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La dure réalité qui se cache derrière l'idéologie du "vivre-ensemble"
©Giovanni ISOLINO / AFP

Bonnes feuilles

"L'immigration est une chance pour la France." Voilà ce que l'on nous répète en boucle, depuis des décennies. Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron ont tous prononcé cette phrase. Et si on vérifiait ? Laurent Obertone entreprend ce travail dans son enquête "La France Interdite" publiée aux éditions RING. Extrait 2/2.

Laurent Obertone

Laurent Obertone

Laurent Obertone est journaliste diplômé de l’ESJ de Lille. Après avoir travaillé pour un hebdomadaire français, il s'est consacré à l'écriture de "La France orange mécanique" (2013, Editions Ring). Il est l'auteur de "La France Big Brother" (2015, Editions Ring). Son dernier livre s'intitule Guerilla (2016, Editions Ring). 

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L’immigration en elle-même n’est pas «  mauvaise ». Elle peut même être objectivement bénéfique, quand elle cible le mérite et la qualité,

plutôt que l’indigence et la quantité. La quantité, qui est le choix de la France, présente à court terme, et pour certains, de sérieux avantages. Si l'on augmente la quantité de main-d'œuvre, son prix baisse, et ses bénéfices bruts augmentent. Il est facile d'en déduire que les gagnants sont à la fois les immigrés et les employeurs. On comprend que les patrons se montrent souvent favorables à l’immigration. Mais les autres travailleurs? Si vous ajoutez à la France 10 millions d’individus, quels qu’ils soient, le PNB de la France augmentera. Ce qui fait de l’Inde la cinquième puissance économique mondiale, devant la France, malgré un PIB par habitant près de trente fois inférieur au nôtre. Certes, le nombre d’individus accroît la taille du gâteau 128 économique. Mais les parts sont-elles plus grosses pour tout le monde? En aucun cas. Les travailleurs moyens n’y gagnent rien, et y perdent même en matière de fiscalité. Quant aux travailleurs faiblement qualifiés, exposés à la concurrence directe de l’immigration, ils y perdent en matière de salaire, et d’emploi (Chiswick, 2006). On a montré aux États-Unis cet impact négatif de l’immigration sur les salaires des natifs, en particulier les moins qualifiés ( Jaeger, 1998 ; Borjas, 2004). En Angleterre, même constat  : l’immigration affecte assez peu les salaires moyens, mais tire significativement vers le haut les salaires élevés, et vers le bas les salaires faibles (Dustmann et al., 2013 ; Nickell & Salaheen, 2008). Ce sont les pauvres qui payent les premiers. Les immigrés déjà installés seraient d’ailleurs les premières victimes économiques des immigrations plus récentes (Borjas & Katz, 2005). L’immigration peu qualifiée pèse donc sur les finances publiques, contribue à l’accroissement des inégalités de revenus, et augmente le recours aux aides sociales des natifs peu qualifiés. Elle accroît le fossé entre les gagnants et les perdants de la mondialisation. Comme le résume Borjas : « Le débat ne porte pas sur le fait de savoir si le pays se porte mieux – le gain net semble être beaucoup trop faible […]. Le débat porte en réalité sur le fait que certains y gagnent considérablement, quand d’autres y perdent. En bref, le débat sur l’immigration est une lutte serrée entre les gagnants et les perdants. »

Extrait de La France Interdite de Laurent Obertone aux éditions RING

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