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Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz : le palmarès met à l'honneur des films sombres, portés par une maîtrise renversante
©Capture d'écran

Jeunes talents

Le festival de Saint-Jean-de-Luz s'est achevé ce samedi. Son palmarès permet de mettre en valeur les "jeunes" cinéastes d’aujourd’hui.

Dominique Poncet

Dominique Poncet

Dominique Poncet est est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Ils étaient dix, dix longs métrages venus de France et du monde entier à concourir cette année au Festival International du film de Saint-Jean-de-Luz,  dont  la particularité est de n’accueillir que de « jeunes »  cinéastes. « Jeunes », précisons le, uniquement en matière d’expérience cinématographique. Car, ici, ne sont admises  à concourir que les premières ou deuxièmes œuvres, mais cela, quelque soit l’âge de leurs auteurs…

Après cinq jours de voyages au long cours, à travers les multiples genres de films représentés dans  cette sélection  2016, le jury, présidé par Cédric Klapisch (un homme qui sait, pour le porter très haut, ce que septième art veut dire), a rendu son verdict.

Il a offert, à l’unanimité, le prix du meilleur film  à « Olli Maki », le premier long métrage d’un réalisateur finlandais de 37 ans, Juho Kuosmanen. Ce  film  retrace l’histoire (vraie) d’une ancienne gloire de la boxe finlandaise qui, dans les années 60, malgré sa détermination rageuse, rata son championnat du monde, à cause d’une femme dont il tomba amoureux.  Force, intensité, beauté formelle, interprétation au cordeau, ton aussi, qui balance sans cesse entre drame et comédie… « Olli Maki » ( le vrai  boxeur a donné son titre au film) a , pour rester dans un  vocabulaire approprié , frappé  et donc, estomaqué, les sept membres du jury, et aussi le public, qui lui a réservé une ovation, à chacune de ses deux projections.

Le prix de la meilleure réalisation est allé à « You’ll never be alone », du réalisateur chilien  Alex Anwandter .Un film noir, d’une maîtrise renversante pour une première œuvre, qui, dans un Santiago noyé de brume et de pollution,  relate une terrible histoire d’acte homophobe, avec en toile de fond, celle d’un naufrage affectif, entre un fils homosexuel, et un père, trop occupé par ses affaires qui n’a pas su le protéger.

A l’honneur également de ce palmarès, la comédienne Tassadit Mandi, qui avait raté  cette année le César de la meilleure actrice dans un second rôle, pour sa prestation  dans « Asphalte » de Samuel Benchetrit. Elle rafle ici le prix de la meilleure actrice  pour son interprétation d’une femme algérienne qui revient chercher son mari à Paris, dans « Paris la Blanche », un film très sensible, signé Lidia Leber Terki.

Le jeune comédien Kévin Azaïs, qui, face à Adèle Haenel, avait déjà bluffé dans  « les Combattants », empoche le prix du meilleur acteur, pour son rôle  dans  « Compte tes blessures ». Un rôle d’ « enfant », artiste-chanteur de hard-rock, orphelin de  mère, qui  se sent incompris et mal aimé d’un père, paumé lui aussi  par son veuvage et qui essaie de refaire sa vie ( Nathan Willcocks, excellent). « Compte tes blessures », signé Morgan Simon, un  trentenaire dont c’est également le premier film, a d’ailleurs  été  plébiscité par le « jeune public » qui lui a décerné son prix. Enfin, pour sa part, le public a élu « Souffler plus fort que la mer » de Marine Place. Un drame social rythmé sur les flux et reflux des  marées de l’île d’Hoedic , qui emmène, au son d’un saxophone, dans le quotidien d’une famille de marins pêcheurs en pleine faillite.

On pouvait penser qu’en cette année, si sinistrée, Saint-Jean-de-Luz allait prendre le contre-pied du chagrin et du pessimisme ambiant en couronnant des comédies divertissantes. Il récompense des films plutôt sombres et fiévreux, à l’image de  la morosité  de notre société.

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