"Le sac de Rome" de Stéphane Denis : 1527, les Guerres d’Italie. Un roman au style agréable dont le récit reste cependant trop dense, sans plan précis<!-- --> | Atlantico.fr
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"Le sac de Rome" de Stéphane Denis a été publié aux éditions Grasset.
"Le sac de Rome" de Stéphane Denis a été publié aux éditions Grasset.
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"Le sac de Rome" de Stéphane Denis est à découvrir aux éditions Grasset.

Isabelle De Larocque Latour pour Culture-Tops

Isabelle De Larocque Latour pour Culture-Tops

Isabelle De Laroque Latour est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.

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"Le sac de Rome" de Stéphane Denis 

Grasset

Parution le 9 mars 2022

156 pages

16.50 €

Notre recommandation : BON 

THÈME

1527. Deux ans après Pavie, la France et le Saint Empire Romain Germanique continuent à se disputer l’Italie (en particulier le Milanais que n’entend pas leur laisser le Vatican) alors que Soliman menace Vienne et que les idées luthériennes entraînent les princes allemands vers le protestantisme. C’est dans cette Renaissance en guerre perpétuelle que s’affrontent François 1er et Charles-Quint, toujours à court d’argent, condamnés à lever sans cesse de nouvelles armées de mercenaires. Le pape Clément VII, lui, n’a que l’arme de l’excommunication dont les troupes se moquent bien « à supposer qu’elles fussent au courant ». Entre les deux, le duc de Bourbon ne se bat plus que pour lui-même.

POINTS FORTS

L’importance de Charles de Bourbon, qui « décida de Marignan comme de Pavie ». Grand soldat devant l’Eternel, ex-connétable de France spolié du Bourbonnais par son royal cousin, il passa au service Charles Quint ; il semblerait donc que le succès militaire de François 1er à Marignan comme sa honteuse défaite dix ans plus tard à Pavie ne soient le fait que d’un seul et même homme qu’il était préférable d’avoir dans son camp…

Beaucoup de personnages truculents comme Monseigneur de Lannoy, vice-roi de Naples « calculateur et courtisan, encore plus dissimulé que son maître Charles-Quint » ou Guillaume du Bellay « faux diplomate français et vrai espion » ou encore le pape Clément, un Médicis    « vivant entre la crainte du Maure et l’amour de l’or » .

La liste des personnages en avant-propos, loin d’être inutile, permet au lecteur de suivre les allégeances des principaux intéressés.

QUELQUES RÉSERVES

Curieusement, ce sont les forces de l’auteur qui font les faiblesses du récit ; en effet Stéphane Denis a une telle familiarité avec les personnages qu’il met en scène, une telle connaissance de leurs titres divers, de leurs surnoms, de leurs caractères fluctuants et de leurs trahisons diverses que le lecteur moins érudit a du mal à s’y retrouver, alors même que les villes comme Rome, Naples, Venise, Florence, Bologne ou Sienne changent d’alliance au rythme des victoires et des défaites des uns et des autres. Il est d’ailleurs beaucoup plus question de ducats et de florins pour payer sans cesse de nouveaux lansquenets que d’honneur et de parole donnée.

Le titre du livre me semble un peu usurpé dans la mesure où le sac de Rome (mai 1527-février 1528) n’est évoqué que dans le paragraphe final. Le roman n’est en fait qu’une suite de tractations liées aux intérêts personnels des différents protagonistes qui ont amené à l’inéluctable chute de Rome.

ENCORE UN MOT...

Dans un style agréable non dénué d’humour, le récit reste cependant terriblement touffu, présenté sans plan précis comme une suite de conversations brillantes entre gens de bonne compagnie qui se comprennent entre eux.

UNE PHRASE

« Le lendemain, Renzo de Lanzi, lecteur, espion et alchimiste, écrivit que Rome était prise. Le sac de la cité divine avait commencé ; malgré les leçons de son maître, il ne pouvait deviner qu’il allait durer un an et frapper de stupeur toute la Chrétienté. Le duc de Bourbon fut tué l’un des premiers en dressant une échelle. Un coup d’arquebuse le jeta à terre ; on le porta dans la chapelle Sixtine au chant des lansquenets et longtemps l’on put lire, sur un mur de la Chambre d’Heliodore, ces mots gravés au couteau : Hic Bourbo. Il n’y a rien à ajouter. » (Page 156 et fin)

L'AUTEUR

Journaliste et écrivain français, né à Saint-Moritz en 1949, Stéphane Denis a publié une trentaine de romans et des ouvrages d'actualité sous le pseudonyme de Manicamp. Ancien éditorialiste au Quotidien de Paris et au Figaro, chroniqueur à L'Evénement du Jeudi et Marianne, il remporte le prix Interallié en 2001 pour son roman Sisters (Fayard). Il fut candidat malheureux à l'Académie française au fauteuil de Jean-François Deniau, lors de l'élection du 15 novembre 2007.

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