Le défi de la poubelle : comment dissuader les humains d’inonder la planète de déchets<!-- --> | Atlantico.fr
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Un Français produit 354 kilos de déchet par an.
Un Français produit 354 kilos de déchet par an.
©Flickr/ editor B

Alerte épaves !

Un Français produit 354 kilos de déchet par an, et selon le 5e rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2,2 milliards de tonnes de déchets ménagers seront produits dans le monde en 2025, soit presque deux fois plus qu’aujourd’hui. La terre se transforme en déchèterie géante, il est urgent de trouver des solutions pour protéger la planète.

Stéphane Arditi

Stéphane Arditi

Chargé de projet "déchets et gaspillages" au sein du Bureau européen pour l'environnement.

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Atlantico : Les autorités politiques semblent prendre conscience de la gravité de la situation, pourquoi pour autant rien ne semble bouger ?

Stéphane Arditi : On ne peut pas dire que rien ne bouge. En revanche il n’y a pas de mouvement mondial, de fait ce n’est pas forcément perceptible. Les règles ne sont pas les mêmes partout ni les infrastructures. Il y a encore des continents qui sont démunis d’infrastructures pour gérer leurs déchets. Cependant, est-ce réellement possible d’aller vers une gouvernance mondiale ? Lorsque nous voyons la difficulté que nous avons de progresser tous ensemble sur le climat, qui est une très vieille politique, on se dit que sur les déchets, ce ne sera vraiment pas simple et nous avons peu de chance d’aboutir à des engagements globaux. Même sur la gestion des déchets dangereux, certains pays n’ont pas signé la convention, et ils deviennent ainsi un exutoire pour les autres pays.

Quelles solutions sont envisageables pour de ne pas en arriver là ?

Un meilleur design pour des métaux plus réutilisables et recyclables. Il faut travailler sur la conception des produits pour minimiser les déchets. Si nous arrivons à mettre sur le marché des produits design qui vont être recyclables, ou avec un emballage réutilisable, à ce moment-là nous pouvons déjà considérablement réduire les déchets. Il s’agit certainement du levier le plus puissant. C’est une action à grande échelle, car si nous observons nos produits, ils sont généralement distribués à une échelle mondiale par des producteurs mondiaux. Imaginons, nous fixons une règle à ses producteurs, nous toucherions ainsi d’un coup une large population.

Faire des accords avec des circuits informels. Pour les pays émergeants, il y a un nouveau phénomène qui apparait. Les déchets représentent une ressource et certaines personnes en font un business. Ils collectent les déchets et en revendent une partie recyclable. Comme les matières naturelles sont de plus en plus rares, les objets recyclés attirent de plus en plus de monde. Certains pays arrivent à s’appuyer sur ces réseaux informels de collecteurs de déchets pour progresser dans la réduction des déchets. Par exemple Bogota, la capitale de la Colombie, a vraiment essayé d’avoir un partenariat avec ce marché souterrain, et la ville a vu sa situation évoluer très favorablement avec beaucoup de tris en amont et moins de décharges. La mentalité évolue, et si avant nous avions tendance à criminaliser ses activités, aujourd’hui nous nous rendons compte qu’elles réalisent un gros travail.

Donner un incitation économique au producteur pour l’inciter à produire un désign écologique. Par exemple, en réduisant la TVA au produit qui intégrerait plus de 20% des matières recyclées, ou encore à des produits réparables. Par exemple, celui qui vend un ordinateur avec une garantie contractuelle de 1 ans et une extension de garantie de 2 ans payera 19,6% de TVA. En revanche, celui qui vend son matériel, et le récupère lorsqu’il est défectueux pourrait bénéficier d’une TVA réduite. Ainsi, il y a un incitant économique qui va orienter les personnes vers ce produit, et donc transformer petit à petit le marché.

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