Les 10 risques qui menacent le plus le monde en 2015 selon les chefs d’entreprise de Davos<!-- --> | Atlantico.fr
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La montée du chômage est une menace pour le monde en 2015.
La montée du chômage est une menace pour le monde en 2015.
©Reuters

Préoccupant

Augmentation des inégalités, montée du chômage, manque de leadership mondial... Et ce n'est que le début de la liste des risques qui pèsent sur notre monde en 2015, selon 1767 leaders internationaux interrogés dans le cadre du Forum économique mondial.

Gérard-François Dumont

Gérard-François Dumont

Gérard-François Dumont est géographe, économiste et démographe, professeur à l'université à Paris IV-Sorbonne, président de la revue Population & Avenir, auteur notamment de Populations et Territoires de France en 2030 (L’Harmattan), et de Géopolitique de l’Europe (Armand Colin).

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Atlantico : L’augmentation des inégalités économiques, la montée du chômage, la pollution globale et le dérèglement climatique font partie des plus grandes menaces auxquelles le monde devra faire face en 2015, relève le Forum économique mondial dans son rapport de perspectives sur le monde en 2015, publié le vendredi 7 novembre. Il recoupe le point de vue de 1767 leaders académiques, des chefs d’entreprises et des membres d’organisations caritatives.

Gérard-François Dumont : Ce type de rapport sur des perspectives globales pour 2015, rédigé par le Comité pour améliorer l’état du Monde pour le World economic forum[1], est toujours utile à la réflexion. Bien qu'il soit fondé sur l’omission de certains thèmes et des hypothèses dont la réalisation n’est pas certaine ; il fait l’inventaire de dix enjeux qui méritent tous d’être mis en débat. Mais les dix évolutions citées dans ce rapport ne sont pas nécessairement confinées à 2015 ; certaines se sont déjà déployées ces dernières décennies et se déploieront bien au-delà de 2015.  

>>>>>> A lire également : petites leçons de Scandinavie sur le lien entre socialisme et inégalités

1 – L’augmentation des inégalités économiques

Atlantico : Bien que la richesse augmente rapidement dans les pays en développement alors que les pays développés stagnent, les inégalités sont de plus en plus criantes, surtout en Asie, note le rapport. Les inégalités extrêmes "menacent nos démocraties et brisent nos aspirations à un développement durable et des sociétés pacifiques" commente Amina Mohammed, la conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU pour le développement durable.

Les experts préconisent d’améliorer l’éducation, l’harmonisation des politiques fiscales et de porter un effort important sur la lutte contre le chômage pour réduire ce problème universel : dans chacun des 44 pays étudiés, les inégalités sont vues comme un problème majeur.

Gérard-François Dumont : La première évolution des dix listées, l’augmentation des inégalités des revenus, concerne davantage les pays du Nord que ceux du Sud. Les pays du Nord s'inscrivent de façon prioritaire dans l'économie de la connaissance qui, par nature, engendre une diminution relative des classes moyennes. Cette économie de la connaissance repose en effet sur une population qui a un niveau de formation et de compétence relativement élevé, mais a, en même temps, besoin de personnes capables d'effectuer des tâches ne nécessitant pas de qualification significative ou précise. Par exemple, la vente de produits par internet suppose des actifs très qualifiés pour optimiser les sites web des vendeurs, la gestion des stocks ou la chaîne logistique des livraisons et, en même temps, des livreurs dont le niveau de qualification s’est même amoindri au fil des années puisque les systèmes de navigation embarqué dans les véhicules de livraison ne rendent plus nécessaires de savoir lire et utiliser des cartes routières.

Surtout dans les pays du Nord, l’économie de la connaissance engendre donc une dualité professionnelle entre des actifs très qualifiés et ceux dont l’activité professionnelle nécessite certes de la rigueur, mais non des connaissances très avancées. Le besoin de classes moyennes, c’est-à-dire d’actifs exerçant des professions intermédiaires, est moindre. D’où une structuration des revenus essentiellement caractérisée par des inégalités de revenus conformes aux besoins de l’économie.

