ils estiment en effet que 68% de leurs concitoyens sont connectés au réseau social.

La part de personnes de plus de 13 ans possédant un compte Facebook est la mieux évaluée au Royaume-Uni (58%), en Norvège (60%) et à Singapour (67%), même si les chiffres avancés restent de 16 points supérieur à la réalité.

Smartphones : le taux d’équipement est surévalué, sauf au Danemark

Les résultats de l’étude Ipsos Perils of Perception mettent en évidence que le buzz et la publicité troublent la manière dont les réalités sont comprises quand il est question des nouvelles technologies… Le taux d’équipement de la population en smartphone est ainsi incroyablement surestimé en Indonésie et aux Philippines, avec un décalage par rapport à la réalité de 65 et 63 points. Si seulement 21% et 23% de la population possède un smartphone, les résultats de l’évaluation dépassent les 85% dans ces deux pays. La tendance à la surévaluation est également très nette en Inde (74% contre 22% en réalité) ou encore en Colombie (84% contre 35%). En France, l’appréciation est plus proche de la réalité : les Français interrogés estiment le taux d’équipement à 84% quand il est de 68%, soit 17 points d’écart. À noter que seuls les Danois sous-évaluent les faits, avec seulement deux points d’écart : la population est équipée à 89% de smartphone, alors qu’elle évalue le taux d’équipement à 87%.

Des populations bien moins connectée à Facebook qu’on le croit

En revanche, tout le monde se trompe dans l’estimation du taux de personnes possédant un compte Facebook, et souvent assez largement. On retrouve ainsi des surévaluations allant de de plus de 50 points en Inde, Indonésie, Afrique du Sud et Philippines. Des écarts impressionnants qui peuvent s’expliquer en partie par le mode d’administration de l’enquête : réalisée en ligne, elle peut introduire un possible biais avec une surpondération des catégories sociales aisées et éduquées ayant accès à internet. Cependant, on retrouve la même évaluation exagérée en France avec + 21 points par rapport à la réalité : selon les Français, 68% des plus de 13 ans ont un compte Facebook. Dans les faits, un peu moins de la moitié de la population (47%) possède un compte sur le réseau social. Ce sont les Suédois qui sont proportionnellement les plus présents sur Facebook (65%), un chiffre qu’ils surévaluent pourtant de 17 points. 

« Visiblement, quand il est question des technologies, le buzz, la publicité et la notoriété se substituent au monde réel. La méthodologie de l’enquête joue probablement un rôle dans cette surestimation dans les pays en développement : comme elle est réalisée en ligne, les répondants sont souvent des internautes appartenant à des catégories plus aisées, plus urbaines et plus diplômées que le pays tout entier ; leur perception reflète davantage la réalité de leur environnement social que celle de la population dans son ensemble, même si le taux d’équipement en mobile progresse chaque année » précise Yves Bardon, directeur du programme Flair au Ipsos Knowledge Center.

Santé : les Français prennent-ils leur perceptions  pour la réalité ?

Les Français manquent-ils de discernement ? Quels écarts y a-t-il entre nos perceptions et la réalité ? Cette année encore, Ipsos dévoile les résultats de son étude barométrique Perils of Perception*, et met en évidence certaines opinions erronées des Français, mais aussi d’habitants de 37 autres pays, sur de nombreuses questions de santé. Alcool, vaccins, diabète, sucre, suicides : les choses sont-elles aussi terribles qu’elles y paraissent ?

Chiffres et enseignements clés de l’étude pour la France :

·        Les Français surestiment de 26 points la part des personnes atteintes de diabète dans leur pays (estimation de 31% vs 5% en réalité).

·        17% des Français pensent que certains vaccins provoquent l’autisme chez les enfants en bonne santé. 35% déclarent que cette affirmation est fausse et 48% disent ne pas savoir.

·        Les Français estiment que 55% de la population est satisfaite de son état de santé. Une sous-évaluation de 12 points puisqu’en réalité, 67% affirment que leur état de santé est bon ou très bon.

·        Les Français surestiment le suicide comme cause de mortalité des jeunes de 15 à 24 ans. Dans les faits, les suicides représentent environ 17% des décès de cette tranche d’âge.

·       La France est perçue par les répondants de nombreux pays comme l’un des plus gros consommateurs de sucre… elle ne se classe en réalité que 16e sur 38, avec 69g par personne par jour (contre 126g pour les États-Unis, 1er du classement, et perçu comme tel par une majorité).

La France est le 2e pays où l’on consomme le plus d’alcool par personne, avec 11,5 litres par an et par habitant. Pourtant, seuls 16% des personnes interrogées toutes nationalités confondues la placent dans le top 3. 

Les Français plus alarmistes que la réalité 

Les Français ont tendance à percevoir les faits sanitaires plus graves qu’ils ne le sont. La question du diabète l’illustre bien : selon les Français, 31% de la population serait touchée, quand dans les faits, ils ne sont que 5% à être atteints de cette maladie. Cette surestimation de 26 points manifeste cependant leur sensibilité sur ce sujet de santé publique. En Afrique du Sud, où la transformation du régime alimentaire traditionnel a des conséquences importantes, la maladie est surestimée de 33 points.

Bien que le lien entre vaccins et autisme ait été démenti par la communauté scientifique, ce débat reste vif dans l’opinion. Ainsi, 44% des Indiens, 31% des Turcs ou encore 29% des Israéliens demeurent persuadés que certains vaccins provoquent l'autisme chez des enfants en bonne santé. Les Français sont quant à eux 17% à répondre positivement à cette affirmation, soit trois points de moins que la moyenne mondiale.

Interrogés plus généralement sur leur état de santé, les Français sous-estiment de 12 points le nombre de personnes pensant être en bonne ou très bonne santé en France. Ils sont en effet 67% à être positifs sur leur état de santé. Cette sous-évaluation se retrouve dans tous les autres pays interrogés, à l’exception des Japonais, qui sont les seuls à surestimer largement la part de la population se déclarant en bonne santé (47% contre 35% en réalité).

Enfin, reflétant une vision assez alarmiste de la jeunesse, le taux de décès par suicide des 15-24 ans est lui aussi surestimé dans la plupart des pays. Le suicide comme cause de mortalité des jeunes femmes est ainsi largement surévalué en Afrique du Sud et au Brésil (+25 points). La France, avec une surévaluation de 9 points, est finalement assez peu éloignée de la réalité. Les Français interrogés estiment que 27% des décès chez les femmes de 15-24 ans sont des suicides, contre 17,7% en réalité. On retrouve des scores équivalents pour le suicide des hommes du même âge.

Les Français perçus comme des grands consommateurs de sucre, mais pas d’alcool (dans les faits, c’est l’inverse)

La perception des consommations alimentaires des Français est elle aussi déformée. Spontanément, la France est citée parmi les 3 pays (avec les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne ex-aequo) où l’on consomme le plus de sucre par jour et par habitant. En réalité, elle n’est que 16e du classement, avec 69 grammes consommés par jour et par personne, contre 126 grammes aux États-Unis, qui arrivent en tête du classement. Si leur réputation d’excellents pâtissiers semble les rattraper, les Français restent cependant assez lucides, puisque 60% d’entre eux placent correctement les États-Unis en tête du classement.

Si l’on retrouve du sucre dans les boissons alcoolisées, les résultats du classement concernant la consommation d’alcool sont cependant bien différents. Les Russes sont perçus comme les plus grands consommateurs (46%), bien qu’ils ne soient en réalité que 7e du classement. Dans les faits, ce sont les Belges qui consomment le plus d’alcool, avec 12 litres par an et par personne. Les Français suivent de près sur la deuxième marche du podium, avec 11,5 litres consommés par an et par personne. Ils ne sont pourtant pas perçus comme de si gros buveurs par la population mondiale, qui place spontanément la France 5e consommatrice d’alcool parmi les pays cités.

Criminalité, terrorisme… Les Français prennent-ils leurs perceptions pour la réalité ? 

Les Français manquent-ils de discernement ? Quels écarts y a-t-il entre nos perceptions et la réalité ? Cette année encore, Ipsos dévoile les résultats de son étude barométrique Perils of Perception*, et met en évidence certaines opinions erronées des Français, mais aussi d’habitants de 37 autres pays, sur de nombreuses questions de société. Criminalité, terrorisme, immigration, suicide, croyances religieuses : autant d’épouvantails récurrents pour l’opinion, mais les choses sont-elles aussi terribles qu’elles y paraissent ?

Chiffres clés de l’étude :

·        Les Français surévaluent massivement le taux de criminalité du pays, celui-ci étant pourtant en baisse de 11% depuis 2000.

·        La France est le 3e pays qui surestime le plus la proportion de prisonniers issus de l’immigration dans leur pays.

·        Les Français estiment que 18% des jeune filles de 15-19 ans donnent naissance à un enfant chaque année en France. Ce chiffre est en réalité de 0,9%.

·        65% des Français pensent que le nombre de morts dus à des crimes d’origine terroriste a augmenté entre 2002 et 2016, ce qui est effectivement le cas. Dans la plupart des pays, la réalité d’une baisse des morts liés au terrorisme n’est pas reflétée par la perception des citoyens.

