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La plus grande enquête jamais réalisée sur l’ADN des chiens éclaire comment des loups se sont transformés en meilleurs amis de l’homme
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Puberté animale

Il y a 33 000 ans, une mutation génétique a définitivement séparé les deux espèces, quelque part en Asie du Sud-est.

Quel est le point commun entre un husky sibérien, ce fameux chien des neiges qui tire les traineaux, et le chow-chow, petit chien poilu au nez écrasé ? Malgré des apparences très différentes, ces deux bêtes à poils sont très anciennes et finalement sont celles qui se rapprochent le plus, sur le plan génétique de leur ancêtre commun, le loup gris. Si le husky a évidemment des traits physiques très ressemblants, la plupart des autres chiens n’ont plus grand-chose à voir avec leur féroce cousin. Les chiens ont ainsi acquis en quelques dizaines de milliers d’années une extraordinaire diversité génétique entrainant la création de 342 races officiellement reconnues par la Fédération Cynologique Internationale. Grands, petits, fins, musclés… tous partagent une parenté avec le loup, que ce soit les chihuahuas ou les dobermans. 


Le chow-chow

Une question demeure cependant : à quel moment, l’espèce Canis lupus (le loup) s’est-il différencié de Canis lupus familiaris, sa sous-espèce qu’elle a réussi à supplanter dans de nombreux pays, à commencer par la France. Une vaste étude, majoritairement conduite par des chercheurs chinois, et publiée le 15 décembre dernier dans la revue scientifique Cell Research, apporte une première réponse précise. Tout d’abord, elle confirme une affirmation supposée par les scientifiques : le chien n’est pas apparu en Afrique ou en Europe mais bien en Asie du Sud-est. Pour le savoir, ils ont examiné le génome de 58 canidés, des loups et des chiens réputés anciens par leur ressemblance génétique avec leur ancêtre. C’est bien dans cette région que les deux animaux se ressemblent le plus.

Le processus de domestication est supposé comme tel : les premiers humains préhistoriques délaissent les carcasses des animaux chassés près de leur campement. Les loups, attirés par un peu de chair fraîche, viennent faire les ‘’poubelles’’ des Homos Sapiens. Au cours des années et des siècles, certaines meutes finissent par suivre naturellement les groupes humains et l’interaction est inévitable. Peu à peu, le loup devient moins méfiant et certains hommes décident d’adopter certains louveteaux. Le temps fait encore son affaire et hommes des cavernes entretiennent leur lignée de loups en sélectionnant les plus dociles, génération après génération. Une étude suédoise de l'université d'Uppsala affirme ainsi que le véritable passage du loup au chien est lié à la capacité de l’animal de digérer l’amidon, consommé dans les déchets humains, chose que le loup ne fait pas.  


Peu à peu, le chien prend un rôle social de plus en plus important. Dans un premier temps, il prévient les campements de la présence de prédateurs ou au contraire la présence de gibier. Puis, plusieurs milliers d’années plus tard, il devient ‘’le meilleur ami de l’homme.’’ Quand le passage s’est-il fait ? Autour de 33 000 ans dans le passé, affirme l’étude chinoise. Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont retracé le ‘’trajet’’ génétique du chien. Chaque génome est effectivement associé à celui d’à côté, il suffit de donc de remonter la pelote pour arriver au plus ancien qui colle avec celui que possède le loup gris. Ils ont même pu déterminer que la première population de chiens se composait, à l’époque de 4600 animaux qui se sont rapidement dispersés à travers le monde.

En -15 000, on les retrouve au Moyen-Orient, en Afrique et en Europe. Un groupe retourne vers la Chine puis vers le continent américain. Une fois installés, les groupes de chiens vont continuer leur diversification génétique mais de façon bien plus retreinte. Ainsi, le mastiff tibétain est très proche de ces anciens chiens, les races européennes ont ‘’considérablement réduit leur diversité génétique’’ affirme l’étude. En 33 000 ans, le chien s’est donc fait un nom.

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