Les fermes solaires flottantes pour nourrir la planète malgré le manque de terres arables<!-- --> | Atlantico.fr
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Composées de trois étages, ces fermes flottantes répondraient parfaitement aux défis de demain.
Composées de trois étages, ces fermes flottantes répondraient parfaitement aux défis de demain.
©DR / Vincent Callebaut

Futuristes

La ferme nouvelle génération est conçue selon le principe "d'agriculture verticale", qui promeut une culture hors-sol. Les produits que l'on souhaite cultiver sont placés dans des jardinières superposées et remplies d'eau enrichie en nutriments.

Des fermes flottantes pourraient bien être la solution pour nourrir les 9 milliards d'habitants qui peupleront la Terre d'ici 2050. En effet, cette hausse exceptionnelle de la population mondiale devrait avoir des conséquences terribles. En s'appuyant sur des données du Groupement d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), une étude affirme qu'entre 1,1 et 3,2 milliards de personnes d'ici 2080 manqueront d’eau, et entre 200 et 600 millions souffriront de la faim.

Il faut donc trouver au plus vite des solutions. Forward Thinking Architecture a lancé un projet totalement fou. Ce cabinet d’architectes basé à Barcelone propose des sources d'alimentation en poissons et en légumes à proximité des grandes villes. Si l'objectif principal est bien sûr de proposer des solutions à la question de l'alimentation mondiale, il est également de limiter l'utilisation des énergies fossiles liées aux importations alimentaires. Oui, mais comment ?

A lire aussi : Et si la Terre n'avait plus assez de place pour accueillir tout le monde ?

Loin d'être un simple projet sorti d'un cerveau proche de la folie, cette nouvelle initiative lancée par Javier F. Ponce, le fondateur, devrait voir le jour dans les années à venir. Composées de trois étages, ces fermes flottantes répondraient parfaitement aux défis de demain. "Selon les Nations Unies, le besoin de nourriture va augmenter de 70% d’ici 2050 avec une population atteignant les 9,1 milliards d’individus" dit Javier F. Ponce. "Nos fermes flottantes peuvent s’implanter n’importe où, où il y a de l’eau. Et même là où la densité de population est la plus forte comme à New York, Tokyo, Sao Paulo, Los Angeles, Sydney.." Les dimensions des modules s’adaptent aux océans, aux lacs et aux rivières.

Le niveau inférieur serait dédié à la pisciculture (l'élevage de poissos d'eau douce) et à la désalinisation d’eau de mer. Le niveau intermédiaire verrait pousser les végétaux  sur un substrat rempli de sels minéraux et de nutriments. Et le niveau supérieur serait consacré à l’énergie photovoltaïque et aux collecteurs d’eaux de pluie. Cette organisation s’inspire de l’élevage piscicole traditionnel en Asie. Il pourrait aussi être créateur d'emplois puisque 75 à 150 employés pourraient travailler dans ces fermes, selon leurs niveaux d’automatisation. 

(photos  Forward Thinking Architecture)

L'implantation de jardins en milieu urbain n'est évidemment pas nouveau, mais, en revacnhe, les initiatuives se multiplient partout dans le monde. Comcrop (photo ci-dessous) est une ferme urbaine de 6.000 m² logée sur le toit d'un immeuble du centre-ville : c’est l’une des premières fermes de Singapour qui utilise la méthode dite "de l’aquaponie", un mélange d’aquaculture verticale et d’hydroponie. Dans cette cité-Etat qui étonne par sa petite superficie, des initiatives fleurissent et des hommes se battent pour produire plus local et proposer aux habitants de nouvelles manières de consommer en pleine ville. A l'image d'Allan Lim, président de l'association Comcrop, qui a donc créé cette ferme urbaine.

(photo Comcrop/Facebook)

Actuellement encore en test, le projet de Forward Thinking Architecture, s'il pêche par son coût, intéresse particulièrement les pays à forte densité de population et manquant de terres arables, comme Singapour, qui étudie actuellement sa faisabilité. Si ce projet de ferme flottante aboutit, cela permettrait un vrai gain d’espace par rapport à la quantité produite. Selon les architectes, la ferme pourrait fournir plus de 8.000 tonnes de légumes et 1.700 tonnes de poisson et ce chaque année. Elle permettrait aussi de nourrir les villes disposant d’une source d’eau à proximité de manière durable. Les Parisiens pourraient à l'avenir aller chercher leurs légumes sur la Seine. Original.

En effet, comme l'expliquent les architectes de la Forward Thinking Architecture sur leur site, il ne s'agit pas de remplacer l'agriculture traditionnelle, mais plutôt de proposer des alternatives d'avenir, qui préviennent les problèmes environnementaux de plus en plus récurrents, comme les sécheresses ou les inondations.

(photo Forward Thinking Architecture)

En France, un appel à projets a été lancé par Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie. Il s’inscrit dans le cadre du programme "Démonstrateurs pour la Transition écologique et énergétique" des Investissements d’Avenir. Cet appel à projets a pour objectif d’accompagner la réalisation en mer de fermes pilotes d’éoliennes flottantes. Un projet de ferme pilote en mer d’éoliennes flottantes est l’installation, à l’échelle 1 et en conditions réelles d’exploitation, d’un ensemble d’éoliennes flottantes et de son système d’évacuation de l’électricité produite vers le réseau public.

Les projets attendus devront être localisés sur l’un des trois sites (au large du Languedoc-Roussillon, au large de Provence-Alpes-côte d’Azur et au large de la Bretagne), être connectés au réseau public d’électricité  et comprendre entre 3 et 6 éoliennes, de puissance unitaire du même ordre que celle prévue pour de futurs projets commerciaux, de 5 MW minimum, sauf à démontrer qu’une puissance unitaire moindre, mais du même ordre de grandeur reste pertinente pour de futurs projets commerciaux. Enfin, ils devront avoir une durée de démonstration au minimum de 2 années, étant entendu qu’en cas de succès technico-économique de la ferme pilote des durées d’exploitation supérieures, de l’ordre de 15 ou 20 années, sont souhaitées.

Voici la zone au large du Languedoc-Roussilon : 

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