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Hausse de l'espérance de vie : les avantages méconnus du maintien des personnes dépendantes dans un cadre familial
©Flickr

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Avec le vieillissement de la population et l'augmentation de l'espérance de vie se présente un nouveau défi pour la France : assurer à séniors le droit de vieillir dans la dignité.

Valérie Debord

Valérie Debord

Valérie Debord est 1ere Vice-Présidente de la Région Grand Est.

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D’ici 2030, un Français sur quatre aura plus de 65 ans. Alors que la population ne cesse de croître, nous vivons également de plus en plus âgés. L’espérance de vie à la naissance d’un Français et d’une Française nés en 2015 est de respectivement  79 ans et de 85 ans, elle devrait atteindre environ 89 ans pour les femmes et 82 ans pour les hommes en 2030. Nous ne pouvons naturellement que nous réjouir de l’allongement de la durée de vie, mais celle-ci nous lance un défi majeur : bien vieillir dans la dignité. 

L’élection présidentielle est l’occasion de lancer le débat et de proposer des solutions innovantes sur la prise en charge et l'accompagnement de la perte d'autonomie inhérente au grand âge.

Maintenir dans un cadre de vie familier connu les personnes dépendantes

Notre sécurité sociale repose sur le principe de solidarité. Cette solidarité ses fondateurs l’ont naturellement voulu entre les plus aisés et les moins riches d’entre nous, mais aussi entre les générations. Aussi, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) permet aux personnes âgées de rester chez elles, même lorsqu’elles ne peuvent plus accomplir seules certaines tâches du quotidien. Grâce à cette aide, plus d’un bénéficiaire sur deux de cette allocation en faveur de l’autonomie a pu se maintenir à son domicile. Aujourd'hui en France plus de 750 000 personnes sont concernées par ces prestations à domicile. 

Il s’agit d’un véritable enjeu pour notre société de tout mettre en œuvre pour assurer la meilleure qualité de vie pour les personnes âgées dépendantes. Le maintien à domicile dans un environnement familier et donc rassurant où tant de souvenirs sont attachés est un élément essentiel et le souhait de celles et ceux qui doivent affronter le vieillissement, avec la perte de certaines facultés qu’il peut entraîner. L'accompagnement au quotidien de la famille des personnes âgées dépendantes et savoir comment aider les aidants familiaux devient un enjeu central.

Des dispositifs encore trop peu connus des familles

Si des dispositifs existent force est de constater que si le métier d’assistante maternelle est bien connu, celui d’accueillant familial reste encore trop confidentiel. Preuve en est leur nombre qui n’a que peu progressé depuis 2008 : ils sont encore moins de 10 000, avec une progression de seulement 5,7% en sept ans. Ce chiffre est à mettre en rapport avec le nombre total de personnes âgées dépendantes… Il s’agit pourtant d’une des solutions mise à la disposition des familles. 

Des efforts insuffisants qui doivent être amplifiés

La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement, voulue par le gouvernement, si elle a permis de poser la question de la manière dont la France souhaite répondre au défi de l’allongement de la durée de vie n’a pas apporté les réponses suffisantes car elle n’envisage le vieillissement que comme un phénomène péjoratif. 

Au contraire de ce qui a été fait depuis 5 ans, je suis persuadée qu’il est nécessaire d’envisager et d'imaginer davantage des mécanismes ouverts aussi bien aux personnes en perte d'autonomie qu'à l’immense majorité des personnes âgées qui ne souffrent pas de dépendance. Soulevons également la question de la solitude. Face à ce défi auquel sont confrontées un certain nombre de personnes, notamment de plus de 75 ans – ils sont presque 30% à ressentir un phénomène de solitude le développement de l’accueil familial est de nature à apporter des solutions puisqu'il permet l’accompagnement des personnes dépendantes, tout en offrant une convivialité et un maintenant un véritable lien social fortement réclamé par les personnes âgées. 

La refonte du statut de l’accueillant familial et une politique plus volontariste de l’Etat sont seuls à pouvoir répondre aux besoins d’accueil des personnes âgées au sein de l’accueil familial pour permettre aux personnes en perte d'autonomie de vieillir dans la dignité.

La question est essentielle, les enjeux sont immenses, nous avons le devoir d'y apporter d'y apporter une réponse sérieuse.

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