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Les ambitions démesurées et la stratégie de la Chine dans le domaine de l'intelligence artificielle
©FRED DUFOUR / AFP

Bonnes feuilles

Gaspard Koenig publie "La fin de l'individu : Voyage d'un philosophe au pays de l'intelligence artificielle" aux éditions de l’Observatoire. Quel avenir pour l'individu et ses libertés à l'ère de l'intelligence artificielle ? L’auteur a entrepris un tour du monde. Au fil de ce périple émerge une véritable philosophie de l'intelligence artificielle (IA). Extrait 2/2.

Gaspard Koenig

Gaspard Koenig

Gaspard Koenig a fondé en 2013 le think-tank libéral GenerationLibre. Il enseigne la philosophie à Sciences Po Paris. Il a travaillé précédemment au cabinet de Christine Lagarde à Bercy, et à la BERD à Londres. Il est l’auteur de romans et d’essais, et apparaît régulièrement dans les médias, notamment à travers ses chroniques dans Les Echos et l’Opinion. 

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Chaque pays, chaque culture aborde l’IA à sa manière, selon sa propre conception de l’individu et de la société. La Chine l’accueille avec une ferveur toute particulière, en imaginant autour de cette technologie une alternative au modèle occidental de développement. L’ampleur du projet chinois m’apparut à une table ensoleillée d’Union Square au milieu d’un maelstrom typique de San Francisco, avec ses clochards, ses touristes et ses start-uppeurs. J’étais au téléphone avec Martin Chorzempa, auteur pour le Peterson Institute d’une étude fouillée sur le « crédit social ». Ce système de notation personnalisée mis au point par les autorités chinoises réveille les fantasmes les plus orwelliens dans la presse occidentale. Est-ce une simple mesure pour faciliter l’accès au crédit bancaire, comme cela était initialement présenté, ou bien un fichage généralisé de la population attribuant algorithmiquement un score à chaque citoyen en fonction de son comportement social et le récompensant en retour ? L’article de recherche cosigné par Martin Chorzempa avait le mérite de présenter une analyse précise et équilibrée.

Je voulais avoir les idées claires avant mon départ pour la Chine. 

D’après Martin et ses coauteurs, le principe du crédit social, apparu en 2014, consistait originellement à permettre un meilleur développement économique et social en mesurant la confiance que les citoyens peuvent s’accorder les uns aux autres. Le crédit bancaire n’était qu’une des facettes d’un système qui devait également prévenir l’évasion fiscale ou accroître la transparence de l’administration. Il s’agissait d’élaborer une gouvernance high-tech où chacun puisse être reconnu à sa juste valeur. Martin admettait que ces bonnes intentions initiales auraient dû améliorer la croissance et même l’inclusion sociale. Mais le crédit social a mué en un outil de surveillance sans précédent, au point que des millions de citoyens chinois se voient désormais interdits de prendre l’avion parce qu’ils ont écouté de la musique trop fort, promené leur chien sans laisse ou posté des messages inconvenants sur les réseaux sociaux. Et la généralisation du système, qui se trouve encore aujourd’hui dans sa phase de test, paraît inévitable. Un certain mystère enveloppe le crédit social : un journaliste de Caixin, le journal le plus indépendant de Chine, me confiera plus tard à Pékin qu’il ignorait sa propre note, et que ce sujet méritait davantage d’investigations… 

D’où la question posée en préambule par Martin : le crédit social est-il un signe de progrès ou une menace pour la vie privée ? La réponse est plus équivoque qu’on ne l’imagine. On peut toujours rêver que le crédit social revienne à sa vocation originaire. Mais la logique même de l’IA pousse à élargir constamment le champ des données disponibles. Pour évaluer précisément la solvabilité d’un emprunteur, il n’est pas aberrant, dans une perspective algorithmique, d’intégrer ses notes à l’école, ses relations familiales voire ses opinions politiques. N’est-il pas juste que le bon citoyen, dont tout le monde peut attester le sérieux et la fidélité, trouve un prêt plus aisément que le mauvais bougre, trompeur et manipulateur ? S’il existe des moyens de prédire les comportements au-delà d’un simple historique de crédit, pourquoi ne pas les utiliser ? Avec sa nouvelle monnaie « Libra », Facebook n’emprunte-t-il pas la même voie ? La surveillance apparaît moins comme une dérive politique qu’une exigence technologique. Le crédit social représente indissociablement un progrès économique, un vecteur d’équité sociale et une menace pour la vie privée. 