Toutefois, l’existence d’actifs à bas revenus ne doit pas être examiné de façon statique, mais de façon dynamique. Une personne doit pouvoir effectuer un travail peu qualifié à une période de sa vie – étudiants souhaitant se procurer des ressources ou comprendre les sujétions de la vie professionnelle, actifs sortis sans formation du système scolaire,… - , puis acquérir des compétences pour se retrouver dans la strate supérieure de la société. C’est tout le problème de la deuxième chance en matière de formation initiale pour ceux qui n’ont pas su s’investir dans l’enseignement secondaire ou de la formation continue.

Le principal enjeu de cette dualité des besoins professionnels, nécessitée par l’économie de la connaissance, dualité fondamentalement nouvelle dans nos sociétés, est la concorde sociale. Il est plus facile de la réaliser quand les revenus de la population sont pyramidaux, avec une classe moyenne importante au milieu qui assure la stabilité. La difficulté de "faire société" se trouve accentuée lorsque la dualité professionnelle se retrouve dans la géographie de l’habitat, avec des quartiers privilégiés par des personnes qualifiées et d’autres où se retrouvent en majorité des personnes peu qualifiées. Or la concorde sociale demeure un enjeu fondamental dans nos sociétés.

2 – Une montée du chômage qui ne faiblit pas

Atlantico : Alors qu’une étude prévoyait récemment que d’ici 2025, 3 millions d’emplois seraient détruits par les robots rien qu’en France, Larry Summers, professeur à Harvard, tire la sonnette d’alarme au niveau mondial. Pour lui, la montée globale du chômage est due en partie aux changements technologiques. "L’automatisation est certainement le facteur le plus aggravant", assure-t-il.

Gérard-François Dumont : Certes, à l'horizon 2015, il est difficile d’imaginer que des éléments structurels vont modifier la tendance à un chômage élevé. Pourtant, il n'y a aucune fatalité à ce que le chômage demeure élevé dans les pays où il l'est, que ce soit pour les pays du Nord comme pour ceux en développement. Le chômage dans les pays du Nord tient sa source dans les politiques inadaptées menées, ou dans l’insuffisance de formations et d’accompagnement à l'entrepreneuriat. Dans certains pays du Sud, le chômage élevé tient plus dans des gouvernances inadaptées, incluant souvent des niveaux de corruption élevés, ce qui limite structurellement le développement économique susceptible d’augmenter l'emploi.

La résolution du chômage ne peut se faire à l'échelle globale ; elle dépend des solutions mises en œuvre aux échelles nationale et locale[2]. Il faut par exemple des politiques d'adaptation entre l'offre de travail et la demande de travail, ainsi qu'un développement de l'esprit entrepreneurial. Il me semble toujours inconcevable dans les pays du Nord qu'un diplôme de l'enseignement supérieur puisse être délivré sans que l’étudiant ait eu au moins un cours sur la création d'entreprise. Si 2 ou 3% d'entre eux créent effectivement des entreprises, cela serait à la fois bénéfique pour l'économie réelle, mais également pour réduire le chômage.

3 – Le manque de leadership

Atlantico : Shiza Shahid, co-fondatrice du  Fonds Malala pour l'éducation des filles (du nom de la jeune pakistanaise Malala Yousafzai, qui milite pour le droit à l'éducation et a remporté le prix Nobel de la paix le 10 octobre), note que "86% des sondés sont d’accord pour dire que le monde fait face à une crise de leadership". Elle ne fait pas mention de la cote de popularité de François Hollande, mais cite plutôt comme raison principale la corruption qui gangrène les pays émergents.

Les données du rapport montrent que 58% des sondés ne font pas confiance aux dirigeants politiques et 56% aux dirigeants religieux. Ils sont par contre 55% à faire confiance aux leaders d’organisations caritatives

Gérard-François Dumont : Le monde en 2015, et celui des années postérieures, connaîtra un manque de leadership sous l’effet des décisions et des évolutions géopolitiques. Après la fin de l’URSS et une période où certains ont cru à l’existence d’une "hyperpuissance", la croyance en un leadership mondial assuré par les Etats-Unis a fait long feu parce qu’elle n’était pas réaliste. La réalité du monde est conflictuelle sans qu'il soit possible de faire appel à une puissance supérieure qui permette de prévenir des conflits possibles ou de régler des conflits ouverts.

