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Les clichés du libéralisme, épisode #4 : Le libéralisme, c’est le chaos
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Série du weekend

Chaque samedi, Daniel Tourre défait, avec humour, les clichés que l’on se fait sur le libéralisme. Dans ce quatrième épisode, vous découvrirez que le libéralisme n'est pas aussi chaotique que l'on veut bien le croire.

Daniel Tourre

Daniel Tourre

Daniel Tourre est notamment l'auteur de Pulp Libéralisme, la tradition libérale pour les débutants (Tulys, 2012) et porte-parole du "Collectif Antigone". 

 

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Dans l’imaginaire des étatistes, une des images les plus ancrées est la nécessité d’un chef qui détermine par le haut le rôle et la place de chacun, sans quoi le résultat serait un chaos sans nom.  Cette vision nous vient de l’antiquité grecque qui n’imaginait que deux ordres possibles : l’ordre naturel (physis) et l’ordre construit pensé, voulu par l’Homme (nomos). Ce n’est que 2000 ans plus tard que des penseurs découvrent qu’il existe un troisième ordre, un ordre auto-organisé aussi complexe que les deux autres.

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L’ordre auto-organisé
Dans la nature, les exemples d’ordres auto-organisés sont nombreux. Les motifs faits par le vent sur une plage par exemple. Chaque grain de sable, sous l’effet de la loi uniforme de la gravité, des contacts avec les autres grains de sable et du frottement du vent, a trouvé une place sans planificateur. Le résultat global n’est ni le chaos ni l’uniformité. Aucun architecte n’a pensé des vaguelettes aussi complexes.

La connaissance dispersée
Une société auto-organisée présente plusieurs avantages par rapport à une société planifiée. En matière intellectuelle, culturelle, ou scientifique, aucun individu -ou petit groupe d’individus- ne peut posséder ni analyser les connaissances cumulées par des centaines de millions de personnes. D’abord parce que ces connaissances sont trop nombreuses, ensuite parce qu’une partie de ces connaissances ne sont ni formulées, ni formulables. Laisser agir les personnes selon l’analyse qu’elles ont de leur environnement avec leurs propres grilles de lecture, c’est s’appuyer sur les connaissances de millions de personnes, au lieu des connaissances parcellaires de constructivistes chargés de planifier la société.

« La liberté, laissée à chacun d’utiliser les informations dont il dispose ou son environnement pour poursuivre ses propres desseins, est le seul système qui permette d’assurer la mobilisation la plus optimale possible de l’ensemble des connaissances dispersées dans le corps social. »
Friedrich Hayek

Les essais & erreurs

La société libérale n’est ni chaotique ni atomisée. Au contraire, composée d’individus libres sous le règne du Droit, elle est plus harmonieuse, plus stable et plus créative.L’ordre auto-organisé est mal vu car les comportements ou créations absurdes y sont aussi possibles. C’est pourtant là aussi une force de l’ordre auto-organisé. En laissant les personnes agir, on multiplie le nombre d’essais possibles. Lorsque l’essai mené par une personne débouche sur une solution intéressante, il sera probablement imité par les autres. Les systèmes de valeurs plus cohérents ou plus humains, les modes de vie plus agréables, les modes de production plus efficaces, les créations intellectuelles, scientifiques, artistiques ou technologiques plus sophistiquées finissent donc probablement par émerger et deviennent des nouveaux choix potentiels.

Le constructivisme
A contrario, dans une société constructiviste socialiste, tout est limité par les connaissances, l’imagination et les capacités d’analyse restreintes du groupe d’experts mandaté. Et si par miracle les experts trouvaient une solution supérieure à celles qui pourraient émerger spontanément, il pourrait être influencé ou contraint par des groupes de pression conservateurs, voire par ses propres intérêts, à ne pas la mettre en œuvre.

« C’est parce que nous ne savons pas comment les individus vont utiliser leur liberté qu’elle est aussi importante.
Si nous le savions, les résultats de la liberté pourraient être aussi obtenus par la majorité décidant ce que les individus doivent faire. »
Friedrich Hayek

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