Les 4 traits de caractère communs aux entrepreneurs qui réussissent<!-- --> | Atlantico.fr
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Steve Jobs n'a eu aucun scrupule quand il a volé l'interface graphique de Xéros, assure l'écrivain Malcom Gladwell dans son livre "David et Goliath".
Steve Jobs n'a eu aucun scrupule quand il a volé l'interface graphique de Xéros, assure l'écrivain Malcom Gladwell dans son livre "David et Goliath".
©Reuters

Test de personnalité

Steve Jobs, Warren Buffett, Bills Gates... tous les entrepreneurs à succès disposent, en plus d'un mauvais caractère et d'une formation généraliste, d'une énorme confiance en eux qui leur permet de prendre les risques les plus fous.

Quels sont les points communs entre des entrepreneurs mondialement connus comme Steve Jobs, Warren Buffet,  Bill Gates ou encore Mark Zuckerberg ? En plus de leur nationalité américaine, ces hommes partagent une confiance en eux et un mépris de l'opinion publique qui les ont aidés à partir de rien pour construire un empire. 

1. Ils ont une confiance en eux outrageuse

Aux Etats-Unis, un tiers des start-up font faillite au cours de leurs cinq premières années d'existence et deux tiers au cours de leurs dix premières. Dans un tel contexte, on a tendance à se dire qu'il faut être fou pour se lancer. Fou ou avoir une incroyable confiance en soi. "Dans le monde, beaucoup de progrès son menés par l'optimisme de certains", explique le psychanalyste prix Nobel Daniel Kahneman dans une interview à Inc.com "Les gens qui ouvrent des petites affaires ne pensent pas "J'ai peu de chances d'y arriver mais je tente le coup quand même". Ils sont certains que leur affaire va réussir", développe-t-il.

Les entrepreneurs ont de l'assurance et font confiance à leur intuition. Cette confiance en soi les aide à traverser les périodes difficiles et les pousse à atteindre des objectifs ambitieux", explique quant à lui Yvon Gasse, professeur titulaire et directeur du Centre d'entrepreneuriat et de PME à l'Université Laval au site bdc.ca. "Les gens qui manquent d'assurance hésitent et ne sont pas aussi disposés à prendre des risques calculés".

Dans une vidéo parue sur le site Decideurs.TV, Thomas Blard va jusqu'à comparer les entrepreneurs aux conducteurs de deux roues. "Il existe trois principaux moyens de se déplacer dans les grandes villes : les transports en commun, la voiture et la moto, tout comme il existe trois types de travailleurs : les fonctionnaires, les salariés et les entrepreneurs. Trois prises de risques différentes à la hauteur de récompenses différentes. Un fonctionnaire ne court pas le risque de perdre son emploi et sait comment va se passer sa carrière. Un usager du métro sait par avance quel chemin il va emprunter et l'heure à laquelle il va arriver. Zéro risque mais zéro choix. Un conducteur de voiture dispose de plus d'autonomie mais n'est pas à l'abri de se retrouver dans un embouteillage. Le salarié est cet automobiliste qui peut faire prendre des virages à sa carrière, mais qui n'est pas non plus à l'abri de se retrouver dans un embouteillage, l'équivalent d'une procédure collective, par exemple. Il a plus de confort et de sécurité que les deux roues mais il ne maîtrise pas totalement son destin, et ne peut pas se faufiler entre les voitures comme l'usager des deux roues. Ce dernier doit supporter la pluie parfois et prendre le risque de se faire écraser par un bus, tout comme le chef d'entreprise doit gérer plus de problèmes et risque de voir son entreprise péricliter, mais quel bonheur de sentir l'ivresse du vent, de la liberté et du soleil quand il fait beau !", explique-t-il. 

Et les données vont dans le même sens : selon une étude de l'Université de Purdue, réalisée en 1988, sur 3000 entrepreneurs interrogés, 33% pensent que leur affaire a 100% de chances de réussir. Neuf ans plus tard, une autre étude, de l'Université de Houston démontre que les entrepreneurs ont l'habitude de penser qu'ils sont capables d'empêcher quoi que ce soit qui pourrait affecter leur affaire. Les entrepreneurs sont si sûrs d'eux qu'ils ont même tendance à penser qu'ils vivent plus longtemps que les autres, comme l'a prouvé une étude de l'Université Erasmus de Roterdam en 2013.

"Ces grands entrepreneurs font confiance en leur intuition qui les a toujours guidés avec succès" analyse le psychologue Thierry Gallois, professeur à l'université de Lille III. "Allié au fait qu’ils croient en leur bonne étoile en raison de leur réussite, ils décident vite. Ils aiment les défis et les challenge, ce qui leur a toujours réussi."

Toutefois, cette confiance exagérée a tendance à se réfréner avec l'âge, selon Patrick Jolly, co-fondateur de De particulier à particulier et auteur de "Créer son entreprise pour la première fois", explique l'Express. "Plus on est jeune, moins on a le sentiment de prendre de risque. On ne mesure pas. Lorsqu'on a une famille en revanche, cela devient plus difficile de tenter pour risquer de tout perdre. Globalement, plus on attend, moins il est facile de se lancer". 

