La génération Y face à la crise : enquête sur les jeunes adultes du 21e siècle <!-- --> | Atlantico.fr
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Née entre 1980 et l'an 2000, d'ici 2015, la génération Y devrait représenter 15% de la population européenne et 40% des actifs français.
Née entre 1980 et l'an 2000, d'ici 2015, la génération Y devrait représenter 15% de la population européenne et 40% des actifs français.
©Reuters

D'jeunes

Portrait-Robot de ceux qui réinventent le concept "d'adulte". Premier volet : l'adulescence (1/4).

Si les sociologues désignaient les personnes nées en 1960 et 1979 comme la génération X, on parle aujourd'hui de génération Y, de génération millénaire ou encore de génération Peter Pan. Née entre 1980 et l'an 2000, d'ici 2015, cette génération devrait représenter 15% de la population européenne et 40% des actifs français selon une publication de Cap 2020.

Frappée par la crise, cette génération d'éternels enfants reste positive. Selon une étude du Pew Research Center, aux Etats-Unis, "Les nouveaux entrants sur le marché du travail ont été les derniers à être embauchés et les premiers à perdre leur travail." Toujours Outre-Atlantique, 37% des moins de 30 ans ayant terminé leurs études sont au chômage. En France, 22% des 15-24 étaient sans-emploi au premier trimestre 2012, selon les chiffres du Bureau International du Travail.

Et arriver sur le marché du travail en période de crise a malheureusement des conséquences à long termes. Les jeunes diplômés en porteraient les stigmates pendant quinze ans selon une étude de l'Université de Yale. Alors génération sacrifiée par ses aînées comme le décrit l'éditorialiste Hannah Betts ? "Si les baby boomers se sont tout accaparés, les ressources économiques, écologiques, les droits sociaux et sexuels, c'est à nous que revient de payer la facture", écrit celle qui appartient à la génération X dans le quotidien britannique The Guardian.

En France, dans les années 1970, sociologue Louis Chauvel estimait déjà que les classes d'âges succédant aux baby boomers subissaient un triple handicap, avec des salaires moins élevés, un risque de déclassement plus élevé et accès à la politique difficile, la situation a été aggravée par la crise.Mais cette tendance serait exacerbée par la crise comme le souligne Martin Hirsch, haut-commissaire à la Jeunesse, cité par le quotidien Le Figaro. "Entre le troisième trimestre 2008 et le troisième trimestre 2009, le taux de chômage a augmenté 2,7 fois plus vite pour les jeunes que pour la population totale (+ 4,6 points contre + 1,7) pour atteindre 23,8% (9,1% pour l'ensemble de la population)".

Mais la génération Y restera positive face à ces constats. Toujours selon le Pew Research Centre, 41% de la génération Y se dit "satisfaite" de sa situation, contre seulement 30% chez les X. Les Y ou les Peter Pan auraient donc malgré tout confiance en l'avenir. Néanmoins, une des caractéristique de cette génération malchanceuse mais positive, sereait de prolonger l'adolescence, repoussant aussi longtemps que possible toute forme d'engagement selon le sociologue de l'université du Kent, Franck Fured.Pour lui,"les gens ont peur de se sentir adultes. Ils n'y voient aucun avantage. Toutes les valeurs culturelles de notre société sont basées sur la jeunesse. Plus on s'en éloigne, plus ça nous rend anxieux. Les gens se persuadent que leur comportement immature est synonyme d'insouciance et de liberté, mais il est dicté par la peur". 

Mais Hannah Betts offre une toute autre analyse, à cette "peur de l'engagement". Pour elle il s'agirait davantage d'une preuve de prudence vis-à-vis des engagements que l'on ne peut tenir, plutôt qu'une forme d'insouciance. Les Peter Pan, malgré leur insouciance apparente, seraient donc plus responsables que leur aînés ? 

Quelle que soit la signification qu'on leur donne, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Selon l'Insee, en 2011, l'âge moyen du premier mariage chez les femmes était de 30 ans alors qu'il était d'un peu plus de 24 ans en 1946, et l'âge moyen du premier enfant en 2009 était de 30 ans.Aux Etats-Unis, en 2009, seuls 21% des 18-28 ans étaient mariés contre 54% en 1963. Bien sûr, l'allongement de la durée des études y est également pour quelque chose. 

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