Les hommes sont de moins en moins nombreux à penser : “au diable les varices" !<!-- --> | Atlantico.fr
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Les hommes font de plus en plus attention à leur physique.
Les hommes font de plus en plus attention à leur physique.
©Reuters

Coqueterie

Les hommes font d'avantage attention à leur apparence qu'avant. C'est ce que relève une récente étude de Mintel. Aussi, le traitement des varices chez les hommes est de plus en plus courant.

Constatez-vous une recrudescence des consultations des hommes pour des problèmes de varices ces derniers mois / années en France ? Cette augmentation des consultations fait-elle l'objet d'études chiffrées ?

Je dirais qu’il y a un rééquilibrage qui se fait. Avant, nous voyions beaucoup plus de femmes, avec des petits vaisseaux inesthétiques. Ces consultations là ont fortement diminuées avec la crise. A l’inverse, nous avons beaucoup plus de consultations pour de vraies varices. Cela reste très variable selon les études, mais nous pouvons dire qu’il y en a autant chez les hommes que chez les femmes. Proportionnellement, il y a plus d’hommes qu’avant, par rapport aux femmes, mais nous sommes quand même en retard quant au nombre de varices que nous devrions voir chez les hommes.

Comment peut-on expliquer cette augmentation des consultations par des hommes ? Le rôle du sport et des considérations esthétiques sont parfois mis en avant.

Il y a plusieurs éléments de réponse. D’abord, il y a eu la trithérapie et la disparition de la graisse cutanée, avec le traitement pour le SIDA. Quand il y a une disparition de la graisse transcutanée, on voit beaucoup plus les veines. De plus,  il est vrai que les hommes de 50 ans font beaucoup plus attention à leur santé. Ils font plus de sport et font attention à leur alimentation, plus qu’avant. Les veines se voient d’avantages. A vélo, par exemple, les cyclistes, comme ils se rasent, n’aiment pas voir leur varice. Il y a peut être des considérations esthétiques, mais surtout, pour une certaine catégorie de personne, les gens font plus attention à leur poids, alors qu’il y a plus des personnes plus grosses qu’avant, mais pas forcément chez les plus de 50 ans. Il y a aussi un autre facteur. La chirurgie traditionnelle des varices à tendance à disparaître au profit de techniques beaucoup plus simples, dont la sclérose à la mousse, en cabinet médical sans arrêt de travail. On injecte sous contrôle échographique une émulsion d’air, comme de la mousse à raser, et de produit sclérosant, dans la varice, et la varice va disparaître par une brûlure chimique. Les résultats sont aussi performants que la chirurgie avec moins d’effets secondaires et un coût plus faible. C’est complètement ambulatoire. Les gens repartent directement travailler. Cela attire beaucoup les hommes, contrairement à la chirurgie traditionnelle avec au moins 8 jours d’arrêt de travail, qui est très lourde.

Pouvez-vous rappeler ce qu'est une varice ? Ce qui favorise son apparition ? Quel est le danger lié à la varice ? Quels sont les traitements ? 

Une varice est une veine qui est dilatée en permanence, dans laquelle le sang circule à contre-sens. Pour affirmer que c’est bien une varice, nous sommes obligés de faire un echo-doppler. Visualiser une veine apparente ne suffit pas à dire que c’est une varice. Les chevaux de course, par exemple, ont beaucoup de veines apparentes, ce n’est pas pour autant qu’ils ont des varices. Normalement dans le réseau veineux, le sang va des orteils vers le cœur, et chez les gens debout, le sang va de l’aine vers les orteils. Il n’y a pas plus de varices chez les gens qui travaillent debout que chez les gens qui travaillent assis. Dans ce qui favorise l’apparition des varices, il y a l’hérédité, mais l’âge n’est pas un facteur de risque, on peut avoir des varices à 20, 30, ou 40 ans mais c’est plutôt un facteur cumulatif. Si quelqu’un a des varices à 20 ans et qu’il ne les fait pas traiter, à 30, il en aura plus. Le sexe féminin, classiquement, est aussi donné comme un facteur de risque mais c’est surtout un facteur de risque pour les varicosités, sur les petites varices. La grossesse est aussi un facteur de risque, plus il y a de grossesses, plus il y a un risque de varices. Il y a des récepteurs hormonaux d’œstrogènes au niveau de la paroi des veines. C’est un problème hormonal. Ce n’est pas lié ni au poids du bébé ni à la vitesse circulatoire.

L’obésité n’est pas un facteur de risque pour les varices mais si une personne a à la fois des varices et souffre d’obésité, c’est une complication. Avoir une grande taille est aussi un facteur de risque, tout comme la sédentarité et l’inactivité. Pour ne pas avoir des varices, le sport évite, statistiquement, l’apparition de varices. Ce qui est mauvais, c’est l’arrêt du sport.  Mais beaucoup de ces facteurs sont inévitables. Il n’yna pas beaucoup de choses sur lesquelles nous pouvons jouer pour éviter d’avoir des varices, sauf pour le sport. Il faut trouver un sport que l’on peut faire longtemps et surtout, sur le plus long terme possible. Les complications se font graduellement. Le fait que le sang circule à contre-sens donne une stase veineuse et une mauvaise oxygénation des tissus. On peut assister à une perte de poils, ce qui n’est pas forcément péjoratif, mais des exémas peuvent apparaître ainsi que des dermo-hypodermies, et des ulcères de jambes qui sont des plaies au niveau des chevilles, qui ne cicatrisent pas et font affreusement mal, qui est le stade ultime de la maladie.

Pour y remédier, plusieurs traitements sont envisageables. On a la chirurgie traditionnelle, qu’on appelle le strepping, ou les phlébotectomies, où on arrache des tronçons veineux. Il y a aussi la sclérose, dit la sclérose à la mousse, préconisée par l’HAS en 2004. Elle a été utilisée au début des premières publications de 1936 mais avec un produit performant, c’est la fin des années 1990 où on commence à dire que c’est extrêmement efficace. Ce n’est pas si récent que ça. Il y a aussi les destructions thermiques, comme le laser, la radio fréquence et la vapeur qui nécessitent quand même une hospitalisation même si c’est moins lourd que la chirurgie traditionnelle, mais cela reste quand même une chirurgie endo-veineuse, plus chère et plus lourde que la sclérose à la mousse. Aujourd’hui, le meilleur apport bénéfice/risque/prix reste la sclérose à la mousse.

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