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La ville, cet environnement tellement anxiogène qu'il stresse même… les oiseaux
©Capture d'écran

Bird Blues

Après deux semaines passées au milieu de nos maisons et de nos immeubles, l'espérance de vie des oiseaux est radicalement raccourcie, explique une étude scientifique.

Les oiseaux des villes et les oiseaux des champs ne partent pas du même pied dans la vie. L'espérance de vie des volatiles citadins serait réduite de deux semaines, selon des chercheurs suédois de l'université de Lund.

Une expérience sur des mésanges charbonnières

Pour mener à bien cette expérience publiée dans la revue Biology Letters, ces universitaires ont étudié deux groupes d'oisillons, des mésanges charbonnières, frères et des sœurs âgés de deux jours. L'un des groupes étaient constitué d'oiseaux capturés en ville, à Malmö, tandis que l'autre groupe était composé d'oisillons capturés à la campagne. Chaque pioupiou a été installé chez des parents adoptifs, dans un nid situé dans un endroit où il n'était pas né. Après treize jours, les oisillons ont été pesés, mesurés et un échantillon de 100 microlitres de sang leur a été prélevé afin de mesurer la longueur de leurs télomères, explique le site Science Newsline.

Une différence de taille entre les deux groupes

Les télomères sont des fragments d’ADN qui protègent les chromosomes et dont le rétrécissement est associé au vieillissement cellulaire. Ces derniers peuvent donc permettre d'estimer l'espérance de vie d'un individu par rapport à un autre. Au bout de ces deux semaines, la différence de taille entre les deux groupes était de 10,7%, et cela indépendamment du lieu de naissance de l'oiseau, d'après Sciences et Avenir. Cet écart en faveur des oisillons élevés à la campagne traduirait donc l'effet nocif de l'urbanisation sur la survie des oiseaux.

La ville procure de nombreux avantages...

Mais l'impact de l'urbanisation sur la vie des oiseaux n'a pas que des effets négatifs. Les oiseaux qui choisissent de s’installer dans les villes y trouvent de nombreux avantages. La température, en raison de la pollution, y est supérieure de 2 à 3°C par rapport à la campagne environnante et durant l’hiver ils ont donc moins froid. Un réchauffement qui allonge également leur période de reproduction. La nourriture est abondante et disponible sans effort. En conséquence, il y a moins de compétition avec les autres oiseaux qu’à la campagne.

…et de multiples sources de nuisance

Mais paradoxalement, la vie en ville n’est pas toujours facile pour ces oiseaux. Les espaces verts qui les abritent sont peu nombreux et éloignés les uns des autres. Le nombre d’animaux y augmente et entraîne une surpopulation. De plus, le niveau sonore lié à la circulation les oblige à s’adapter. Ainsi, les oiseaux urbains, pour compenser les problèmes de bruit de la ville, chantent plus tôt, plus fort ou plus aigu, et de manière plus variée, raconte Reporterre. L’éclairage public, la pollution chimique, les ondes électromagnétiques et les chats de compagnie les gênent aussi. Ils sont également piégés par la malbouffe : ils choisissent les restes de nourriture et les aliments distribués ou abandonnés par les hommes, plutôt que les insectes ou les graines.

Un vieillissement précoce

Mis bout-à-bout, l'ensemble de ces conditions de vie accélère le stress et le développement des oisillons : cela va raccourcir la taille de leurs télomères et provoquer un vieillissement précoce. Après seulement deux semaines de vie urbaine, les petits oiseaux sont déjà confrontés à une réduction tangible de leur espérance de vie.

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