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Le paradoxe Bayrou : 
grand perdant de la présidentielle 
mais recours pour la suite ?
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Post 2012

Désormais tombé à 10% dans les sondages, François Bayrou est bien loin de ses scores de 2007. Pour autant, il pourrait tirer son épingle du jeu en cas d'échec de Nicolas Sarkozy.

À dix-neuf jours du premier tour, François Bayrou continue sa lente glissade dans les sondages. Crédité de 12% à 14% au début de la campagne, le candidat centriste se stabilise aujourd’hui autour de 10%. Insuffisant pour être le troisième homme de l’élection présidentielle de 2012. Suffisant pour préserver son avenir politique.

Les raisons de ce « semi-échec » sont multiples : impression de déjà-vu, gestion rigoureuse de sa campagne par François Hollande, offensive réussie de Nicolas Sarkozy, maintien de Marine Le Pen à un niveau élevé, percée de Jean-Luc Mélenchon dont le profil anticapitaliste colle à l’air du temps. S’y ajoutent un phénomène d’usure, l’isolement d’un homme obnubilé par son destin, l’absence de relais sur le terrain, l’ambiguïté de son positionnement. François Bayrou expérimente les limites de la stratégie mise en place en 2007. Sous la 5ème République, il est rare de gagner seul contre tous, même si cette règle a connu d’illustres exceptions : le général de Gaulle en 1958, Valéry Giscard d’Estaing en 1974. Pour François Bayrou, l’heure du ralliement a sonné. La question est avec qui ? François Hollande ? Nicolas Sarkozy ?

Pour François Hollande, une alliance avec le Modem aurait l’avantage de desserrer l’étau que représentent le Front de Gauche et les Verts et d’accélérer la « sociale-démocratisation » du Parti socialiste. Il disposerait en outre, d’une plus grande liberté d’action dans le cadre des discussions avec ses alliés. Pour François Bayrou, cette solution aurait un seul avantage, celui de la cohérence : comment rallier le Président de la République après l’avoir tant critiqué au cours des cinq dernières années ?

Et pourtant ! La politique a ses raisons que le cœur ne comprend pas. François Bayrou sait qu’une défaite de Nicolas Sarkozy entraînerait l’explosion de l’UMP et la recomposition de la majorité actuelle. Elle serait l’occasion, pour le leader centriste, de mettre la main sur ses anciennes troupes - le Nouveau Centre, les radicaux, des libéraux, des centristes de l’UMP- en vue de l’élection présidentielle de 2017. Par ailleurs, le départ de Nicolas Sarkozy sonnerait le début des hostilités entre François Fillon et Jean-François Copé dont l’issue pourrait s’avérer fatale aux gaullistes.

Dans ces conditions, François Bayrou pourrait apparaître comme un recours aux yeux de l’électorat de droite. D’autant plus qu’il disposerait, par rapport à ses rivaux, d’une expérience unique et qu’il pourrait se prévaloir du soutien apporté à Nicolas Sarkozy en 2012. Même en cas de victoire, François Bayrou sait que Nicolas Sarkozy ne pourra pas se représenter, contrairement à François Hollande.

En échange de son soutien, il pourrait exiger d’avoir les coudées franches pour reconstruire l’UDF, bâtir un groupe parlementaire autonome et préparer sa candidature en 2017. De son côté, Nicolas Sarkozy pourrait être tenté de diviser sa majorité afin d’amortir les effets d’une guerre de succession et d’être en mesure de gouverner jusqu’à la fin. Pour François Bayrou la vie politique est un éternel recommencement.


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