La France, cet enfer fiscal où tous ceux qui ne sont pas assistés paient plus de 50% d'impôts<!-- --> | Atlantico.fr
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Les non-assistés paient plus de 50% d'impôts en France.
Les non-assistés paient plus de 50% d'impôts en France.
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Bonnes feuilles

Confronté à de graves problèmes financiers, l'Etat doit trouver le moyen de payer ses factures et d'éponger ses dettes. Simone Wapler explique comment les contribuables français sont littéralement passés à la lessiveuse. Extrait de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent" (2/2).

Simone Wapler

Simone Wapler

Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Elle est l'auteur de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent: ... et ce que vous devez faire pour vous en sortir !", paru chez Ixelles Editions en mars 2013.

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Nous payons tous au moins 50 % d’impôts. C’est inscrit sur toutes les fiches de paye, même si cette information est masquée. En effet, là où au Royaume-Uni un bulletin de paye fait trois lignes, en Allemagne il fait cinq lignes et, en France, grâce à la créativité du Code du travail, il comporte presque 40 lignes peuplées de sigles incompréhensibles pour ce qu’il est convenu d’appeler les cadres et 24 lignes pour les employés.

Mais en fait, une seule ligne vous intéresse, celle du bas, intitulée « net à payer ». C’est le montant que vous pourrez dépenser, en admettant que vous ne payiez aucun impôt direct ou indirect. Par la suite, nous appellerons ce « net à payer » le « salaire empoché ». Les autres chiffres ne sont que de l’argent fantôme puisque vous n’en disposerez jamais. Un deuxième chiffre doit cependant vous intéresser : ce que votre poste coûte à votre entreprise. C’est sur la base de ce chiffre qu’un employeur décide ou non d’embaucher. Il s’obtient en additionnant votre salaire brut et les charges de l’employeur. On peut dire que c’est le « prix de votre travail ».

Tout l’argent que vous n’avez pas reçu, peu importe que ce soit vous ou votre employeur qui le paye. Vous ne l’avez pas reçu, point. Vu du côté de votre employeur, peu importent les charges que vous payez, vous, ce qui lui importe c’est ce que vous lui coûtez.

Si votre « salaire empoché » est de 4 000 € par mois, vous pourrez constater sur votre fiche de paye que l’État aura capté à son profit plus de 4 600 €. Si l’État ne prélevait rien, votre employeur pourrait vous verser un « salaire empoché » de 8 600 € sans augmenter le prix du travail de son entreprise.

Intéressons-nous au cas de quelqu’un gagnant le SMIC dont le « salaire empoché » après quelques heures supplémentaires est de 1 300 €. L’État a capté 1 100 €. Dans cet exemple, l’employeur pourrait verser un « salaire empoché » de 2 400 €.

Dans ces deux cas, l’ensemble des charges dépassent 110 % du « salaire empoché ». Autrement dit, vous payez 54 % d’impôts. Certes, ce sont des charges d’assurance : maladie, vieillesse, chômage. Mais ce sont aussi des impôts puisque tous ces services sont publics et que l’État en a le monopole. En fait, vous en payez bien plus, puisque vous allez vous acquitter de la CSG et de la CRDS.

Ce n’est pas tout. Vous allez dépenser votre « salaire empoché » et donc vous acquitter de la TVA dont le taux varie de 2,10 % à 19,60 %, ce dernier taux étant dit « normal ». En pratique, tout le monde est donc taxé à plus de 60 %. Comme disait Michel Audiard, à ce rythme, « il ne nous restera bientôt plus que l’impôt sur les os ».

Les impôts directs, dont on parle beaucoup, ne représentent finalement pas grand-chose face à cette taxation indirecte que tout le monde subit. Ceci permet de noyer le poisson, de faire diversion et d’éviter de parler d’un sujet qui fâche : pour financer sa surenchère d’assurances, l’État recourt à une pression fiscale énorme sur tous ses citoyens et à la dette. Les charges sociales, qu’elles soient payées par l’employé ou par l’entreprise, sont destinées en effet pour plus des trois quarts à la protection sociale et les dépenses de redistribution représentent le tiers du PIB de la France.

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Extrait de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent" (Ixelles éditions), 13 mars 2013

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