Complément d’information
« La patience stratégique de l’Iran » ? Non, la peur !
Il faut tout dire.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Les négociations de Vienne sur le désarmement nucléaire de l’Iran sont en passe d’aboutir peut-on lire sur Atlantico. C’est exact et argumenté. L’article relève que l’Iran a tenu bon face au boycott de son économie par les Occidentaux. Les mollahs récolteraient donc le fruit de leur « patience ». L’article effleure en passant que l’Iran a accepté en échange d’un accord de cesser d’enrichir son uranium. Tel était bien le but des Occidentaux. Alors qui a gagné ? Pas sûr que ce soit l’Iran et sa « patience ».
Pour qui veut regarder les choses en face, un autre élément est à prendre en compte pour expliquer la soudaine souplesse des mollahs : la peur ! Ces derniers mois, les aviations américaines et israéliennes ont mené des exercices communs à quelques kilomètres de Téhéran. Il en a été de même lors de manœuvres communes de Tsahal et des forces des Emirats Arabes Unis. L’option de bombarder les centrales nucléaires iraniennes n’a jamais été abandonnée. Elle devait être présente à l’esprit des mollahs. Ce qui est sans doute pour beaucoup dans leur décision.
Et pendant les négociations de Vienne, les affaires continuent. L’aviation américaine vient de mener des « frappes de précision » contre des bases iraniennes en Syrie. Résultat vérifié : un général des gardiens de la révolution a trouvé la mort lors de ces raids. On ne bombarde pas l’Iran, certes, mais on bombarde des Iraniens. Le message est clair. Et à Téhéran, on sait déchiffrer les messages.
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