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La déclaration de candidature à la présidentielle : une communication ritualisée, puissante et singulière
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Mise en scène, présence dans les médias ... Depuis 1965, les déclarations de candidatures aux élections présidentielles font l'objet d'un véritable rituel. Deux candidats s'apprêtent à franchir le pas pour 2022.

Freddy Roy

Chargé de cours Sorbonne Paris Nord et Univ. Catholique de l’Ouest

Consultant en communication politique www.politiqueetcommunication.fr

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La déclaration de candidature à la présidentielle : une communication ritualisée, puissante et singulière

La date de la déclaration de candidature d’Éric Zemmour semble obséder les journalistes. « Tout est en place. Je n’ai plus qu’à décider du jour et de la manière » a répondu le polémiste le dimanche 7 novembre. Dès lors, il semble logique de s’intéresser - pour lui-même et pour les autres compétiteurs -, au changement de statut d’une telle déclaration et à la manière de pratiquer l’exercice. On observe le phénomène depuis 1965 et, pour cette présidentielle 2022, seuls deux candidats potentiels s’apprêtent à franchir le pas. 

Du candidat virtuel au statut de candidat officiel

Il s’agit, outre la symbolique du lieu voire de la date, de passer de l’état de candidat virtuel à celui de candidat officiel. Généralement, c’est un moment solennel où le postulant donne le ton de sa future campagne, explicite ses motivations, précise les clivages (mondialistes/nationalistes, gauche/droite... Chaque candidat(e) présente sûr les grandes orientations de son projet pour la France. 

Après sa déclaration, un(e) candidat(e) change de statut. Il accepte de facto de se soumettre encore un peu plus aux règles de cette compétition électorale unique au monde. Son attitude, ses propos, ses soutiens seront un peu plus scrutés. Bien sûr, il bénéficie à cette occasion d’une importante couverture médiatique et les phrases clé des candidats sont systémiquement reprises. Reste les modalités. 

Un rituel aux caractéristiques précises 

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Une déclaration télévisée, en plateau ? Une annonce à partir d’un lieu symbolique ? A éviter évidemment le communiqué de presse à la manière de Lionel Jospin qui avait adressé un fax à l’AFP (2002) ! Une déclaration à la presse écrite (Chirac, 1994 et Sarkozy, 2006) ?

L’objectif principal du candidat détermine souvent le ton, le lieu et le moment. S’agit-il de rappeler l’expérience passée ? De rappeler la légitimité électorale ? Sa proximité avec les électeurs ? De marquer la rupture ? L’ancrage dans la France profonde ? Son indépendance vis-à-vis de la technostructure et des formations politiques ? 

Le rituel de la déclaration se compose de caractéristiques indispensables. Il y a toujours une prise de parole publique, la présence des médias,  une présentation de soi-même, des engagements forts et une volonté d’agir pour son pays. Autres points communs entre les candidats : la détermination, la passion, voire le sacrifice et une intention : devenir président de la République. A cet égard, il convient de rappeler que de nombreux candidatent, en réalité, pour témoigner, faire bouger les lignes ou encore négocier des accords aux législatives.

Une mise en scène de la parole politique 

Reste que se porter officiellement candidat ne constitue point un exercice facile. Le message de fond et le style se doivent d’être mis en valeur à l’occasion de l’exécution de cette mise en scène de la parole politique.

Il convient aussi d’intégrer que ce sont les médias qui reçoivent les messages et les font circuler. Candidater revient idéalement à produire une communication ritualisée, puissante et singulière car les médias s’appuieront sur le volet narratif du récit. Quant à la forme, elle se doit d’être soignée : « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface »

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