2. Ils sont généralistes plutôt que spécialistes

Pour être capable d'être sur tous les fronts, un entrepreneur a tout intérêt à être un généraliste, plutôt qu'un spécialiste, comme l'a démontré une étude menée par des chercheurs suisses et allemands en 2013. Un bon entrepreneur est un touche à tout qui dispose de compétences diverses. Il doit aussi bien savoir "réseauter" et cultiver un large carnet d'adresse pour pouvoir se faire aider par ses contacts qu'être un geek qui sait résoudre des problèmes techniques. Ceux qui ne sont que des socialites ou des geeks ne deviendront sans doute pas des entrepreneurs car ils sont moins équilibrés", expliquent Uschi Backes-Gellner et Petra Moog, les auteurs de l'étude.

Cette théorie selon laquelle les entrepreneurs doivent avoir suffisamment de connaissances sur des sujets variés pour mélanger ensemble tous les ingrédients nécessaires à la survie et au succès d'une entreprise, alors que les employés doivent être spécialisés dans un secteur en particulier, a également été développée par l'économiste américain Edward Lazear. "Les bons entrepreneurs ont une vison élargie des situations, ne restreignent pas leurs réflexions et leur concentration sur une seule situation" souligne Thierry Gallois. "Ils sont attirés et constamment à la recherche du neuf. Ils saisissent les opportunités et en tirent de l’excitation."


3. Ils sont désagréables

Dans le monde la gentillesse ne paye pas. C'est du moins ce que démontre une étude américaine parue en 2011 intitulée "Les hommes et les femmes sympas finissent-ils toujours derniers ? Les effets conjoints de l'amabilité et du genre sur les salaires". Selon cette étude, les hommes "désagréables" touchent en moyenne de 18% - soit près de 7000 euros - de plus que les hommes sympas, explique L'Express.Par ailleurs, le manque d'amabilité proviendrait d'un plus grand esprit de compétition, valorisé par les employeurs. "Les comportements peu aimables, notamment dans les milieux où la compétitivité et l'agressivité sont évalués, peuvent montrer des capacités prometteuses", explique l'étude. Il en va de même quand il s'agit de discuter d'une augmentation ou d'un avantage quelconque

Pour le psychologue Thierry Gallois, il s'agit avant tout d'une conséquence de leur travail. "Ils sont exigeants avec les autres comme avec  eux-mêmes" analyse-t-il. "La pression engendrée par leurs responsabilités les rend anxieux, stressés et ce stress, cette pression, peuvent se détourner vers les autres. Ils ont aussi une perception du temps comme quelque chose qu’il ne faut pas gaspiller."

Le journaliste et écrivain Malcom Gladwell, lui, en est sûr, les gens innovateurs sont désagréables : ils se fichent de ce que les autres pensent d'eux. "Les innovateurs ont besoin d'être désagréables", écrit-il dans son livre "David et Goliath" paru en 2013, évoqué par le Business Insider. Les entrepreneurs, les chefs d'entreprises "sont prêts à prendre des risques sociaux, à faire des choses que les autres pourraient désapprouver". "Cela n'est pas facile. En tant qu'êtres humains nous sommes programmés pour chercher l'approbation de ceux qui nous entourent. Cependant une idée révolutionnaire ne va nulle part sans la volonté de bousculer les conventions", déclare-t-il. Et de donner l'exemple de Steve Jobs, qui n'a pas eu de remords à voler l'interface graphique de Xerox ou encore du Suédois Ingvar Kamprad, qui n'hésita pas à délocaliser Ikéa en Pologne pour réduire les coûts de production alors que les deux pays étaient en pleine guerre froide. "C'est comme si Walmart déménageait en Corée du Nord", s'amuse Gladwell, ajoutant : "Les Suédois l'ont traité de traître".

Enfin, en juin 2014, une étude des Universités de l'Illinois et de Pensylvanie a remarqué que les gens désagréables étaient plus à l'aise pour décliner un rendez-vous, ce qui leur permet d'optimiser leur temps, leur donnant davantage de disponibilité pour se concentrer sur ce qui leur importe vraiment. Les gens qui ne savent pas dire non, en revanche, ont tendance à se perdre dans une multitude d'occupations différentes sans pouvoir se concentrer sur un point en particulier. Or, pour monter une entreprise, le travail et la persévérance sont des facteurs essentiels !

4. Ils sont consciencieux

En 2003, des chercheurs du collège de technologie de Pensylvanie ont demandé à onze personnes qui avaient lancé leur propre affaire avant 1972 et 1995 de répondre à des tests de personnalité, le but étant de se concentrer sur les créateurs d'entreprises qui avaient dépassé le stade "adolescent". Les scientifiques ont remarqué que la seule constante dans leur réponse était le fait d'être consciencieux. L'habilité à planifier, à organiser et à assumer des responsabilités sont des points communs que partagent tous les entrepreneurs qui réussissent. "Les résultats suggèrent qu'un entrepreneur a besoin de devenir un gestionnaire pour faire vivre son entreprise à long terme", écrit alors l'auteur de l'étude, le professeur Mark Ciavarella. "C’est le gage de la réussite" renchérit Thierry Gallois. "Ils ne laissent échapper aucun détail, à la recherche constante de la perfection. Ils ressentent aussi une peur de la chute qui les rend attentifs à tout."

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