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La recette des investisseurs internationaux pour y voir clair dans le brouillard économique actuel
©Capture d'écran Youtube

L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

La boussole des investisseurs est déréglée. Pour la première fois depuis le début de la crise, ils n’attendent plus rien des banques centrales. Tout va dépendre de la géopolitique et de la macro-économie.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Réunion de travail et d’information à Paris pour une dizaine de gros investisseurs mondiaux. Le but, essayer d’y voir clair sur l’évolution des marchés financiers. Ces investisseurs ne sont pas outrageusement optimistes. Depuis deux semaines, ils tournent en rond à la recherche de raisons qu’ils auraient pour acheter et pour se projeter. Ils ne vendent pas les valeurs accumulées depuis deux ans et ils n’achètent plus. Ils attendent, mais pour combien de temps ? Leur réflexion s’organise autour de trois points

1er point : les marchés n’attendent plus rien des banques centrales. La musique que vont leur jouer les banquiers centraux, ils la connaissent. Ils ont déjà intégré la décision de la banque centrale américaine de relever ses taux et celle de la BCE de mettre en place une politique monétaire encore plus accommodante. Donc les marchés ont déjà acheté, comme on dit, ces changements. Ils n'ont plus d’incertitudes. Les marchés financiers ont beaucoup profité des politiques monétaires, mais ils considèrent qu'ils sont allés jusqu’au bout du bout. Il faut revenir à une situation plus classique avec des taux qui permettent d’intéresser ceux qui prennent un peu de risque.

2e point : les marchés considèrent que le facteur qui sera déterminant à moyen termes, c’est l’évolution de la géopolitique et des politiques économiques et sociales. Avec des grosses incertitudes sur le Moyen-Orient, grosses incertitudes également sur la Chine. Deux grandes régions qui pouvaient offrir la perspective de très gros marchés. Ils y voyaient très clair il y a un an, aujourd'hui, il n'y voit plus rien.

3e point : Les boussoles sont dans le brouillard pour évaluer comment va tenir l’écosystème. Dans ces conditions, les investisseurs prescrivent de se rabattre "sur les critères basiques". Et pour aller plus loin, la majorité des investisseurs estiment qu'il y a deux indicateurs qu'il faut surveiller. Le taux de croissance interne et la marge opérationnelle.

D’un côté, la croissance interne est un marqueur d’économie réelle, un marqueur de croissance pure. Il est d’ailleurs probable que le gouvernement, avec Emmanuel Macron, parraine ce genre de démarche.

De l’autre, la marge d’exploitation mesure la création de valeur qui est, pour les investisseurs, le critère-clés. Tout cela signifie que les grands investisseurs ne voient toujours pas de modèle alternatif au capitalisme de production. La financiarisation de l’économie qui a accéléré le processus de fusion acquisition, alimentée par les liquidités des banques centrales et par des taux d’intérêt très attractifs, n’est pas un processus qui séduit les investisseurs de long terme.

A partir du moment où les écrans radars sont brouillés, que l’on n’y voit rien sur l’état du monde, la seule solution est de choisir des titres qui correspondent à des entreprises industrielles bien réelles et pas seulement à des bulles. Les entreprises bien réelles, ça créer de l’activité, des revenus et des emplois. Les bulles financières, elles explosent.

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