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François Hollande sur l'éducation : un bon constat, mais son conservatisme l'empêche de trouver des solutions
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Au piquet

Le candidat PS était ce jeudi à Orléans pour présenter son projet sur l'éducation. Un texte qui peine à résoudre les vrais problèmes qui se posent pour réformer l'Éducation nationale.

Roger Célestin

Roger Célestin

Roger Célestin est journaliste.

Il écrit pour Atlantico sous pseudonyme.

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C’est un discours truffé de vœux pieux, souvent de vieux vœux, comme dans tout discours politique. Un discours structuré par la volonté affichée de s’attaquer aux maux profonds de l’école, (sans jamais les citer cependant), alors qu'elle fournit au pays un très mauvais rapport « qualité prix ». Mais François Hollande n’est pas crédible car il refuse de modifier les paramètres principaux du système.

Ainsi, pour une position courageuse et intelligente, lorsqu'il s’oppose à l’orientation des élèves en fin de la cinquième, le candidat du PS en prend d'autres qui sont regrettables. En refusant l’autonomie des établissements ou en parlant de l’enseignement de la morale – idée absurde car la morale se diffuse par l’exemple, pas par des discours contre productifs – François Hollande déçoit par sa prudence et son conservatisme électoralistes.

Le décalage entre les idées et les moyens se vérifie tout au long du discours. Par exemple, il faut, nous dit le candidat, mieux organiser la transition entre les lycées et l’enseignement supérieur. Oui, c'est vrai. Bravo. Mais plusieurs gouvernements de droite et de gauche ont échoué à régler ce problème de l’échec massif lors des deux premières années d’université. Alors, comment François Hollande compte-t-il s’y prendre ? En accordant « une part de l’effort de la Nation à l’université pour réussir cette transition »... Clairement, cette approche, qui a déjà prouvé son inefficacité, est bien trop courte et annonce l’échec.

De plus, le candidat Hollande oublie l’urgente nécessité d’améliorer une autre transition, encore plus vitale, celle entre le CM2 et la 6ème. L’absence de collaborations et de passerelles entre l’école et le collège déstabilise de nombreux élèves et compromet la réussite des plus fragiles d’entre eux.

François Hollande a mille fois raison quand il dit que l’école de l’excellence suppose une école de la coopération plutôt qu’une école de la compétition, ou quand il veut soutenir « tout ce qui concourt à enseigner différemment et à favoriser l’épanouissement de chaque élève » .

Mais il se situe dans le registre de la pensée magique. Rien ne changera sans changer le statut des enseignants, ni sans renforcer le pouvoir du chef d’établissement et l’autonomie des établissements, sujets sur lesquels François Hollande annonce déjà avoir choisi l’immobilisme. Or, sans une réforme majeure du statut, comment mettre en œuvre concrètement des modalités différentes d’enseignement ?

La réalité c’est qu’une fois la campagne terminée, les enseignants rassurés par François Hollande reprendront toutes leurs habitudes, celles qui amènent le système à rejeter au moins 150 000 élèves sans diplôme ni qualification chaque année, et qu’ils continueront à exercer leur métier comme des sortes d’OS de l’éducation plutôt que comme des cadres.

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