Je raccrochai en proie à un doute profond. J’avais senti chez Martin un certain embarras. Comment ne pas être troublé par la philosophie qui sous-tend le crédit social ? J’ai grandi à l’ombre de la doctrine Fukuyama, en associant prospérité économique et liberté individuelle. On m’a toujours expliqué que l’une n’allait pas sans l’autre, raison pour laquelle la liste des démocraties libérales recoupait peu ou prou celle des pays développés. La propriété intellectuelle, la liberté d’expression et l’État de droit encouragent l’innovation et l’investissement ; en retour, le développement économique fait naître une classe moyenne soucieuse de ses droits. Encore aujourd’hui, un historien comme Niall Ferguson attribue le succès de l’Occident à l’exercice de libertés telles que le droit de propriété ou le principe de concurrence 1. Le crédit social semble montrer tout l’inverse : c’est en plaçant l’ensemble des citoyens dans un régime de transparence quasi totale, en les soumettant à une pression sociale continuelle, que l’on peut maximiser les résultats dont les algorithmes sont capables. Le Bien commun est à ce prix. 

L’IA, telle qu’elle est développée sans frein en Chine, sépare les deux termes d’une équation que je croyais éternelle : prospérité et liberté, croissance et droits de l’homme. En face de moi, surplombant le chaos d’Union Square à vingt-cinq mètres de hauteur, se dressait la statue de Niké, déesse de la Victoire. Celle-ci n’est-elle pas en train de changer de camp ? Le triomphe des États-Unis au xxe siècle ne correspond-il pas à un paradigme technologique devenu obsolète ? Dans un monde où le progrès dépend de l’accumulation de données, l’avantage ne passe-t-il pas irrémédiablement aux pays autoritaires ? La vie privée, autrefois gage de créativité, ne devient-elle pas un obstacle à l’optimisation ? 

Face à ces questions cruciales pour l’avenir de notre civilisation, les sociétés que j’ai traversées apportent des réponses différentes, fondées sur leurs valeurs propres. Je distinguerai par souci de simplification la Chine confucéenne, l’Europe stoïcienne et l’Amérique protestante.

La Chine ou le triomphe de Confucius

Durant ce périple, j’ai passé trois fois plus de temps aux États-Unis qu’en Chine. Je me suis rendu compte trop tard que j’aurais dû faire l’inverse. Même si le cœur de l’innovation mondiale reste en Californie, les nouveaux géants chinois menacent fortement les GAFA et leurs satellites : à titre d’illustration, Didi assure davantage de courses tous les jours en Chine qu’Uber à travers le monde. Surtout, et indépendamment des débats sur la réalité du rattrapage chinois, l’IA est devenue en Chine le projet d’une société entière, défini comme tel dans la stratégie nationale dévoilée par le gouvernement en juillet 2017. 

Afin de comprendre l’appétit chinois pour l’IA, je voulus rencontrer Dieu : Kai-Fu Lee, cinquante millions de followers sur Weibo (le Twitter chinois), un TED Talk sur « comment l’IA peut sauver l’humanité » (sic) totalisant plus de deux millions de vues. Son nom revenait avec adoration dans toutes les conversations. Informaticien formé aux États-Unis et reconnu pour ses prouesses dans le champ de la reconnaissance vocale, Kai-Fu Lee a fait une carrière fulgurante chez Apple, Microsoft et Google. Puis il a créé il y a près de dix ans Sinovation Ventures, devenu le principal fonds de capital-risque chinois avec plus de deux milliards de dollars sous gestion. Il investit désormais dans les entreprises susceptibles de concurrencer ses anciens employeurs et déploie un inépuisable activisme médiatique pour promouvoir l’IA. Le siège de Sinovation Ventures à Pékin abrite un open space d’inspiration californienne, avec ses ingénieurs en t-shirt rivés à leurs écrans géants. Dans les salons adjacents, on peut s’amuser avec les dernières innovations financées par Sinovation Ventures : une caisse automatique qui reconnaît et facture les aliments posés sur un plateau ; un distributeur de canettes qui ressemble à un simple frigo et débite automatiquement les boissons sur le compte du client (lui-même bientôt identifié par reconnaissance faciale). En passant devant un écran, je me vois décomposé en points et lignes, tandis que des caractères chinois s’affichent de manière inquiétante… Un tableau d’honneur expose les meilleurs investissements du fonds, avec des macarons liés à leur performance : deux licornes pour une start-up estimée à plus de cinq milliards de dollars (comme Meitu pour l’édition de photos ou Bitmain pour les puces produisant des bitcoins) ; une licorne pour celles qui franchissent le seuil du milliard (comme Face++, leader de la reconnaissance faciale) ; et des encouragements pour le reste. Sur l’ensemble de la Chine, on compte une centaine de licornes, expression consacrée pour désigner les start-ups qui dépassent le milliard de dollars. Cela représente environ un tiers du nombre de licornes dans le monde, et 40 % de leur valorisation. Par comparaison, une seule entreprise peut prétendre à ce titre en France : Blablacar. La visite des bureaux de Sinovation Ventures donne un avant-goût de notre place dans le monde. 

