Les nouvelles séries télé de la rentrée... Et pourquoi il ne faut pas les manquer<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Homeland était LA révélation de la rentrée 2011 aux Etats-Unis. En sera-t-il de même en France ?
Homeland était LA révélation de la rentrée 2011 aux Etats-Unis. En sera-t-il de même en France ?
©DR

Les experts ès séries

Les séries télé aussi font leur rentrée. Suspense, frissons, amour : tour d'horizon des 10 fictions les plus attendues, pour un mois de septembre tout en images.

Marjolaine  Boutet, Nils Ahl et Benjamin Fau

Marjolaine Boutet, Nils Ahl et Benjamin Fau

Marjolaine Boutet est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Picardie-Jules Verne (Amiens). Elle se passionne pour les séries télé. Elle y a consacré de nombreux articles et ouvrages, dont Les Séries Télé pour les Nuls (First, 2009) et Sériescopie (Ellipses, 2011, en collaboration avec Pierre Sérisier et Joël Bassaget). Son prochain ouvrage, sur la série historico-policière Cold Case, est à paraître au PUF en 2013.

Nils Ahl et Benjamin Fau sont les co-auteurs du Dictionnaire des séries Télévisées. Nés en 1977, ils collaborent  au Monde des Livres. Nils C. Ahl est membre de l’Académie des « Gérard de la Télévision et du Cinéma », aux cérémonies desquels Benjamin Fau apporte ses talents de musicien et d’acteur. De manière plus indépendante, l’un écrit pour la jeunesse, l’autre pour les adultes, mais tous les deux sont traducteurs quand on leur demande. Ils collaborent pour des ouvrages sur les séries télévisées.

Voir la bio »

La rentrée des séries (avec Nils Ahl et Benjamin Fau)


1 - Homeland (Canal +, à partir du 13 septembre) : une série américaine (diffusée sur Showtime, en 2011) avec Claire Danes (Angela, 15 ans), Damian Lewis (Band of Brothers), Mandy Patinkin (Dead like me, Esprits Criminels), Morena Baccarin (V – 2009). D’après une série israélienne, "Hatufim" (Prisonniers de guerre, 2010).

Un sergent des Marines, Nicholas Brody, est libéré par l’armée américaine, après huit ans de captivité en Irak dans les geôles d’Al-Quaïda. Toute l’Amérique s’apprête à fêter son héros, sa femme et ses enfants l’accueillent à l’aéroport. Pourtant, alors que le sergent Brody se réadapte tant bien que mal, Carrie doute de la sincérité du miraculé. Jeune agent de la CIA, mais psychologiquement instable, Carrie pense que Brody a été retourné par les islamistes. Elle noue avec lui une relation paranoïaque et ambiguë.

Pourquoi on l’aime ? Parce que c’est le feuilleton le plus addictif de l'année 2011 aux Etats-Unis. Parce que l’histoire est bien écrite et bien jouée (le casting est tout simplement fabuleux), avec ce qu’il faut de finesse et d’intelligence pour éviter le pensum paranoïaque post-11 septembre que peut faire craindre l’argument. Très convenablement réalisée, aussi – en tout cas de manière un peu plus subtile que 24 heures Chrono, et beaucoup mieux mise en scène, mais tout aussi haletante. A côté, la série des années 2000 semble avoir une image digne d’un téléfilm bon marché pour chaîne sans ambition. Ou quasi. Homeland était LA révélation de la rentrée 2011 aux Etats-Unis, et c’est accessoirement la preuve que la télévision israélienne se porte très bien. La série la plus haletante et la plus efficace de ce mois de septembre 2012 en France. Cela plairait (presque) à tout le monde.

2 - Boss (Orange Cinénovo à partir du 15 septembre) : une série américaine (diffusée sur Starz, en 2011) avec Kelsey Grammer (Cheers, Frasier) et Connie Nielsen (Gladiator). Pilote réalisé par Gus van Sant.

Le maire de Chicago apprend qu’il est atteint d’une maladie dégénérative du cerveau. Il choisit de la cacher et de continuer à exercer son mandat. Série politique, construite autour d’un personnage hors norme, Boss montre l’obsession et la solitude du pouvoir. Version noire et définitive d’A la maison Blanche.