D’ailleurs, est-ce que l'Onu est parvenue à régler les nombreux conflits sur lesquels elle est intervenue par l’envoi de troupes depuis 1945 ? La réponse est malheureusement négative ; l’Onu essaie de calmer le jeu, tente de diminuer l'intensité des conflits... Mais, si l'on analyse les conflits des dernières décennies qui ont trouvé une résolution, ce n'est jamais directement grâce à l'Onu ou à un leadership, mais toujours lorsque des acteurs locaux ont fini par convenir que leur conflit devait aller vers sa fin. 

4 – L’augmentation de la compétition géostratégique

Atlantico : Proche-Orient, Ukraine, Chine-Japon… Les raisons de s’inquiéter ne manquent pas. Pour les Asiatiques et les Européens, c’est même la deuxième source d’inquiétude, parmi les dix citées.

Les sondés estiment que la région la plus touchée par la compétition géostratégique dans les prochains 12 à 18 mois sera l’Asie (33%), suivie de l’Europe (22%), le Proche-Orient et l’Afrique du Nord (20%). Ils estiment aussi que la meilleure solution pour régler ce problème est la "négociation et la compréhension mutuelle", devant de "meilleures structures de gouvernance" et une "politique étrangère basée sur la coopération".

Gérard-François Dumont : La montée des pays émergents est la raison fondamentale de l’Intensification de la compétition géostratégique. Auparavant, le nombre d'acteurs dans la réalité géostratégique globale du monde était limité. De 1945 à 1989, la division 1 de la compétition géostratégique ne comptait pratiquement que deux équipes, celle des Etats-Unis et celle de l'URSS. D’ailleurs, dès le XIXe siècle, les États-Unis s’étaient affirmés comme participant à cette division 1 avec la doctrine du président américain Monroe considérant l'Amérique latine comme un protectorat des Etats-Unis, où les pays européens n'avaient pas à intervenir. Cette doctrine s’est effectivement appliquée par exemple sur le Brésil pendant la longue période où ce pays n'avait pas la force démographique[3] ou économique de résister de façon géostratégique à l'importance des Etats-Unis. La place du Brésil dans le grand jeu géostratégique mondial est donc restée modeste jusqu’à ce que ce pays prenne une importance démographique relative nettement plus élevée par rapport aux Etats-Unis et dispose d’une économie beaucoup moins dépendante du client états-unien. Ainsi, la doctrine Monroe est désormais morte[4] et le Brésil a accédé à la division 1 de la compétition géostratégique, ce dont témoignent sa demande pour être membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, demande soutenue par de nombreux pays dont la France, ou son accession au G20. La compétition géostratégique a ainsi changé de nature avec une division 1 qui est passée de deux puissances à une vingtaine de pays y participant.

5 – L’affaiblissement de la démocratie représentative

Atlantico : Les sondés sont particulièrement inquiets pour l’Afrique du Nord et le Proche-Orient (26% pensent que ce seront les régions les plus touchées par ce problème), mais aucune autre région n’est épargnée, avec des scores allant de 13% (Amérique du nord) à 16% (Europe et Asie). Le rapport se base notamment sur la baisse de participation aux élections législatives et présidentielles (ou équivalentes) au niveau mondial depuis les années 1970.

Il observe aussi que, dans le cas particulier de l’Union européenne, une grande majorité des citoyens estime que l’Union ne comprend pas leurs besoins.

Gérard-François Dumont : L'évolution de la notion du temps est l’une des raisons de l'affaiblissement de la démocratie représentative. Avec le développement des TIC (technologies de l'information et de la communication), le monde va très vite, et beaucoup de nos contemporains inscrivent leur existence dans un hyper-court terme, dont dans des logiques de temps beaucoup plus courtes que celles de la démocratie représentative dont le temps est nécessairement plus long compte tenu des logiques de délibérations. Pour prendre un exemple, entre la nomination de Jean-Claude Juncker à la Commission européenne[5] le 27 juin 2014 et son entrée en fonction début novembre 2014, il s’est écoulé plusieurs mois d’attente. Pendant ce temps-là, les citoyens européens, et également les entreprises européennes, se trouvent dans un attentisme qui n’est pas de nature à satisfaire leur impatience. De telles longueurs de calendrier provoquent des incompréhensions chez les citoyens. Dans l'affaire de la retenue d’eau de Sivens (Tarn) ayant conduit à des manifestations violentes à l’automne 2014, l'une des raisons qui a favorisé la contestation est le délai très long entre le lancement du projet et de sa réalisation.