Avant d’être conduit auprès de Dieu, je remarque posé par terre un simple bol peint qui sert d’aquarium pour un poisson solitaire. Un modeste nénuphar flotte contre la paroi, effectuant un trajet complexe d’un bord à l’autre. Je m’émeut de cette touche de tradition qui semblait oubliée au milieu du déluge technologique. Ainsi va la Chine, totalement immergée dans la modernité la plus effrénée, mais parcourue de réminiscences discrètes de sa civilisation plurimillénaire. 

Dieu me reçoit avec une courtoisie qui me semble, a posteriori, légèrement empreinte de compassion, comme s’il s’efforçait de ne pas froisser le représentant d’une peuplade lointaine et à moitié sauvage. Il vient de publier un livre dont il me glisse un exemplaire, AI Superpowers. Il n’est pas simple de le faire dévier de sa trajectoire rhétorique. Les Tables de la Loi de l’IA s’imposent implacablement. L’IA permettra au peuple chinois d’être mieux soigné, mieux éduqué, mieux transporté, mieux éclairé. En retour, celui-ci sera heureux de partager l’ensemble de ses données, ressource naturelle de l’économie digitale : la vie privée ne fait guère partie des préoccupations locales, marquées par une culture du bien commun aussi ancienne que Confucius. Personne ne s’offusquera de la présence de caméras dans les salles de classe si elles peuvent améliorer les techniques d’enseignement, en décelant les corrélations entre comportement des enfants, performances scolaires et méthodes du professeur… Là où un Occidental et plus encore un Européen se montrera spontanément méfiant, un Chinois embrassera le progrès. Je sens que Dieu s’échauffe. La clé du développement chinois réside certes dans un accès fluide aux données ainsi que dans la capacité de projection stratégique du gouvernement. Mais c’est aussi et surtout une question de mentalité. L’entrepreneur américain typique a grandi dans une famille bourgeoise, comme Mark Zuckerberg dont les parents étaient médecins. Il s’amuse. Il prend son temps. Au mieux naïf, au pire hypocrite, il rêve de « changer le monde ». À l’inverse, l’entrepreneur chinois vient souvent d’un milieu populaire, où le souvenir de l’extrême pauvreté remonte à une seule génération – le meilleur exemple étant Jack Ma, fondateur d’Alibaba, qui apprit l’anglais en proposant des visites guidées aux touristes. Il travaille sans répit avec un objectif en tête : le profit. J’ai pu le constater chez Westwell, start-up de Shanghai déjà présentée plus haut, où mes interlocuteurs se moquaient gentiment des « Français qui profitent de la vie ». Il est facile de prendre des rendez-vous le week-end en Chine : personne ne s’arrête de travailler. Le même Jack Ma a résumé son idéal de vie en trois chiffres : 996. Travailler de 9 heures du matin à 9 heures du soir, six jours sur sept. Et cet appel du profit change le monde, ou du moins la Chine, à grande vitesse. Moins idéalistes, les start-ups chinoises sont aussi plus efficaces. « Les gens ici ont faim », affirme Dieu en me regardant droit dans les yeux. Aux États-Unis et encore plus en Europe, cette faim a disparu. 

Pour illustrer l’avantage compétitif de la Chine, Dieu insiste sur l’importance grandissante de « l’IA sensorielle » qui fera de nous tous, pauvres mortels incapables de coder, de petits dieux omnipotents : c’est la démocratisation du divin. Les objets connectés vont peu à peu effacer les frontières entre l’univers virtuel et le monde physique, une configuration nouvelle que Kai-Fu Lee baptise « OMO » (online-merge-offline). D’ores et déjà, la chaîne de restauration rapide KFC en Chine a conçu avec Alibaba un système de paiement par reconnaissance faciale : il suffit de regarder la caméra pour être automatiquement débité. Kai-Fu Lee rêve ainsi du supermarché du futur où le client serait immédiatement reconnu et se verrait proposer des produits en fonction de ses habitudes alimentaires, de l’état de son frigo et de son agenda de la semaine. Perspective terrifiante pour un Occidental, comme le reconnaît Kai-Fu Lee, mais enthousiasmante pour un Chinois. De plus, les capacités industrielles de la Chine permettent la production massive d’objets connectés. Entreprise leader du secteur, Xiaomi met en réseau l’ensemble de votre maison, des purificateurs d’eau aux ampoules en passant par la brosse à dents. Les dizaines de millions d’objets connectés produits chaque année en Chine, en particulier dans le secteur de Shenzhen, dépassent largement leurs équivalents américains. À l’avenir, ils ne seront pas réservés à des usages ménagers : Kai-Fu Lee imagine ainsi des professeurs virtuels adaptés au niveau de chaque élève et capables de déceler son niveau d’attention par reconnaissance faciale. La combinaison d’une culture peu soucieuse de vie privée et d’une industrie dynamique place structurellement le modèle chinois en position de force. 

