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La lutte contre le chômage : chercher l’erreur
©Reuters

Erreur sur la tactique

Pour Pierre Haas, 44 mois et une élection auront été nécessaires pour que le gouvernement prenne conscience de l’ampleur d’un phénomène secrétant une misère physique et morale insoutenable pour 5 millions de nos concitoyens : le chômage. Et encore... les solutions "néo-marxistes" du gouvernement à ce problème n'ont fait que l'empirer.

Pierre Haas

Pierre Haas

Pierre Haas, après avoir servi comme officier dans les Forces françaises libres du Général de Gaulle, a fait carrière de 1950 à 1965 comme directeur général de Continental Grain France, puis à partir de 1963 à la Banque Paribas comme directeur des affaires financières internationales, puis président de Paribas International.

Il a été membre de nombreux conseils d’administration parmi lesquels on citera : Schneider S.A., Newmont Gold à Denver, Power Corporation du Canada et Power Financial.

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Ainsi 44 mois et une élection, d’habitude de piètre importance, auront été nécessaires pour que le gouvernement prenne conscience de l’ampleur d’un phénomène secrétant une misère physique et morale insoutenable pour 5 millions de nos concitoyens.

Bien sûr la création de nouveaux emplois n’a cessé d’être évoquée mais le chômage en tant que tel a été plutôt étouffé, d’une façon rappelant à quel point nos politiques vivent dans le déni de réalité. Déni ayant permis au Front national de bénéficier d’un impact électoral agissant comme détonateur d’une situation n’ayant pourtant par un caractère de nouveauté.

Ainsi le Pouvoir atteint un degré d’inconscience qui laisse perplexe. Tant d’indifférence, pendant si longtemps, face à une telle détresse est inexcusable.

Cette tardive réaction est d’autant plus surprenante que le chef de l’Etat a fait de la réduction du chômage le test déterminant sa décision d’être ou non candidat en 2017.

Cette attitude du Parti socialiste est d’autant plus incompréhensible que détenant une majorité à l’Assemblée nationale faire de la lutte contre le chômage, en structurant son action, lui aurait permis d’éviter d’être dans l’état de désagrégation où il se trouve.

Parallèlement, Laurent Berger, le Secrétaire général de la CFDT est dans la même situation puisqu’il aura attendu jusqu’au dimanche 20 décembre 2015 pour accorder une interview où il prétend que « chacun cherche sa martingale ».

Il n’en existe aucune. S’attaquer à une aussi évidente réalité ne saurait être un jeu de hasard mais l’obligation sacrée d’un gouvernement assumant ses responsabilités humaines, sociales et économiques.

Or qu’a-t-on vu. Un Président dont le premier acte, après son entrée en fonction, a été s’essayer de changer le paysage social, non par un effort équilibré de création de richesse, capable de peser sur les inégalités, mais en utilisant un usage abusif de l’impôt sur le revenu ayant fomenté l’exil de trop nombreux soutiens de l’activité économique.

Là où Lénine avait échoué en 1922, le Président Hollande aurait dû savoir que vouloir améliorer de cette manière, en 2012, le sort des plus démunis représentait le plus sûr moyen d’accroitre leur appauvrissement.

Le résultat de ce néo-marxisme de salon ne s’est pas fait attendre, le chômage, déjà excessif, a explosé.

Une correction s’imposant on est alors passé à un Pacte de Responsabilité, mais celui-ci en tardant d’entrer en vigueur n’a fait qu’aggraver la situation. Il s’en est suivi une conférence de presse où le Président se transformant en économiste a annoncé son intention de pratiquer une politique de l’offre.

Etrange idée pour un haut responsable disposant du pouvoir de décider en dernier ressort que de proposer au pays, en guise de brouet, une théorie économique dont il détient la clé qu’il n’a jamais employée. Comprenne qui pourra.

Une fois encore le résultat recherché n’a pas été au rendez-vous car cette fois-ci c’était la demande qu’il convenait de conforter.

Aucun industriel ne prend le risque d’un investissement destiné à accroitre son offre si son carnet de commande ne le justifie pas. Faire du Piketty en préconisant la redistribution de la richesse nationale comme méthode de reconfiguration de notre société ne peut mener qu’à la désespérance de ceux qui attendent des retombées. Une politique économique aussi inadaptée aux contraintes d’un marché mondialisé était incapable d’en produire. Le seul gagnant ne pouvait être que le FN. Il l’a été.

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