Pourquoi on l’aime ? Parce que personne ne l’avait vu venir, met que l'on n'est pas loin du chef d’œuvre possible, ici. Kelsey Grammer démontre qu’il est un acteur extraordinaire dans un registre sans rapport avec ses précédents personnages (tous de comédie, et même de sitcom pure et dure). On l’aime parce qu’à côté, Hollande / Sarkozy / Le Pen / Mélenchon, c’est pâlichon. Un public exigeant appréciera. Quête du pouvoir politique et personnel, drame et déchirement familiaux, personnage tragique plus grand que nature : c’est quasiment du Shakespeare à peine transposé dans le Chicago contemporain.

3 - Dallas (TF1) : une série américaine (diffusée sur TNT en 2012), d’après la bonne vieille lune des années 70, 80. Les acteurs de cette dernière encore en état de marche font des apparitions (notamment Patrick Duffy ou Larry Hagman).

L’histoire ? C’est la même que Dallas, mais une génération plus tard. La fille de D’Artagnan avec un stetson, si l’on veut. C’est du soap, c’est difficile à regarder, mais très assumé.

Pourquoi on l'aime ? En soi, pour un public de doux pervers… et… c’est tout. Et puis pour tous les nostalgiques de la série de 1978 (sachant que l’original était quand même meilleur, à notre avis, toutes choses égales par ailleurs).

4 - Ainsi soient-ils (Arte à partir du 11 octobre) : une mini série française de Bruno Nahon (producteur), Vincent Poymiro et David Elkaïm (scénaristes) et Rodolphe Tissot (réalisateur), avec Jean-Luc Bideau, Thierry Gimenez, Michel Duchaussoy, Julien Bouanich, David Baiot, Clément Manuel, etc.

Sur le papier, difficile de faire moins "glamour" : nous sommes sur Arte, dans une production franco-française dramatique, créée par quatre trentenaires grands débutants dans le monde de la série télé, qui suit les parcours croisés et plus ou moins chaotiques de cinq jeunes séminaristes dans le Paris contemporain. Et puis ? Et puis c’est tout. Magie, ça fonctionne parfaitement. Et c’est l’une des meilleures productions françaises de ces dernières années, découverte en avril dernier au festival Séries Mania 2012 (dont elle a remporté le Prix de la Meilleure Série Française).

Pourquoi on aime ? Malgré un petit problème de rythme (eh oui, il y a quand même des passages en creux), cette production au budget modeste (chaque épisode n’a coûté que la moitié d’un épisode de série produite par Canal + - sans même parler de séries américaines…) réussit le tour de force de passionner avec trois fois rien : des personnages creusés et intéressants, une réalisation élégante (comme quoi c’est possible en France), une écriture travaillée et prenante, le refus du démonstratif et du pédagogique mais surtout pas du réalisme, une ampleur romanesque concrétisée. Bien plus que trois fois rien, en fait.

Et aussi le plaisir de voir les immenses Jean-Luc Bideau et Michel Duchaussoy dans des rôles à leur mesure à la télévision.

5 - Girls (Orange CinéMax à partir du 18 septembre) : une série américaine de et avec Lena Dunham (Tiny Furniture), coproduite par Judd Apatow. Diffusée depuis avril 2012 sur HBO.

Après cinq séminaristes parisiens, faisons un virage à 180° : quatre jeunes new-yorkaises d’aujourd’hui. Le chaînon manquant entre Sex and the city (les trentenaires) et Gossip Girls (les adolescentes). Ici, Brooklyn, des jeunes femmes de vingt ans, dont l’héroïne, Hannah, veut devenir écrivain (contre l’avis de ses parents, forcément).

Pourquoi on l'aime ? Un très bon cru HBO – alors que la chaîne semble légèrement sur le déclin, menacée sur son terrain par ses concurrents directs Showtime, Starz et surtout AMC (Mad Men, Breaking Bad, The Killing). On aime parce que c’est le retour d’une hype new-yorkaise qui aime aussi les livres et les films. Pas que les bottes hors de prix et les petits copains tatoués (quoique). Une série générationnelle, forcément, mais qui touche toujours juste, et rend à chaque plan une impression tenace de vérité. Portrait de la jeunesse de 2010 ? Quand même pas. Portrait d’une certaine jeunesse de 2010 ? Absolument.