·        Les Français surévaluent de 9 points la part de suicide comme cause de décès des jeunes femmes de 15 à 24 ans. Ils l’estiment ainsi à 27%, alors qu’il est en réalité de 17,7%.

·        La France est le deuxième pays le plus près de la réalité sur la question de la croyance en Dieu : les Français interrogés ont déclaré que 47% de leurs concitoyens croyaient en Dieu, alors qu’ils sont en réalité 43%.

Les Français, incorrigibles pessimistes ?

Plus les sujets sont graves, plus l’écart entre perception et réalité se creuse. Ainsi, dans la plupart des pays interrogés, seule une petite minorité de personnes estime que le taux d’homicide a baissé depuis 2000. C’est toutefois le cas, le taux de criminalité global ayant baissé de 29% en bientôt 18 ans. C’est aussi le cas en France, où le taux de criminalité a baissé de 11% depuis 2000. Pourtant, 44% des Français interrogées affirment que le taux de criminalité du pays a augmenté, 35% estiment qu’il est resté plutôt stable, et seuls 10% le perçoivent comme plus faible.

L’étude montre également une méfiance réelle des Français à l’égard de l’immigration et des migrants. Ils surestiment ainsi de 28 points le nombre de détenus d’origine étrangère, et sont les troisièmes plus marqués sur cette question, après les Néerlandais (+31) et les Sud-Africains (+31) et juste avant les Américains (+27). 

Le nombre d’adolescentes enceintes est aussi un sujet qui induit en erreur. Tous les pays interrogés surestiment massivement le nombre de femmes de moins de 19 ans qui donnent naissance à un enfant, notamment en Amérique Latine et en Afrique du Sud (avec une surévaluation de 34% à 41%). Les Français sont dans la moyenne basse mais se trompent tout de même de 17 points : ils estiment ainsi que 18% de femmes et de filles âgées de 15 à 19 ans donnent naissance chaque année en France, ce chiffre étant en réalité de 0,9%. 

Des croyances parfois en phase avec la réalité du pays

Toutefois, sur certains sujets, les Français évaluent avec justesse la réalité qui les entoure. C’est notamment le cas sur la question du terrorisme. Dans les quinze années ayant suivis le 11 septembre 2001, la perception du nombre de morts d’attaques terroristes a considérablement augmenté par rapport aux quinze années précédentes. Alors que la réalité est souvent toute autre dans de nombreux pays, il s’agit toutefois d’un sujet sur lequel les Français se distinguent : 65% pensent que le nombre de morts dus à des crimes d’origine terroriste a augmenté, ce qui, dans notre cas, est une réalité.

Le suicide comme cause de mortalité des jeunes est également évalué avec plus ou moins de justesse. Alors que le suicide des femmes âgées entre 15 à 24 ans est largement surévalué en Afrique du Sud et au Brésil (+25 points), il est totalement sous-estimé à Hong-Kong (-36), ou en Corée du Sud (-30). La France, avec une surévaluation de 9 points, semble toutefois bien informée de la question et de la nécessité de sa prévention. Les Français interrogés l’estiment ainsi à 27%, alors qu’il est en réalité de 17,7%. On retrouve des scores équivalents pour le suicide des hommes du même âge.

Enfin, concernant la religion, si les Français surestiment de 16 points le nombre de ceux qui croient au paradis et à l’enfer, ils sont en phase avec la réalité concernant la croyance de leurs concitoyens en Dieu. La France est ainsi le pays le plus près de la réalité sur cette question (+4 points seulement), juste derrière l’Australie (+3). 

Les Français conscients du décalage entre perception et réalité

Alors à l’exercice des perceptions, les Français sont-ils bons élèves ? La France est plutôt en seconde partie du classement : elle se situe à la 16e place des pays qui se trompent le plus. Les pays où la perception des habitants est la plus éloignée de la réalité sont l’Afrique du Sud, le Brésil, ou encore l’Inde. Le prix d’excellence en matière de discernement revient à la Suède et à deux autres pays scandinaves qui arrivent juste derrière : la Norvège et le Danemark. L’Espagne se distingue également à la 4e place.

 « Comme souvent dans une classe, les meilleurs sont ceux qui doutent le plus, et les cancres sont les plus sûrs d’eux : seuls 7% des Suédois étaient confiants dans leur ressenti alors qu’ils étaient les plus justes. À l’inverse, 38% des Indiens étaient persuadés que leur perception était en phase avec la réalité. Avec 14% de personnes interrogées confiantes de leur réponse, les Français étaient finalement assez conscients de leur niveau. », conclut Yves Bardon directeur du programme Flair au Ipsos Knowledge Center.

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