La zone euro choisit la princesse Europe pour ses billets de 5 euros mais échappera-t-elle à son destin ? <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
La BCE a dévoilé jeudi 10 janvier le nouveau billet de 5 euros.
La BCE a dévoilé jeudi 10 janvier le nouveau billet de 5 euros.
©DR

Mythologie

La BCE a dévoilé jeudi 10 janvier le nouveau billet de 5 euros qui sera mis en circulation à partir du 2 mai. Sur ce billet figurera le visage d'Europe, une princesse de la mythologie grecque séduite et enlevée par le dieu Zeus, et qui a par la suite donné son nom au continent.

Laurent Pinsolle

Laurent Pinsolle

Laurent Pinsolle tient le blog gaulliste libre depuis 2007. Il est également porte-parole de Debout la République, le parti de Nicolas Dupont-Aignan.

Voir la bio »

La zone euro choisit la princesse Europe pour ses billets de 5 euros mais échappera-t-elle à son destin ?

La semaine dernière, la Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé le nouveau billet de 5 euros. Un acte qui peut sembler symboliser la fin de la crise de la zone euro pour ceux dont le regard n’est braqué que sur les marchés. Mais les amateurs d’histoire ou d’économie auront une autre interprétation…

Des symboles malheureux

En effet, ce nouveau billet comprend la princesse grecque Europe. S’il semble logique de reprendre le personnage de la mythologie grecque qui a donné son nom au continent, le symbole est ambivalent. En effet, l’origine de la princesse est à double tranchant. Elle peut représenter une sorte d’hommage au fait qu’Athènes soit (pour l’instant) restée dans la monnaie unique. Néanmoins, c’est peut-être à Athènes, et prochainement, que l’euro pourrait commencer à être démonté.

En effet, en juin 2012, les Grecs ont été à deux doigts de placer le parti d'extrême-gauche Syriza au pouvoir, dont le refus radical d’appliquer les plans d’austérité européens aurait sans doute conduit le pays à sortir de cette construction monétaire qui la contraint à se torturer économiquement. Pire, la solidité de la majorité parlementaire est loin d’être garantie puisque récemment, deux députés en ont quitté les rangs en dénonçant les politiques suivies, phénomène qui pourrait mener à de nouvelles élections…

En outre, le mythe d’Europe peut révéler une double lecture troublante. La princesse Europe a été enlevée par Zeus, transformé en taureau blanc. Si l’Europe est cette princesse, qui est Zeus ? En outre, de leur union naissent deux juges des Enfers. On imagine assez bien la BCE, la Commission européenne, ou la Cour de justice dans ces rôles. Et le destin de leur troisième rejeton n’est guère riant, tout comme Europe, donné par Zeus comme femme au roi de Crète…

Une crise qui n’est pas finie

De manière plus sérieuse, il est totalement illusoire de croire que la crise de la zone euro est terminée. Certes, les marchés sont relativement calmes depuis six mois, mais on ne peut pas dire que le jugement des marchés apparaisse comme un baromètre particulièrement fiable pour prédire ce qui va se passer depuis quelques années... En outre, se baser là-dessus alors que les économies européennes ont à nouveau basculé dans la récession est totalement illusoire.

En effet, outre le fait qu’à tout moment les marchés peuvent à nouveau être pris de panique, il est indécent de déclarer la crise de la zone euro terminée alors que le chômage ne cesse de progresser. De nombreuses menaces persistent : le cours de l’euro est reparti à la hausse puisque la BCE est la seule banque centrale qui n’a pas compris qu’une monnaie chère peut être catastrophique pour l’activité économique, comme le soulignent Louis Gallois ou Jacques Sapir.

Ensuite, les plans d’austérité dépriment l’activité et on se demande bien sur quels ressorts la croissance pourrait bien repartir en 2014 étant données les coupes budgétaires programmées à Athènes, Madrid, Lisbonne, Paris ou même Berlin. De manière incroyable, la zone euro ne tient absolument pas compte des analyses du FMI, de Krugman ou Stiglitz. Et du coup, on sacrifie la situation sociale pour essayer de faire fonctionner une union monétaire totalement artificielle et bancale.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !