France / Ukraine : la soirée des records pour les Bleus (et non, on ne parle pas des 7 buts tricolores)<!-- --> | Atlantico.fr
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Olivier Giroud équipe de France
Olivier Giroud équipe de France
©FRANCK FIFE / AFP

Ligue des Nations

À domicile, l'équipe de France signe une victoire record et fait le plein de confiance trois jours avant d'affronter le Portugal en Ligue des Nations. Auteur d'un doublé, Olivier Giroud réalise un exploit retentissant : pour sa centième sélection, ses 41e et 42e buts en bleu lui permettent de dépasser le record de Michel Platini.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Que pouvions-nous attendre de ce drôle de match disputé au cœur d'une période pas vraiment gaie ? Un bon moment à passer ? De jolis buts ? Une opposition conciliante ? Il ne faut pas se plaindre, nous avons eu les trois. Pourtant nous avions de quoi nous inquiéter, parce qu'il faut reconnaitre que placer une rencontre amicale juste avant deux matchs cruciaux de Ligue des Nations contre le Portugal (dimanche) puis contre la Croatie (mercredi prochain) ressemblait de près comme de loin à une idée bien saugrenue. En fait, il s'agissait du report d'un match initialement programmé le 27 mars dernier qui n'avait pu avoir lieu, confinement oblige. Alors pourquoi le rejouer ? Parce qu'il le fallait à tout prix, et particulièrement celui des droits télés. Une manne plus vitale que jamais dans le contexte actuel. Dans ces cas-là, on profite également de l'occasion pour effectuer une petite revue d'effectif, en gérant le temps de jeu des uns et les égos des autres, avant de regarder si on est vu, si possible par le plus grand nombre.

Face à une équipe d'Ukraine placée dans la même situation mais décimée par le Covid et les blessés (14 absents !), Didier Deschamps avait concocté une équipe mixte. Attention, en lisant ça, n'allez pas imaginer que notre sélectionneur multimédaillé (tout sauf un gourou de secours donc) ait présenté une équipe composée à parts égales de femmes et d'hommes ! Dans le contexte actuel, vaut mieux préciser... Non... l'équipe mixte en question impliquait un mélange raisonné entre certains cadres habituels, de jeunes étoiles montantes et d'autres joueurs habituellement titulaires, mais chez les remplaçants. Tout est clair ?

Alors, en tenant compte de l'évidente faiblesse de l'adversaire et sans oublier qu'il n'y a que peu d'enseignements à tirer d'une soirée pareille, nous devons admettre que le match fut tout de même bien agréable à regarder. Le genre de truc idéal quand les gosses portent sur les nerfs...  Au-delà du score (fleuve) et donc de l'enrichissement des statistiques, le héros de la soirée se nomme incontestablement Olivier Giroud. Un Giroud toujours décrié par certains, jamais légitime pour d'autres mais qui a tout de même frappé fort hier soir en plantant un doublé (24e et 43e) qui lui permet de dépasser le mythique Platini au classement des meilleurs buteurs de l'équipe de France. Le tout pour sa centième sélection chez les Bleus, excusez du peu... 

Au rayon (fourni hier soir) des satisfactions, nous devons également retenir la confirmation du talent du jeune Eduardo Camavinga. En ouvrant le score d'un subtil retourné (9e), le prodige Rennais aura donné le ton et montré à tous que son adresse était tout sauf provisoire... Son premier but en sélection fait tout simplement de lui le plus jeune buteur des Bleus depuis 1914. Il faut ajouter à ce tableau déjà copieux le but contre son camp de Mykolenko (39e), deux superbes frappes de Tolisso et Mbappe (65e et 82e) et une autre de Griezmann à la fin du temps réglementaire qui lui permet de passer devant Zidane au nombre de buts marqués en bleu. Décidemment, c'était la soirée des records. Le joli but inscrit par Tsingankov (53e) ressemblant à un pourboire de dictateur, nous ne l'évoquerons pas davantage...

Puisqu'il faut toujours chipoter un peu, signalons la prestation timide d'un Aouar un poil transparent, malheureusement dans la droite ligne de ses dernières prestations Lyonnaises.

Évidemment, la faiblesse de l'opposition invite à relativiser la soirée...  Mais même si cette rencontre ressemblait comme deux gouttes d'eau à un match amical de début de saison, elle aura au moins servi à nous divertir (donc à rendre le monde supportable pendant un petit moment) et à nous mettre en appétit avant LA confrontation tant attendue contre le Portugal de Cristiano Ronaldo.

Et c'est déjà pas mal, car il faut bien avouer que dans la période actuelle, nous souffrons. Vous me direz, ce n'est pas grand-chose souffrir, puisque tout le monde y arrive. Mais tout de même, entre la crise sanitaire, les stades dépeuplés, la VAR qui prouve que l'innovation n'est pas le progrès et les plus grandes affiches de notre championnat qui accouchent de spectacles à déplorer, on ne sait plus où donner de la peine. Vous avouerez que pour les amoureux du football que nous sommes, la période est aussi noire que l'avenir paraît sombre. À bien y réfléchir, c'est peut-être aussi de notre faute... Nous attendons probablement trop de ces matchs, de ces équipes, de ces joueurs et il faut bien reconnaître que nous sommes régulièrement déçus une fois le match terminé. Exactement comme après un coït... "Post coïtum omne animal triste" comme ils disent en latin. En gros : tout animal est triste après l'acte sexuel... Et bien dans les deux cas, c'est à ce moment-là que nous sommes immédiatement rattrapés par la déception, l'urgence du moment, les impôts, les libertés rognées, les religions dépourvues d'humour et une époque où tout n'est qu'excès... Comme si nous ne savions pas, depuis le temps, que le désir tient rarement ses promesses, comme si nous ne savions pas que le réel n'est jamais suffisant (si c'était le cas, nous n'aurions pas besoin de rêver). Alors un petit match comme ça, beau comme un dimanche ensoleillé, avec des buts comme s'il en pleuvait, et ben... ça réconforte. Oui, au cœur d'une période où un virus bouleverse nos existences, où ceux qui ne savent rien parlent en connaissance de cause, ce genre de match fait du bien. Vous me direz, ce triste constat étant effectué, que peut-on espérer ? Par les temps qui courent, pas grand-chose... à part peut-être confier nos espoirs à l'Histoire dont on dit qu'elle est en marche...

Vous voulez mon avis ? Si c'est vraiment le cas, qu'elle se dépêche ! 

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