En outre, l'affaiblissement de la démocratie représentative s’explique parce que les citoyens éprouvent des difficultés à se reconnaître dans leurs représentants, dans la mesure où certains modes de fonctionnement de leurs représentants ou des insuffisances de transparence ne sont guère acceptables. En France par exemple, le Parlement, encore en 2014, émet des votes sans transparence, car à main levée, sans publication systématique de la liste des parlementaires permettant de savoir quelle position de vote chacun d’entre eux a choisi.

L’augmentation de la pollution

Atlantico : Là encore, l’Asie est la source de toutes les inquiétudes, avec 37% des sondés qui pensent qu’elle sera la région la plus confrontée à ce problème en 2015. Mais de manière plus globale, une majorité des personnes interrogées de 34 pays, dont 9 en Asie, pensent que la pollution est un problème pour leur pays.

En Chine, la pollution de l’air a été responsable de la mort prématurée d’1,2 million de personnes en 2010, rappelle le rapport, et de la perte de "25 millions d’années de vie en bonne santé".

Les données du rapport montrent que la concentration de particules fines dans l’air va baisser d’ici 2050 dans les pays de l’OCDE, mais qu’elle va continuer à augmenter en Asie du sud, en Inde et en Indonésie. En Chine, elle est six fois plus élevée que les recommandations de l’OMS… Et ça ne changera pas dans les décennies à venir.

Gérard-François Dumont : Cette menace que représente l'augmentation de la pollution dans les pays en voie de développement est absolument incontestable. Ce n’est pas une menace, mais une quasi-certitude car les mesures pour enrayer la hausse de la pollution ou, mieux, pour la faire diminuer dans des pays comme la Chine ou l'Inde demandent des efforts à conduire sur plusieurs années, voire plusieurs décennies. En revanche, je suis surpris que le Comité pour améliorer l’état du Monde du World Economic Forum oublie de préciser que, du fait de cette augmentation, les populations les plus touchées par cette pollution ont des risques de minoration de leur espérance de vie. Là où la pollution s’aggrave ou est forte, les risques de morbidité, dont les cancers, et de mortalité sont plus élevées. Cela se constate par exemple dans certains territoires en Chine.

7 – L’augmentation de la fréquence des évènements climatiques extrêmes

Atlantico : Ce phénomène est "une conséquence majeure du changement climatique", explique Adil Najam, doyen à l’université de Boston. L’inquiétude est surtout vive en Amérique du sud, en Asie, en Europe et en Afrique, mais pas au Proche Orient ni en Amérique du nord.

Cette inquiétude est surtout partagée par les gouvernements, les universités et les organisations internationales… Pas par les chefs d’entreprise. L’impact économique de ces phénomènes est pourtant en forte augmentation.

Gérard-François Dumont : La fréquence accrue des évènements météorologiques est directement liée aux changements climatiques, sans que toutefois les scientifiques aient réussi, à ce jour, à établir tous les mécanismes qui peuvent l'expliquer. Il faut ajouter que les conséquences du changement climatique sont extrêmement contrastées selon des territoires. Il est donc très difficile, voire erroné, d'en faire une analyse globale. Par exemple, le changement climatique peut se traduire par des sécheresses dans certains territoires, et des excès de pluviométrie dans d'autres.

8 – La montée du nationalisme

Atlantico : Coïncidence ou pas, c’est l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown qui est chargé de commenter ce défi… Le Royaume-Uni qui connait justement une forte poussée du parti eurosceptique UKIP (UK Independance Party). Il écrit que "nous n’avons pas besoin de couper les liens qui nous unissent pour nous en sortir dans le monde moderne". Après le référendum pour l’indépendance en Ecosse, et le vote des Catalans ce dimanche, les sondés sont les plus inquiets pour l’Europe.

