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Le logement, première inégalité des parisiens
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Tribune

Une tribune de Fadila Mehal, vice présidente du Modem.

Fadila Meha

Fadila Meha

Fadila Mehal est vice-présidente et membre du bureau exécutif national du Modem.

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Les chiffres tombent comme des couperets et sont sans appel, à Paris le prix de l’immobilier est le plus cher de France : 8.000€/m²  dans l’ancien et 12.0000€ dans le neuf. Résultat : impossible de devenir propriétaire à Paris. Conséquence : 135.000 demandes de logement social sont en attente… pour 7 ans de délais en moyenne, avec un taux de rotation extrêmement bas (près de 1%) qui ne permet pas de juguler à la demande.

La course au logement est devenue pour des centaines de milliers de Parisiens  une obsession qui vire au cauchemar, mais c’est aussi  un sésame pour une dignité retrouvée.

Un plan Marshall pour le logement est nécessaire à Paris

Comme le soulignait, Marielle de Sarnez, Vice présidente du MoDem qui lançait notre plan Marshall du logement avec cette formule choc «  à Paris un parc privé  inabordable et le logement social inaccessible ».

Tout est dit sur cette inégalité qui ne dit pas son nom et qui va devenir à coup sûr, le carburant du mécontentement des prochaines élections municipales.

La froideur des chiffres et l’implacabilité de l’état des lieux doit nous interpeller tous et nous conduire à unir nos efforts, pour que ce cauchemar s’arrête enfin et que 2014, soit l’occasion de tout remettre à plat sans idéologie ni sectarisme.

Le premier des sectarismes c’est bien sûr l’injonction au « tout social » en oubliant que Paris s’est construite avec des familles , grandes et petites , des personnes âgées , des étudiants , des enfants , le tout indissociable qui fait que la mixité social est le meilleur ferment de notre « vivre ensemble ».

Oui à Paris , il faut construire des logements intermédiaires, pour les classes moyennes et les familles , du logement social pour les personnes aux bas revenus , des studios pour les étudiants et les jeunes, des logement très sociaux, pour les personnes fragilisées et précarisées, des logements accessibles pour les handicapés. Cette pluralité d’approche est une évidence. Et privilégier l’une au détriment de l’autre, c’est à coup sur créer  du ressentiment social et de la concurrence inutile.

Marielle de Sarnez l’a bien compris ; elle  qui a pris soin dans son programme de proposer à ce que chaque parisien voit dans ce plan des motifs réels de satisfaction et d’avancées.

« 100 000 logements supplémentaires en dix ans »

La promesse de 100 000 logements supplémentaires en dix ans pour notre capitale est tenable et c’est la seule mesure crédible capable de répondre à  la pénurie qui sévit à Paris. Nous démontrons preuves à l’appui qu’il est possible de construire 100.000 logements supplémentaires dont la moitié est à construire et l'autre moitié financée est le produit de la transformation du parc existant.

Cela appelle un rythme de construction annuel de 5.000 logements au lieu de 2.000 actuellement, mais cela impliquerait la conquête de 50 hectares de foncier, notamment grâce à la couverture des voies ferrées et du périphérique.

Les 50.000 logements restants seraient obtenus par acquisition et transformation d'usage sur le parc existant, et 30.000 d'entre eux seraient des logements sociaux obtenus par droit de préemption et répartis entre l'est et l'ouest parisien. Résorbant par la même la fracture Est-Ouest qui fait que l’Est parisien est devenu au fil des ans l’implantation privilégiée du logement social. Bien sur, l’application de la loi des 25% de logement social doit être appliquée dès 2025 mais il paraît irréaliste de proposer de porter le taux à 30% comme le préconise  Anne Hidalgo sous la pression de ses alliés communistes. Sur le logement social encore, il faudra très vite reformer ses règles d’attribution, trop opaques qui sont devenues au fil des frustrations des parisiens, une bombe à retardement. Le guichet municipal unique d’attribution par points doit voir le jour dès cette mandature, et il mettra  tous les Parisiens en situation d’égalité. Nous disons aussi que chaque parisien a droit à un parcours résidentiel ouvert et consenti pour éviter que l’assignation résidentielle ne devienne la règle, comme c’est le cas pour  les classes populaires, orientées massivement vers les logement sociaux de l’Est parisien. Nous disons enfin que même dans le logement la fracture Est-Ouest est à l’œuvre et qu’il faut au plus vite la résorber pour que Paris retrouve son unité et sa continuité territoriale. Pour cela il faut que la gestion urbaine de proximité soit de qualité égale dans tous les arrondissements et que les dégradations (mobiliers urbains, ascenseurs) soient bannies et la propreté la règle commune.

Oui vraiment, un plan Marshall pour le logement est nécessaire à Paris. 

Il est la condition même de son développement économique, culturel et social car  une ville qui chasse ou ne retient pas sa population est vouée a s’éteindre et à disparaître. 

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