La ruralité debout ! L’agriculture n’est pas une... nature morte<!-- --> | Atlantico.fr
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Un agriculteur lors du 58e Salon International de l'Agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 3 mars 2022.
Un agriculteur lors du 58e Salon International de l'Agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 3 mars 2022.
©SAMEER AL-DOUMY / AFP

Ruralité

La réalité c’est 22,4 millions de nos concitoyens qui vivent dans les zones rurales. Soit un Français sur trois ! Les candidats à l'élection présidentielle vont donc sillonner les allées du Salon International de l’Agriculture, rendez-vous traditionnel et populaire, temps fort politique essentiel et salutaire, rendez-vous bien vivant d’une ruralité qui, jamais, ne renonce et qui, toujours, se réinvente.

Olivier de La Faire

Olivier de La Faire

Olivier de La Faire est Conseiller départemental aux sports et aux Jeux Olympiques, Conseiller municipal de Versailles 

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Une ruralité qui mérite le respect et la reconnaissance de tous les Français. Mais aussi, hélas, une ruralité qui souffre de critiques injustes et de procès en sorcellerie infondés.

Une ruralité debout malgré tout, forte de ses femmes et de ses hommes dont le courage  peine parfois à dissimuler les difficultés - voire la souffrance - et dont l’ardeur au travail et l’amour de la terre disent d’eux, ce qu’ils sont : des êtres dignes de respect, de belles personnes.  

Soutenir la ruralité c’est rendre le patrimoine toujours plus vivant.  

Soutenir la ruralité, c’est un engagement concret : déploiement du haut débit, désenclavement ferroviaire et  routier, facilitation d’accès aux services publics, soutien aux commerces de proximité, développement des  centres-bourg... Vivre et travailler « au pays » ne doit plus être une chimère inaccessible mais une raison d’être, viable et durable.  

Soutenir la ruralité, c’est vivifier l’attractivité des territoires, c’est accompagner dans leurs initiatives quotidiennes les femmes et les hommes qui y vivent, qui les défendent et les protègent.  

Un salon, n’est pas un musée !  

Ce lieu formidable constitue la vitrine conviviale de nos territoires, promeut leur attractivité et leur diversité ; il défend l’excellence agricole capable de relever tous les défis par sa puissance de recherche et d'innovation, par  son aptitude à entretenir des espaces aimés de tous les Français, et par sa vocation à nourrir le plus grand  nombre. Oui, ce salon vit et se réinvente, comme l’ensemble de ses acteurs. Oui, c’est un salon dynamique et  non pas un musée nostalgique. Et son succès populaire signe cette vérité indiscutable. Et lui seul sait nous  rappeler une évidence : l’agriculture, ce n’est pas une semaine par an, c’est tous les jours, pour nourrir les  hommes et les femmes du monde entier. Une mission honorable autant qu’un sacerdoce redoutable. Il serait  bon de ne pas l’oublier dès que les portes du salon se referment. Il ne suffit pas de donner l’illusion de savoir  tâter le cul des vaches, l’heure est à l'action !  

Croissance verte  

C’est un devoir impérieux d’accompagner le secteur agroalimentaire, trop souvent oublié des politiques  publiques alors même qu’il représente la première industrie nationale : transformant 70 % de la production  agricole, il maille notre territoire grâce à ses 375 000 exploitations agricoles et à ses 18 000 entreprises  agroalimentaires, dont 98 % sont des PME qui, jamais, ne céderont aux sirènes d’une délocalisation absurde.  

Les exportations des produits et savoir-faire de ce secteur représentent un levier prioritaire de croissance (3,4 %  du PIB). Ses emplois (1,4 M d'emplois soit 5,2 % de l’emploi national) contribuent à la vitalité économique de  nos régions et au dynamisme de notre commerce extérieur. La croissance verte, la voici !  Nous devons renforcer la lisibilité de notre offre, la visibilité de notre savoir et la notoriété internationale de  nos produits.  

Les Français doivent s’approprier une alimentation saine, sûre, durable et locale : développement durable, circuits courts, éco-responsabilité sont des réalités qui nourrissent également nos assiettes.Nous devons utiliser les manifestations internationales (coupe du monde de Rugby 2023, JOP de Paris 2024) et  la notoriété mondiale de notre patrimoine (Le Louvre, Versailles, Chambord) pour promouvoir ces atouts qui ne  sont pas seulement des nourritures terrestres mais des références culturelles. Le bien-vivre, le bien-être et le  bien-faire sont parties intégrantes de l’esprit français. 

Eco-responsabilité assumée  

L’agriculture et l’agroalimentaire sont les fers de lance de l’emploi non-délocalisé et de l’aménagement du  territoire malgré la disparition des services publics, malgré l'aggravation des conditions de vie rurales, malgré  l’agro-bashing opposant ruraux et citadins avec des arguties insensées.  

Plutôt que de céder aux diktats d’une écologie punitive déconnectée des réalités, les acteurs de l’agriculture  privilégient l’éco-responsabilité : une écologie du quotidien, frappée d’un coin du bon sens, soucieuse de  nourrir aujourd’hui tout en préservant demain. Cette éco-responsabilité s’exonère d’idéologie et  d'abstraction : elle se fonde sur la raison et sur la responsabilisation.  

Ce n’est donc pas sans raison que, selon une enquête d’opinion de Familles Rurales et de l’IFOP menée en 2021,  94 % du grand public considère que le monde rural gagnerait à être mieux connu et 92 % qu’il est agréable à  vivre. Sans angélisme ni forfanterie, sachons assumer cette part de nous-mêmes, ce supplément d’âme : la  France, c’est une nature, une sacrée nature, peut-être même, une nature sacrée.  

Patrimoine vivant  

La crise sanitaire avait laissé un espoir pour que nous accentuions notre indépendance alimentaire et ainsi  développions le soutien de la filière et la réindustrialisation de notre pays.  

Ne craignons pas d’être ambitieux : tout le justifie ! Tous les cinquante kilomètres, nos paysages changent et  avec eux se démultiplient terroirs et savoir-faire. Tous les cinquante kilomètres, des hommes et des femmes  font preuve d’audace et réinventent l’esprit français. Et ce perpétuel mouvement repose, paradoxalement, sur  des maFères premières indépassables, indémodables : volaille de Bresse, poule de Houdan, agneau des  Pyrénées, noir de Bigorre, Charolaise, fromages et grands crus... Nous devons affirmer ces valeurs, vanter cet  art de vivre, sanctuariser ces traditions.  

Tout le reste n’est que du vent, comme ces éoliennes qui brassent de l’air à des coûts prohibitifs, qui défigurent  nos paysages et qui, prétendument écologiques, sont foncièrement toxiques.  

Olivier de LA FAIRE  

Conseiller départemental délégué aux sports et aux Jeux Olympiques  

Conseiller municipal de Versailles

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