Le Wall Street Journal crie victoire sur la crise… un peu prématurément <!-- --> | Atlantico.fr
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En parlant de la crise financière, le Wall Street Journal affirme que "les Américains peuvent à juste titre célébrer la victoire".
En parlant de la crise financière, le Wall Street Journal affirme que "les Américains peuvent à juste titre célébrer la victoire".
©Reuters

Décod'Eco

Cinq ans après la crise, la croissance semble de retour, les signes encourageants se multiplient du côté des Etats-Unis et le Wall Street Journal semble prêt à sabrer le champagne. La réalité s'avère malheureusement un peu moins rose.

Simone Wapler

Simone Wapler

Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Elle est l'auteur de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent: ... et ce que vous devez faire pour vous en sortir !", paru chez Ixelles Editions en mars 2013.

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Cinq ans déjà. La faillite de Lehman Brothers, la découverte de ces monstres trop gros pour faire faillite… The Wall Street Journal revient sur la crise financière en décidant que "les Américains peuvent à juste titre célébrer la victoire".

Je ne le pense pas. Ni les Américains, ni quiconque. Pour crier victoire, il faudrait :

  • Que les gens réalisent que la multiplication de la dette n’est pas la multiplication de la richesse ;

  • Que plus aucun maillon du système financier trop gros pour faire faillite ne subsiste.

"Les politiques économiques ont été la cause du problème",rappelle l’économiste John Taylor. Les remèdes appliqués ont été tirés de la panoplie keynésienne de relance, comme si le problème rencontré était simplement un ralentissement cyclique. Il n’en est rien. La crise de 2007 est une crise de surendettement venue se greffer sur un système monétaire stupide.

La plus grosse économie du monde (les Etats-Unis) exporte de la dette libellée en dollar et importe des biens et services manufacturés moins chers que ceux qu’elle produirait sur son sol. Les stocks issus de ce déséquilibre commercial sont des stocks de dollars dans les banques centrales des pays créditeurs. Ce système est à bout de souffle, les remèdes utilisés – les taux bas et l’argent créé à partir de rien – n’en sont pas. Ce sont des poisons.

Un peu d’arithmétique

Si chaque année la croissance est inférieure au déficit, la dette augmente. Et si les taux d’intérêt sont supérieurs à la croissance, le poids de la dette augmente.

Les solutions (accroissement de la dette et impression monétaire) n’en sont pas. Elles n’augmentent pas l’activité économique créatrice de richesse. Le stock de dettes est toujours là :

  • Il y a les dettes des Etats qui ne peuvent pas faire faillite - la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Islande étant évidemment des exceptions.

  • Il y a les dettes des entreprises contractées au moment où la croissance éternelle était une certitude et où les opérations de rachat à crédit (LBO comme leverage buy out ) étaient à la mode.

  • Il y a les dettes des particuliers endettés à taux variable ou fixe pour de l’immobilier qui baisse ou même les 1 000 Mds$ de crédits étudiants qui seront peut-être chômeurs.

  • Il y a enfin les dettes des Etats vis à vis de leurs retraités (le hors bilan).

Le consensus actuel pense que "ça va aller mieux parce qu’on a fait tout ce qu’il faut ; donc ça doit aller mieux". Tant que la dette grossit et que personne ne sait comment la rembourser, la crise n’est pas finie.

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