Incertitudes sur la présidentielle 2022 : petite guide du qui hésite entre qui et qui<!-- --> | Atlantico.fr
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Une étude menée par Kantar Public et Epoka s’est intéressée aux intentions de vote et aux hésitations des Français pour le scrutin présidentiel de 2022.
Une étude menée par Kantar Public et Epoka s’est intéressée aux intentions de vote et aux hésitations des Français pour le scrutin présidentiel de 2022.
©Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Tentations des électeurs

Une enquête menée par Kantar Public et Epoka s’est intéressée aux intentions de vote et aux hésitations des Français dans le cadre de l’élection présidentielle. Que révèlent les indécisions des citoyens à quelques semaines du vote ?

Laure Salvaing

Laure Salvaing

Laure Salvaing est Directrice générale de Kantar Public France.

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Atlantico : A une semaine de la fin du recueil des parrainages à l’élection présidentielle, vous publiez une étude pour Kantar Public et avec Epoka ("Les Français et l'élection présidentielle") au cours de laquelle vous appréciez le potentiel et le rapport de force électoral, vous vous attardez notamment sur l’indécision des électeurs. Quelles sont les découvertes majeures de vos recherches ?

Laure Salvaing : L’enseignement majeur de notre étude est « le score » des hésitants : en effet 30% des Français inscrits sur les listes électorales hésitent encore, à 6 semaines du premier tour, entre plusieurs candidats. Cette hésitation montre à quel point les choses ne sont pas figées et à quel point les prochaines semaines de campagne vont être décisives. 

Comment se répartissent à l’heure actuelle les électeurs indécis ? Quel est le profil politique des hésitants ?

Plus précisément, nous avons 8% d’électeurs qui envisagent aussi bien de voter pour Éric Zemmour que pour Marine Le Pen ; 7% qui hésitent pour l’heure entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse ; 6% qui pourraient voter pour Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen… 

Le profil des hésitants est très différent d’un segment à l’autre, par exemple chez les électeurs qui hésitent entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, on trouve davantage de cadres, âgés de 65 ans et plus, quand chez les hésitants Jean-Luc Mélenchon – Marine Le Pen, les jeunes sont plus nombreux. 

Qu’est-ce qui fait hésiter ces électeurs et ce qui pourrait les faire se décider ?

Aujourd’hui, les électeurs ne sont plus aussi fidèles à un parti qu’avant : le vote s’est davantage individualisé et chacun va puiser dans les programmes des uns et des autres des idées qui leur plaisent: c’est pourquoi ils sont de plus en plus nombreux à hésiter.

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Ce qui pourrait les faire se décider c’est que l’un des candidats prenne position sur une thématique ou une préoccupation qui leur tient particulièrement à cœur. Pour les candidats, c’est très difficile car aucun consensus ne se fait autour d’une même préoccupation: certains électeurs ou potentiels électeurs s’intéressent particulièrement au pouvoir d’achat, d’autres uniquement à l’immigration; et enfin d’autres encore à l’éducation. Les prochaines semaines de campagne permettront peut être de faire émerger un consensus sur la priorité absolue des prochaines années. 

Cela doit-il nous faire relativiser les sondages d’opinion plus classiques pour anticiper ce que sera l’élection de 2022 ?

Notre approche est complémentaire aux intentions de vote classiques : les intentions de vote doivent être suivies dans le temps, tout au long de la campagne afin de comprendre les dynamiques à l’œuvre. 

Contrairement à une intention de vote où l’on demande aux futurs électeurs de « choisir » un candidat et un seul, il s’agit ici de demander à tous les Français interrogés d’indiquer pour chaque candidat(e) dans quelle mesure ils envisagent ou non de voter pour lui ou elle. Cela permet ainsi d’évaluer pour chaque candidat son potentiel électoral, au-delà de son « socle », mais également ses limites en tenant compte de la proportion d’électeurs qui n’envisageraient en aucun cas de voter pour lui. 

Quels candidats risquent de plus profiter ou subir le poids de cette hésitation ? L’issue du premier et du second tour peuvent-elle se jouer sur les électeurs hésitants ?

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L’issue du scrutin dépendra largement du comportement et du choix final de ces électeurs pour l’heure hésitants et qui se décideront en fonction des événements de la campagne. Beaucoup de choses peuvent donc encore se jouer, mais notons à ce stade que : 

Marine Le Pen paraît disposer de réserves de voix plus importantes qu'Éric Zemmour, ce qui lui permettrait de faire la différence dans les semaines à venir alors qu’ils sont pour l’heure au même niveau en termes d’intentions de vote.

Emmanuel Macron semble disposer encore de certaines réserves de voix chez plusieurs électorats hésitants.

A gauche, peu de réserves de voix existent chez les hésitants et celles-ci sembleraient surtout pouvoir bénéficier à Jean-Luc Mélenchon dont l’écart avec les autres candidats paraît aujourd’hui important.

Pour retrouver l'étude de Kantar Public et Epoka, cliquez ICI

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