Miou Miou dans "Des gens biens".
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Atlanti-culture
Le coup de coeur de la semaine : Le fossé riches-pauvres vu des Etats-Unis
Sur un sujet délicat, "Des Gens Bien" est une comédie incisive et drôle, avec une Miou-Miou simple et poignante.
L'auteur
« Des Gens Bien » est l'adaptation française de « Good People », une pièce écrite par David Lindsay-Abayre, un auteur dramaturge connu aux Etats-Unis. La pièce traite avec humour des différences entre les milieux sociaux. Elle a reçu le Prix 2011 de la meilleure pièce "New York Drama Critics' Circle Awards". L’adaptation est de Gérald Aubert, lui-même auteur d’une dizaine de pièces de théâtre.
Thème
Margareth, femme seule, vit avec sa fille handicapée dans les quartiers pauvres de Boston. Elle perd son travail. Soutenue par les « copines » du quartier, elle se met à la recherche d’un improbable emploi. Elle s’accroche à l’idée qu’un de ses « ex » du quartier, devenu médecin dans les quartiers huppés, pourrait l’aider à s’en sortir. Les profondes blessures, les rancœurs et les préjugés des uns et des autres vont alors refaire surface.
Points forts
- Sur un sujet, a priori glauque, l’optimisme à l’américaine fait son effet. Les dialogues sont corrosifs, le rythme est enlevé : on rit et ne s’ennuie pas.
- Le texte fait le tour, avec acidité, de la condition humaine et des différences sociales : le fossé est immense entre les pauvres blancs américains et les cadres aisés de Boston. Nombreux sont les sujets abordés au détour d’une conversation: tous pareil ou tous différents ? Peut-on quitter un passé misérable ? Que pèse la volonté face au destin ?
- Miou-Miou, simple et poignante, joue avec justesse et sensibilité le personnage de Margareth. Elle donne le ton de la pièce et est bien entourée. Ses copines, la grande caustique (Brigitte Catillon) décoche, avec efficacité des flèches verbales réalistes du haut de ses jambes sans fin. l’autre, la propriétaire (Isabelle de Botton) habite son personnage et prête facilement à rire. La jeune afro-américaine, femme du médecin (Aïssa Maïga), a de la présence en ingénue ignorant tout de la misère. Les hommes, l’un, jeune (Julien Personnaz), l’autre, d’âge mur (Patrick Catalifo), expriment avec sobriété leurs difficultés à conjuguer passé et futur.
- Le décor est lumineux, ambiance côte Est des Etats-Unis. Sur un fond musical entraînant, le rideau tombe souvent et pointe, par un jeu de lumière sur les graffitis qui le couvrent, le cadre de la scène à venir : l’épicerie solidaire, l’appartement de Margareth, la salle paroissiale, le cabinet médical et la maison cossue du docteur. Cela évoque les génériques enchaînant les différents épisodes d’une série
Points faibles
Je n'en vois pas.
En deux mots
Margareth lutte dans son monde pour survivre. Mais tout bascule au moment où elle est introduite par effraction dans le monde des « riches »: elle entrevoit ce qu’elle ne voulait ni voir, ni savoir… Elle n’ira pas plus loin et retourne à son destin.
Une phrase
« Tu es trop pauvre, pour être gentille ! » (La grande caustique à Margareth, comme un reproche, au début de la pièce).
Recommandation
Excellent 

"Des gens biens", de David Lindsay-Abaire. Mise en scène: Anne Bourgeois, avec Miou-Miou, Patrick Catafilo, Brigitte Catillon, isabelle de Botton, Aïssa Maïga, Julien personnaz
Informations et réservations
Théâtre Hebertot, 78 bis boulevard des Batignolles, 75017 Paris.
Réservation : 01 43 87 23 23, de 11h à 18h, du lundi au samedi. http://theatrehebertot.com
Soirée: du mardi au samedi à 21h
Matinée: le dimanche à 15h
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