6 - The Spiral (Arte, à partir du 3 septembre) : une série scandinave, belge et hollandaise, diffusée au Danemark, en Suède, en Finlande, en Norvège, au Benelux, en Allemagne et en France, simultanément.

Un concept tout à fait inédit : au prétexte d’un mini-série en 5 épisodes, qui raconte une série de vols d’œuvre d’art assez acrobatiques, se met en place pendant la diffusion un jeu en ligne et un événementiel artistique. Les créateurs vendent l’idée que le jeu influence la série qui influence ensuite la manifestation artistique finale (fin septembre, la fameuse "spirale" à proprement parler).

On aime ?On ne sait pas si on l’aime encore, mais c’est la série la plus intrigante de la rentrée, forcément. On hésite entre le génie et l’intello-à-côté-de-la-plaque  - avec une excuse scandinave, façon polar venu du froid social-démocrate. Bref, tout bon, tout mauvais : aucune idée pour le moment, puisqu’on en connaît que le concept. Mais un événement en soi, certainement.

7 - Ringer (Téva, à partir du 16 septembre) : une série américaine avec Sarah Michelle Gellar (Buffy contre les vampires). Diffusée sur The CW depuis septembre 2011, annulée en avril 2012.

Le grand retour de la petite blonde, désormais sans les vampires. Des sœurs jumelles que tout oppose, l’une tue l’autre et prend sa place. Une intrigue policière très soap, mais qui passe le temps du pilote. On veut croire qu’il y a un peu d’humour, ici.

On aime ? Pas la peine de regarder les 22 épisodes de ce qui reste comme le four de 2011-2012. LE four. Au point d’être pénible ou drôle, ou les deux, dès les premières secondes de chaque nouvel épisode. On ne se passionne pas pour les séries sans en regarder parfois de très mauvaises. Avec Ringer, vous avez votre quota pour 2012-2013. Après, vous ne regarderez plus que des bonnes séries. 

Les nouvelles saisons à ne pas rater (avec Marjolaine Boutet) :

8 - Downtown Abbey, saison 2 (TMC) :

Avec : des acteurs britanniques, forcément parfaits !

Pourquoi ? Du drame, du mystère, de la saga familiale pour une deuxième saison qui a lieu pendant la Première guerre mondiale et qui permet de comprendre comment la Grande guerre a bouleversé l’Europe et mis fin au mode de vie traditionnel des aristocrates. Elle a obtenu un nombre record de nominations aux Emmy awards.

L'histoire : Une série historique qui se déroule en 1912 en Grande Bretagne, dans une famille de riches aristocrates, qui vivent dans une très grande propriété avec leurs nombreux domestiques. 

9 - Engrenages, saison 4 (Canal +) :

Avec : des acteurs français qui font une très bonne performance (Caroline Proust, Grégory Fitoussi, Philippe Duclos, Fred Bianconi, Thierry Godard)

Pourquoi ? Engrenages était déjà la meilleure série française. Pour cette quatrième saison, le scénario est remarquable et correspond tout à fait au titre "engrenages" : tout s’enchaîne, toutes les intrigues secondaires s’entremêlent.

L'histoire : Entre police et palais de justice. Avec un côté très contemporain, puisque la série aborde la question des sans-papiers et de leur expulsion, la réforme de la garde à vue et le terrorisme d’extrême gauche.

10 - Justified, saison 2 (M6) :

Avec : Avec Timothy Olyphant, qui est un acteur excellent et qui porte très bien le stetson. 

Pourquoi ?C’est une série plutôt désabusée mais qui dresse un beau portrait de cette Amérique qu’on voit rarement à la télévision, avec beaucoup d’influences littéraires et des performances d'acteurs incroyables... surtout celle de Timothy Olyphant.

L'histoire : L’intrigue se passe au fin fond du Kentucky, dans l’Amérique profonde. Il campe un détective revenu de tout dans l’Amérique des ‟bouseux″, des néo-nazis, des racistes, … 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !