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Saturne et ses anneaux, photographiés par la sonde Cassini, le 28 octobre 2016.
Saturne et ses anneaux, photographiés par la sonde Cassini, le 28 octobre 2016.
©NASA/JPL-CALTECH/SPACE SCIENCE INSTITUTE/AFP/ARCHIVES

Espace

Les anneaux de Saturne vont disparaître progressivement. Ce phénomène serait lié notamment au rayonnement ultraviolet du Soleil et à des collisions avec des micrométéorites.

Anna Alter

Anna Alter

Anna Alter est journaliste et écrivain. Docteur en astrophysique, elle a été journaliste à Science et Vie, à l'Evènement du jeudi, grand reporter à Marianne et rédactrice en chef adjointe de La Recherche. 

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Atlantico : Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les anneaux de Saturne ne sont pas une caractéristique permanente et sont en train de disparaître lentement. Qu’est-ce qui peut expliquer cette disparition ? Est-ce leur composition qui est la responsable de ce phénomène ? 

Anna Alter : Le système solaire comprend huit planètes et curieusement les quatre géantes du fond un peu punks sur les bords portent des  anneaux autour de la ceinture, on ne sait pas bien pourquoi. Mais c’est Saturne qui de loin a les plus jolis, les plus fournis, les plus brillants, les seuls facilement visibles de la terre. Des jumelles suffisent pour les observer, donc ses anneaux sont les plus regardés et les plus étudiés, pour ainsi dire brin après brin de poussière, caillou après caillou. Longtemps on a pensé que cet astre qui appartient à la race des géants, second par la taille et sixième par le rang à partir du Soleil, était le seul à avoir acquis ces décorations qui scintillent autour de son ventre rond dans les roses, les gris, les bruns doux ! Et patatras, on a appris il y a quelques années qu’il risquait de les perdre dans la bataille et ça se confirme. Tous les ans, ses ornements contiennent un  petit peu moins de matière, pour une raison simple : des micrométéorites en passant, les rayonnements et le vent solaire en soufflant perturbent leurs petits morceaux de poussières et de glace d’eau, les électrisent et les font tomber en tournoyant le long des lignes du champ magnétique saturnien. Lorsque les minuscules grêlons électriques se rapprochent trop du haut de l’atmosphère de la planète, la gravité les attire et ils se vaporisent dans les nuages. C’est une «pluie d’anneaux » qui s’abat sur Saturne,  de 30 à 40  % de sa surface subissent cette averse glacée qui représenterait l’équivalent d’un piscine olympique par jour et avec le temps, va tout s’en va, comme dit la chanson, la planète finira nue.

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Selon des chercheurs, la disparition des anneaux de Saturne pourrait prendre 300 millions d’années. Pourquoi le phénomène est-il si lent ?

Le processus est lent, très lent et pour les absorber complètement il faut compter des millions d’années, ce qui à l’échelle de l’Univers n’est rien du tout mais pour nous ça veut dire beaucoup : d’après les derniers calculs des chercheurs qui se penchent sur la question, les anneaux disparaîtront en effet dans environ 300 millions d'années, on a donc le temps de voir et d’admirer. Mais aussi de les étudier parce que, comme je l’ai dit plus haut, on ne sait pas tout.

Savons-nous comment ces anneaux se sont formés et a quelle époque ? Les anneaux de Saturne sont-ils différents de ceux de Jupiter, Uranus ou Neptune ? Ces derniers vont-ils connaitre le même sort ?

Non, on ne sait pas comment Saturne a obtenues ses magnifiques décorations. On les a vu pour la première  fois de près au début des années 1980, lorsque les  vaisseaux Voyager ont survolé les planètes géantes et on s’est rendu compte alors qu’on s’était fait des fausses idées. La sonde Cassini qui a achevé sa mission en 2017 en plongeant dans l’atmosphère saturnienne avait attesté, images à l’appui, que l’on s’était trompé sur l’origine et la nature de ces ornements célestes. Jusque là, on croyait que Saturne était né coiffé mais ses anneaux se sont avérés moins massifs qu’on ne les imaginait, ils ne peuvent pas avoir des milliards d'années, donc n’ont pas pu se former en même temps que leur propriétaire. Les parures sont de facture récente, peut-être ont –elles seulement 10 à 100 millions d'années, même du temps des dinosaures elles n’existaient pas ou à peine, mais les grosses bêtes ne s’attachaient pas à ce genre détail dans le ciel. "Ces résultats étaient totalement déroutants et bizarres", explique l’expert Jeff Cuzzi de la NASA.  Des conclusions si inattendues que pour l’heure, il n’y a pas de consensus sur la provenance des anneaux. D’aucuns se demandent si ce n’est pas un satellite naturel qui en s’approchant de son imposante planète-mère a été déchiqueté, s’est aplati devant elle, formant un disque de 74 000 kilomètre de diamètre à des poussières près, et à la fin des fins sera dévoré… Ce qui est sûr c’est que les anneaux de Jupiter, Uranus ou Neptune  sont beaucoup moins garnis, sans doute ont-ils été déjà absorbés en parties.

Savons-nous a quoi ressemblera Saturne une fois qu’ils auront disparu ?

Il ressemblera a un gros ballon bariolé.

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