Gravity cartonne aux Oscars : à quel point est-il réaliste ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Gravity, un film sur l'espace qui réunit à l'écran Sandra Bullock et George Clooney, fait beaucoup parler de lui.
Gravity, un film sur l'espace qui réunit à l'écran Sandra Bullock et George Clooney, fait beaucoup parler de lui.
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Film de l'espace

Le cinéaste mexicain Alfonso Cuarón a remporté 7 récompenses lors de la 86e cérémonie des Oscars à Hollywood, dont le titre de meilleur réalisateur pour son film Gravity.

C'est l'événement cinématographique de ce mois d'octobre. Gravity, un film sur l'espace qui réunit à l'écran Sandra Bullock et George Clooney, fait beaucoup parler de lui. Considéré comme un chef-d’œuvre par une grande partie de la critique, le film d'Alfonso Cuarón pose également des questions concernant son réalisme. Les événements tels qu'ils sont racontés et montrés dans Gravity sont-ils plausibles ?


Un réalisme très poussé

"Au début, dès les premières images, je me suis cru reparti là-haut ! J’ai eu l’impression de revivre mes missions et avec le sentiment que c’étaient des images que j’avais tournées moi-même", s'enthousiasme Jean-François Clervoy, 975h en apesanteur en trois voyages spatiaux effectués à bord d’Atlantis, Mir et Discovery. Selon lui, "tout est exact" dans le rendu : "L’acoustique, l’éclairage, les scaphandres, les vaisseaux, les sorties extra-véhiculaires, les mouvements dans l’apesanteur, l’inertie des corps, les lois de la physique, la façon de saisir un objet, la vision de la Terre".

Même son de cloche chez Garrett Reisman, un ancien astronaute de la Nasa. Dans une tribune publiée pour Forbes, il explique que "le mouvement et la physique d'une sortie dans l'espace sont rendus de manière très précise". L'Américain note également un souci du détail dans la réalisation : "Quand le personnage de Sandra Bullock tourne les deux vannes pour couper le débit d'oxygène du Soyouz, ce sont exactement les bonnes vannes. Quand elle veut commander le moteur de manœuvre orbital, le CKD, elle appuie sur le bon bouton qui est lui-même correctement étiqueté".

Il faut dire que les acteurs ont subi un véritable entraînement pour rendre leur performance - et donc le film - crédible. "Je suis juste impressionné que Sandra Bullock ait subi un grand nombre d'entraînements que nous faisons. Elle faisait ce que nous faisons pour nous préparer à la gravité zéro et aux sorties dans l'espace", raconte Mike Massimino, 571h dans l'espace.


Interview des Dr Coleman et Massimino.

Quelques incohérences

Gravity apparaît donc comme totalement crédible sur la forme. Mais l'est-il sur le fond ? Selon jean-François Clervoy, "chaque séquence prise séparément est possible et réaliste. Mais l’accumulation des événements tels qu’ils s’enchaînent dans le scénario, non". L'astronaute estime que "certains éléments sont exagérés : il est vrai qu’un débris peut percuter un vaisseau et créer une situation de catastrophe. Mais pas des débris en masse, car dans ce cas, on change la trajectoire du vaisseau. Dans la réalité également, Hubble, la station internationale (ISS) et la station chinoise ne se trouvent pas sur la même orbite…"

Une autre scène pose problème aux spécialistes. Alors que les deux personnages sont accrochés au même fil, l'un des deux se sacrifie pour permettre à l'autre de survivre. Dans la réalité, ce sacrifice serait inutile, le câble ne se tendant pas comme on le voit dans le film. "Il n'y avait absolument aucune raison qu'il se sacrifie", écrit Garrett Reisman. Il aurait en effet suffi que l'un des deux attrape l'autre. Avec un bémol toutefois : "Essayez de vous allonger sur de la glace pendant qu'un poids de 200 kg vole au-dessus de vous et essayer d'attraper une attache sur ce poids alors que vous portez les gants d'une armure médiévale. Pas si facile".

"La licence artistique"

Les avis divergent, en revanche, sur une autre séquence de Gravity. "Vous ne pouvez pas regarder aux alentours, voir un autre vaisseau spatial et puis le rejoindre, simplement en se mettant dans la direction, avec un engin d'atterrissage et un extincteur", explique Garrett Reisman. Une analyse que ne partage pas Jean-François Clervoy, selon qui "le fait d’aller, en cas de panne, d’un vaisseau à l’autre et quasiment à vue" est plausible. Il ajoute : "Vous savez, les astronautes d’Apollo XIII ont visé la Terre pour rentrer".

L'astrophysicien Neil DeGrasse Tyson est, lui, moins tendre avec le film. Il a dévoilé via Twitter toutes les erreurs qu'il a relevées en voyant le film. Même lorsque celles-ci n'ont rien à voir avec l'espace - lorsque George Clooney explique à Sandra Bullock, médecin, quels sont les effets d'une privation d'oxygène.

Mais ces détails n'empêchent pas les astronautes qui se sont exprimés sur le film de l'avoir trouvé très bon. "Toutes ces erreurs ont été faites pour faire avancer l'intrigue ou ajouter du drame. C'est la licence artistique que nous devrions accorder aux cinéastes", estime Reisman. Et de conclure : "Il s'agit d'un divertissement, pas d'un documentaire".

Article déjà publié sur atlantico.fr le 20 octobre 2013

"Il n'y avait absolument aucune raison que Clooney se sacrifie !!!

En savoir plus: http://www.maxisciences.com/gravity/gravity-realiste-ou-non-les-incoherences-du-film-spatial-d-039-alfonso-cuaron_art31134.html
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