Gérard-François Dumont : Dans un monde globalisé qui signifie des risques ou une peur de l'uniformisation, la nature humaine réagit par une plus forte préoccupation à promouvoir des spécificités identitaires. La montée des nationalismes, des régionalismes, ou plus généralement d’attitudes identitaires est donc la conséquence de la globalisation politique, de l’internationalisation géographique qui réduit l’espace-temps et des stratégies mondialisées des entreprises. Les hommes tiennent à leurs identités, à leur culture propre, ce qui ne manque pas de trouver un écho chez les personnalités politiques des pays.

Il y a donc deux aspects dans ce que le rapport du World Economic Forum  appelle l’émergence du nationalisme : le premier correspond à un désir logique de compenser la globalisation par un souci de valoriser sa propre identité, de témoigner de sa différence, de son originalité, ne serait-ce qu’en matière culinaire ; le second tient à l'exploitation politique de sentiments nationalistes, souvent par des autorités politiques qui veulent masquer les insuffisances qualitatives de leur gouvernance ou leur incapacité à élaborer des programmes politiques favorables au bien commun.

9 – Les difficultés d’accès à l’eau

Atlantico : Les régions les plus affectées par ce phénomène sont situées au Proche-Orient et en Afrique du nord, ainsi qu’en Asie de l’ouest et du centre.  "L’Asie subira un problème d’accès à l’eau dû à un manque de ressources ; celui de l’Afrique sera dû à un manque d’argent", commente l’acteur Matt Damon, co-fondateur de l’ONG Water.org.

Gérard-François Dumont : L'accès à l'eau est un problème fort ancien. Depuis le début de l'humanité, l'Homme a toujours eu besoin de maîtriser l'eau pour la production agricole, pour vivre, et aussi pour prévenir les inondations. L’histoire enseigne de premiers aménagements des cours d’eau en Mésopotamie trois millénaires avant l’ère chrétienne.

Aujourd’hui comme hier, l’accès à l'eau suppose un aménagement du territoire adapté. Or, dans un certain nombre de pays, il y a un retard en termes d'équipement en réseaux d’eau, d'entretien de l'équipement et de traitement des eaux usées, notamment en vue de leur réutilisation via un nouveau réseau de distribution. Dans certaines villes du Maghreb par exemple, on enregistre une perte d'eau, liée à des infrastructures mal entretenues, qui peut aller jusqu’à 50% de l’eau potable envoyée dans le système de distribution. Dans d’autres pays du Sud, la distribution d'eau via des bidons coûte au consommateur final plus cher que si la bonne gouvernance permettait une distribution de l’eau par la réalisation des réseaux que les professionnels de ce métier savent faire.

10 – L’augmentation des dépenses de santé

Atlantico : Une majorité de répondants de 34 pays estiment qu’il s’agit d’un gros problème pour leur contrée. Avec l’augmentation de la population et son vieillissement, les dépenses de santé ne font en effet qu’augmenter. Et pour les pays émergents, il ne s’agit même pas d’une question de financement de ces dépenses… mais d’abord d’un accès pur et simple à la santé.

Gérard-François Dumont : L’importance de la santé dans l'économie est toujours fondamentale car le niveau de création de richesses est liée à la productivité des actifs, elle-même liée à leur bonne santé. Cette évolution citée pour 2015 n’a rien de nouveau. Demain, aujourd’hui comme hier, investir pour une meilleure santé des populations est toujours une nécessité non seulement sociale, mais aussi économique.


[1]Outlook on the Global Agenda 2015, World economic forum, novembre 2014.

[2] Dumont, Gérard-François, Diagnostic et gouvernance des territoires, Paris, Armand Colin, 2012.

[3] Dumont, Gérard-François, Démographie politique. Les lois de la géopolitique des populations, Paris, Ellipses, 2007.

[4] Dumont, Gérard-François, « L’Amérique latine veut compter dans la stratégie mondiale », Agir, revue générale de stratégie, n° 29, 2007.

[5] Sur les difficultés de la démocratie représentative au sein de l’Union européenne, cf. Dumont, Gérard-François, Verluise, Pierre, Géopolitique de l’Europe, Paris, Armand Colin - Sedes, 2014.

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