« La nuit des pères » de Gaëlle Josse : un huis clos familial. Déchirures, retrouvailles et réconciliations. Un roman d’une rare intensité. Une écriture magnifique<!-- --> | Atlantico.fr
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« La nuit des pères » de Gaëlle Josse a été publié aux éditions Notabilia.
« La nuit des pères » de Gaëlle Josse a été publié aux éditions Notabilia.
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Atlanti-Culture

« La nuit des pères » de Gaëlle Josse a été publié Notabilia.

Elisabeth Autet pour Culture-Tops

Elisabeth Autet pour Culture-Tops

Elisabeth Autet est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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« La nuit des pères »

De Gaëlle Josse

Notabilia

Publication le 18 août 2022

173 Pages

16 Euros

Notre recommandation : EXCELLENT

THÈME

Isabelle, la narratrice, revient dans ce petit village des Alpes qu’elle a fui des années auparavant afin d’échapper à un père violent, taiseux. Elle revient car son frère Olivier le lui a demandé, « ce serait bien que tu reviennes après tant d’années ».

Afin de se construire loin de cette montagne, Isabelle a choisi d’être documentariste et elle réalise des films sur les fonds marins. Vincent, son compagnon, vient de mourir d’un accident de plongée.

Sur quatre jours, dans une sorte de journal, Isabelle parle de son enfance, de ses souffrances, mêlant le passé et le présent - le présent de ces retrouvailles demandées par le frère.

POINTS FORTS

Dans ce roman-choral à trois voix, c’est donc surtout Isabelle qui parle de cette enfance douloureuse, de ses peurs, de ce père avec sa violence, ses silences et ses cris, mais aussi de la présence réconfortante de la mère et d’Olivier. Et Isabelle parle de l’absence douloureusede Vincent, l’aimé.

Il est temps pour elle d’affronter le passé qui resurgit dans son présent. Et le père va enfin parler. Ce père, dont la mémoire s’effrite, livre enfinle secret qui le hante alors qu’il fut confronté à la barbarie « là-bas » en Algérie (nous sommes dans les années 1960 à ce moment-là). Le père se videde ce fardeau afin de nouer tardivement des liens apaisés et d’amour filial.

Olivier, le frère, conclut l’histoire, lui qui a tenu la barre de la famille, en restant dans la montagne près de ses parents.

La disparition (choisie ?) du père est un moment fort dans un récit juste et sensible.

QUELQUES RÉSERVES

Devant cette écriture magnifique, difficile d’en trouver ! Peut-être un manque d’existence de la mère, pourtant décrite conciliante et douce…

ENCORE UN MOT...

Tel un huis-clos, le récit est bien mené avec de très beaux personnages et une lente montée des tensions. Un livre à l’écriture lumineuse et poétique.

UNE PHRASE

- « J’arrive et déjà le souvenir de ta voix cogne dans ma tête. Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m’as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m’as dit ça aussi ». p 1

- « Olivier. Je me dis qu’aucun prénom ne lui irait mieux que le sien. Il est le tronc, les racines, les branches, les fruits. » p 18

- « …. Je craignais qu’elle ne t’avale aussi, qu’elle t’enlace et te retienne à jamais. Mais l’été, oui, l’été, elle était magnifique, ta montagne, comme elle l’est aujourd’hui….. Je comprends que tu l’aies tant aimée. Mais moi, c’est toi que j’aimais. » p 150

L'AUTEUR

Gaëlle Josse , née en 1960 est venue à l’écriture par la poésie. Elle est diplômée en droit, en journalisme et en psychologie clinique. Ses romans ont tous connu un grand succès, dont Les Heures silencieuses, Autrement, 2011;Le Dernier Gardien d’Ellis Island, Noir sur Blanc, 2014; Une Longue impatience, Noir sur Blanc, 2018 ; Une Femme en contre-jour, Notabilia, 2019 ; Ce Matin-là, Notabilia, 2021.

Ci-dessous, les liens des chroniques de Culture-Tops sur quelques-uns des livres de Gaëlle Josse :

- Les heure silencieuses

- une femme en contre jour

- Une longue impatience

- Ce matin-là

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