L'année la plus longue : 2015 durera une seconde de plus et internet va le sentir passer<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
26 secondes intercalaires ont été ajoutées depuis 1972.
26 secondes intercalaires ont été ajoutées depuis 1972.
©Pixabay

Décalage

Le 30 juin 2015 à 23h59 et 59 secondes, les horloges atomiques du monde entier s'arrêteront l'espace d'une seconde. Celles-ci afficheront une heure peu commune, à savoir 23:59:60, avant d'indiquer finalement 00:00:00 au matin du 1er juillet 2015.

Les ingénieurs en informatique du monde entier s'en arrachent déjà les cheveux. Depuis l'introduction de la première seconde "intercalaire" en 1972, le procédé a été appliqué à 25 reprises, occasionnant souvent des effets regrettables depuis l'explosion d'internet.

Le 30 juin 2015 à 23h59 et 59 secondes, les horloges atomiques du monde entier s'arrêteront l'espace d'une seconde. Celles-ci afficheront une heure peu commune, à savoir 23:59:60, avant d'indiquer finalement 00:00:00 au matin du 1er juillet 2015. L'addition de cette seconde intercalaire, annoncée cette semaine par l'Observatoire de Paris et son laboratoire Systèmes de Référence Temps-Espace - SYRTE1, aura pour but de maintenir l'horloge terrestre en phase avec les variations capricieuses du temps astronomique. Il s'agit en l'occurrence du ralentissement de la rotation de la Terre.  

Le Temps universel coordonné (UTC) et le Temps universel (UT) défini par l'orientation de la Terre par rapport aux étoiles ne doivent souffrir d'aucun décalage. La rotation de la Terre est influencée à la fois par les secousses sismiques, le cycle des marées, et plus largement par les aléas climatiques au fil des années. Les scientifiques doivent donc agir en conséquence et prévenir ces évolutions avec un maximum d'efficacité.

Mais le 30 juin 2012, l'ajout de la dernière seconde intercalaire a causé des turbulences pour plusieurs sites internet tels que Foursquare, Reddit, ou encore LinkedIn. Tous ont cessé de fonctionner dès l'ajout de cette fameuse seconde dite "flottante". Le créateur du système d'exploitation Linux, Linus Torvalds, avait ainsi expliqué cette défaillance en 2012 sur le site Wire : "Chaque fois qu'une seconde intercalaire est ajoutée (ou presque) nous décelons quelque chose de problématique. C'est un phénomène très contraignant, il s'agit d'un cas d'école auquel on ne s'attend pas, les utilisateurs n'y sont pas préparés." 

Au même titre que des failles informatiques majeures (bugs), cette seconde intercalaire menace en effet  la synchronisation de l'heure informatique avec celle des horloges atomiques, ce qui risque d'engendrer des anomalies en cascade dans de nombreux systèmes informatiques.

Pour éviter de trop souffrir de cette épine dans le pied, les géants du net doivent souvent improviser afin de trouver des solutions alternatives, à l'instar de Google dont l'ingénieur Christopher Pascoe avait décrit le subterfuge consistant à retarder les horloges d'une seconde en fin de journée, pour compenser cet embarrassant saut dans le temps. Google envisage aussi de diviser cette seconde intercalaire en millisecondes qui seront progressivement parsemées dans le système de manière imperceptible avant la date fatidique. 

"Quand il nous a fallu ajouter cette seconde supplémentaire à minuit, nos horloges avaient déjà pris en compte la modification en infléchissant progressivement le temps au long de la journée". Mais il ne s'agit cependant pas d'une solution miracle. "Qu'advient-il des opérations écrites réalisées pendant cette fameuse seconde? Un email envoyé dans ce laps de temps sera-t-il correctement acheminé?" s'était interrogé l'ingénieur sur son blog.

Si cette habile manœuvre de bricolage peut sembler logique et enfantine, toutes les sociétés ne disposent pas des outils d'ingénierie nécessaires pour remédier aux problèmes que peut causer cette seconde intercalaire. Des entreprises américaines ont envisagé un temps de s'associer pour faire fi de cette embarrassante seconde, mais une telle décision reviendrait à bouder notre conception ancestrale du temps régie par la rotation de la Terre et par le jour solaire. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle? 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !