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La hausse des impôts ne fait que commencer…
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EDITORIAL

Le deuxième plan de rigueur annoncé par François Fillon ne suffira pas : comme le premier, il ne réduit pas suffisamment le train de vie de l’État.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Le deuxième plan de rigueur en trois mois annoncé par François Fillion, va frapper plus fort que le précédent. Il ajoute sept milliards de prélèvements aux dix-huit déjà prévus. Mais personne n’est dupe. Il ne s’agit pas d’un solde de tout compte. On sait déjà que l’ordonnance est insuffisante. La conjoncture démontrera vite que les recettes sont surestimées. Car la prévision de croissance pour 2012, déjà revue en baisse à un pour cent, parait irréaliste, la Banque de France avançant déjà un taux zéro pour le quatrième trimestre 2011. D’autres chapitres ne seront pas au rendez-vous. Ainsi l’augmentation sensible de la taxation des dividendes est particulièrement inopportune, au moment où la baisse de la Bourse va conduire les entreprises à réduire leurs distributions, alors que le recul de l’activité va laminer leurs profits : la décélération de l’activité engendre une fuite de la manne taxable. Si le gouvernement veut respecter le calendrier rigoureux de réduction du déficit, il sera conduit à édicter un troisième plan de rigueur avant la fin du quinquennat. Après l’élection présidentielle de mai, on imagine un quatrième acte, dont la teneur dépendra de celui qui détiendra les clés de l’Elysée. Un scénario peu alléchant, mais qui parait accepté jusqu’ici par les Français, malgré son caractère entièrement nouveau à quelques mois d’une élection capitale, comme en témoigne la remontée de la cote de popularité de Nicolas Sarkozy dans les sondages.

L’ampleur de l’effort demandé pour l’instant ne doit pas faire illusion. Il a été accueilli par la communauté financière comme un pas dans le bon sens, sentiment qui n’est pas départi d’une grande prudence, bien qu’un ralentissement dans la progression du déficit budgétaire ait été annoncé simultanément. Car il faudra aller plus loin. Les deux premiers plans Fillon n’ont pas suffisamment frappé l’Etat au cœur de son train de vie. Ils ont choisi pour l’essentiel (15 milliards) une augmentation des impôts, et seulement trois milliards pour la réduction des dépenses publiques. Bien que champion d’Europe dans ce domaine, notre pays répugne toujours à demander à l’Etat de se serrer la ceinture et finit pas accepter un alourdissement de la fiscalité, malgré les innombrables rapports qui dénoncent les mauvais usages qui sont faits des recettes publiques et réclament un désengagement là où le privé ferait mieux..

Le plan gouvernemental débouche ainsi sur un patchwork un peu flou qui répond avant tout à une logique de court terme : éviter une levée de boucliers dans l’opinion qui assombrirait le climat social et prendre de court par certaines initiatives des propositions qui pourraient être faites par le candidat socialiste à l’élection présidentielle. Cette habileté politique néglige pourtant un aspect essentiel : on attend toujours des mesures susceptibles de soutenir l’indispensable croissance et cette carence explique pourquoi l’écart continue de se creuser entre la France et l’Allemagne sur le marché de la dette.

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