Il faut prendre Dieu au sérieux. Quel que soit le jugement que l’on porte sur le système politique et économique de la Chine, il est réconfortant de rencontrer des interlocuteurs francs aux motivations claires : après des semaines de méandres rhétoriques aux ÉtatsUnis, j’ai accueilli avec soulagement des conversations souvent inquiétantes mais toujours franches et sans tabou. Loin de la duplicité de la Silicon Valley, qui brouille tout effort de compréhension par des slogans répétitifs et creux, les entrepreneurs chinois ne cachent pas leurs objectifs. N’est-il pas paradoxal de devoir se rendre dans une dictature pour parler librement, sans la chape de plomb du politiquement correct ? En traversant le Pacifique, on a soudain le sentiment de se retrouver du côté où l’histoire avance. Aucune innovation ne va trop loin, aucun rêve n’est assez fou. J’en avais eu un avant-goût avant mon départ, en croisant lors d’un dîner à Paris une chercheuse chinoise à l’École polytechnique qui expliquait sereinement comment reproduire l’ensemble de nos sensations présentes pour les transférer à nos futurs clones. Ce qui nous indigne les enthousiasme. Cet optimisme est d’ailleurs contagieux. Mes compatriotes rencontrés à Shanghai ou à Pékin se laissent souvent séduire par le modèle chinois. Ils en viennent à se méfier de nos démocraties décadentes, faites de palabres incessantes et de prudence excessive. L’un d’eux me décrivit avec fierté comment sa fille de 8 ans, en jouant aux Lego, installait des caméras de vidéosurveillance sur sa maison de plastique pour reconnaître les livreurs. Bienvenue dans l’avenir ! 

La Chine se donne les moyens de ses ambitions. Sur le plan de la recherche académique en IA, elle s’apprête à combler son retard. Mike Wooldridge, le directeur du département d’informatique à Oxford, m’avait ainsi invité à regarder le programme de sa prochaine conférence : plus de la moitié des intervenants portaient des noms à consonance asiatique. « Il n’y en avait presque aucun il y a quinze ans », constatait le professeur, convaincu que la Chine était en passe de devenir le pouvoir dominant sur l’IA. Beaucoup de chercheurs chinois font un détour par les États-Unis mais, contrairement à leurs homologues européens, ils retournent souvent au pays, à l’image de Kai-Fu Lee qui est revenu diriger la branche chinoise de Microsoft avant de voler de ses propres ailes. De plus, de nombreux étudiants peuvent désormais suivre un cursus d’excellence sans quitter la mère patrie. L’un des centres de recherche les plus réputés est l’université de Tsinghua, au nord-est de Pékin. C’est là que je rencontre le professeur Jun Zhu, bien représentatif de la nouvelle génération d’informaticiens chinois : diplômé de Tsinghua, il a effectué seulement quelques années de recherche postdoctorale à Carnegie Mellon University et à Stanford, avant de revenir enseigner dans son alma mater. Jun Zhu me reçoit dans son bureau un samedi matin, en me faisant asseoir devant un intimidant tableau couvert d’équations. Seule différence avec un jour de semaine, il a enfilé ses chaussons… Jun Zhu est en contact permanent avec ses collègues à travers le monde, en particulier aux États-Unis, et ne se sent nullement pénalisé par son retour en Chine. Au contraire : Tsinghua vient de se doter d’un « Institut pour l’IA » généreusement financé par le gouvernement et le secteur privé. L’Institut accueillera plus de cinquante chercheurs dans une perspective interdisciplinaire. La stratégie nationale en faveur de l’IA se déploie implacablement. 

La compétition mondiale autour de l’IA dépasse cependant la question académique. Pour développer les applications industrielles, estime Jun Zhu, la force de la Chine réside dans la disponibilité des data – en termes à la fois de volume et de facilité d’accès. Voilà qui rejoint la thèse de Kai-Fu Lee : l’IA entre dans « l’âge de la mise en œuvre ». Elle a moins besoin d’innovateurs, de créatifs, de visionnaires, que d’une armée d’ingénieurs et d’entrepreneurs dévoués corps et âme à la cause. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le département de recherche et développement de Huawei compte à lui seul 80 000 employés ! Le nombre de brevets déposés annuellement en IA, plus de 15 000, permet à la Chine de rivaliser avec les États-Unis et le Japon. Dans son siège de Beijing, Microsoft recrute à 80 % des ingénieurs locaux. La Chine est prête. L’atelier du monde va devenir son moteur et le XXIe siècle sera asiatique.

Extrait du livre de Gaspard Koenig, "La fin de l’individu : voyage d’un philosophe au pays de l’intelligence artificielle", publié aux éditions de l’Observatoire. 

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