« En même temps » ou soumission ?
Général Philippe Schmitt : "Emmanuel Macron a osé…"
Le 1er novembre, comme chacun sait, c’est la Toussaint, fête solennelle chrétienne qui honore tous les saints comme son nom l’indique.
Pour nous Français, c’est aussi l’anniversaire de la “Toussaint Rouge” appelée parfois “Toussaint sanglante” qui marque le début de la guerre d’Algérie. En effet, le 1er novembre 1954, soixante-dix attentats ont lieu sur une trentaine de sites du territoire algérien. Ils visent à la fois des bâtiments militaires à Biskra, Batna et Khenchela et des attaques de personnes. On décompte neuf premières victimes : deux musulmans, trois civils européens et quatre militaires. Dès l’indépendance de l’Algérie, le 1er novembre est proclamé fête nationale de la République algérienne démocratique et populaire. Pour nous Français, c’est le début d’une tragédie avec son cortège de massacres, d’exactions, de trahisons et d’abandon.
Pour autant, et cela est passé quasiment inaperçu dans la presse française, à l’occasion du 69e anniversaire de ce funeste 1er novembre, notre Président de la République s’est fendu d’un « message de félicitations » à son homologue algérien, le président Abdelmadjid Tebboune, lui souhaitant à lui-même ainsi qu’à l’Algérie « davantage de prospérité » et soulignant que les deux pays partageaient les « les mêmes ambitions dans une dynamique renforcée » (sic !) Dans le même texte, le président Macron a rappelé la « nécessité » de poursuivre les travaux sur le dossier de la mémoire au sein de la commission mixte mise en place à cet effet. On peut légitimement s’interroger sur l’opportunité d’adresser un tel message à cette date. Il fallait oser !
Tous ceux qui, dans leur chair et dans leur tête, conservent les stigmates de ce conflit, apprécieront. Et puis, quitte à écrire au président de la république algérienne en cette fête de la Toussaint, pourquoi ne pas avoir profité pour aborder l’état de certains cimetières européens ou dans un autre registre la reprise de couplets anti-français dans l’hymne national Kassaman, l’interdiction récente faite aux écoles privées algériennes d’enseigner le français et surtout l’abrogation de l’accord de 1968 qui régit l’immigration des Algériens en France ?
Il semblerait qu’en ce début de quinquennat, on ne soit plus dans le « en même temps » mais plutôt dans la soumission. Cela n’augure pas des lendemains qui chantent.
Général Philippe Schmitt
Administrateur de Secours de France
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