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Exploit parisien : face au Bayern, le PSG défie la logique dans un match fou.
Exploit parisien : face au Bayern, le PSG défie la logique dans un match fou.
©Christof STACHE / AFP

Ligue des Champions 

Grâce aux arrêts de Keylor Navas, un but de Marquinhos et à un doublé de Mbappé, le PSG s'impose chez le tenant du titre (3-2) dans ce quart de finale aller de la Ligue des Champions. S'ils ne sont pas favoris pour autant, les Parisiens sont en ballotage favorable avant le match retour, dans six jours, au Parc des Princes.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Le football, en ce sens qu'il n'a pas son pareil pour offrir des variations infinies sur un thème unique, est un sport vraiment stupéfiant. Hier soir, et cela ne lui était pas arrivé depuis longtemps, il nous a offert un match fou, avec un scénario rocambolesque, des occasions, des rebondissements et des émotions à la pelle.
Pour arriver à produire un tel spectacle, c'est ce qui rend la chose plutôt rare, il est nécessaire de réunir de nombreux ingrédients : des joueurs de haut lignage, des erreurs individuelles ou collectives et aussi l'intervention de l'imprévisible... Le tout dans des proportions qui dépendent du concours des circonstances, des circonstances du concours et du jugement de chacun.
Il y avait donc un peu de tout ça hier soir à l'Allianz Arena de Munich. Et même un peu plus, si l'on ajoute le nombre inhabituel de blessés, les conditions météorologiques dantesques ou l'opposition des styles des deux équipes. Pour vous décrire ce match aussi débridé que décousu, par où commencer ?
Peut-être par le début, c'est à dire les deux buts marqués par le PSG contre le cours du jeu (Mbappé 3e et Marquinhos 28e), quand les Munichois, au plus fort de leur domination, butaient et butaient encore sur l'excellent Navas... Précisons au passage, que le capitaine Brésilien avait inscrit son but en étant blessé, prouvant si besoin était qu'en plus du sens du devoir comme qualité première, il avait la résilience secondaire. 
En vous expliquant ensuite la remontée au score inéluctable du rouleau compresseur Bavarois, sur des réalisations du toujours surprenant Choupo-Moting (36e) et de l'imputrescible Müller (60e).  
En insistant pour finir par le but décisif d'Mbappé (66e), au plus fort de la domination de l'équipe de Hans-Dieter Flick, alors le ciel était Allemand et que l'on ne donnait pas cher de la peau de l'équipe visiteuse.

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Au-delà de cette trame invraisemblable, il faut mesurer ce matin l'ampleur de l'exploit réalisé par le Paris Saint Germain. Car aller s'imposer chez un tenant du titre aussi tyrannique dans son championnat qu'en dehors de ses frontières (le leader de la Bundesliga restait sur 19 matchs sans défaites en Ligue des Champions) n'est assurément pas à la portée de tout le monde. Surtout dans un match à déguster sur glace, avec un temps à ne pas mettre de l'argent Qatari dehors. 
Le moins que l'on puisse écrire, c'est que ce PSG est aussi paradoxal qu'illisible, aussi faible à domicile que fort à l'extérieur. Et ils ne devaient pas être très nombreux, avant le match, à parier sur la victoire d'une équipe à la bipolarité chronique, aux vedettes à éclipses, au style indéfinissable et à l'infirmerie pleine à craquer. Hier soir, ce groupe qui a pris l'habitude de nous surprendre a démontré à toute l'Europe du football qu'il était possible de gagner chez le caïd des caïds en n'ayant jamais la maîtrise du jeu (36% de possession), en subissant un véritable siège (31 tirs subis !) et en marquant trois buts sur cinq petites tentatives. Improbable mais vrai. Si vous ajoutez à ce tableau déjà complet la part de réussite ou de chance nécessaire à ce genre de performance (parfois Dieu est loué à un prix très raisonnable) vous comprenez qu'il s'agit bien là d'une victoire historique, à ranger sur une étagère en la mettant bien en évidence.
Alors qui sont les grands artisans de ce succès ? Comme souvent, il faut citer Keylor Navas. Par sa présence rassurante, par ses nombreux arrêts (10 !), il a encore prouvé qu'il était LE repère défensif de son équipe, son lieu-dit, son référent d'hommes. Évidemment, au moment de tresser les couronnes de lauriers, impossible également de ne pas citer Kylian Mbappé tant ses deux buts pèsent lourd. En profitant d'une erreur inhabituelle de Neuer en début de match et en inscrivant le but de la victoire sur une jolie frappe masquée, il a une nouvelle fois démontré sa capacité à marquer de son empreinte les soirs qui comptent. Citons également un Idrissa Gueye que l'on n'avait pas vu à pareille fête depuis longtemps, les deux passes décisives de Neymar, les sauvetages précieux de Danilo, la rentrée valeureuse d'Herrera et le match paradoxal d'Angel Di Maria. Un Di Maria à l'image de son équipe, un intermittent du spectacle capable de trous d'air étonnants mais de fulgurances dévastatrices. En étant à l'origine du premier but de son équipe et en délivrant la passe décisive sur le second, il a évidemment beaucoup pesé sur les débats et contribué à rendre le prochain match aussi passionnant à suivre qu'un livre dont on ne connait pas la fin.

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En remportant contre toute logique un match qu'ils auraient dû perdre, les Parisiens, sans être favoris pour autant, sont désormais en ballotage favorable avant le match retour au Parc des Princes. Pour le dire autrement, nous avons une semaine pour nous remettre de leurs émotions en nous préparant à toutes les issues possibles tant ces géomètres du hasard sont capables d'alterner le meilleur et le pire. Une semaine pour espérer en tremblant, vous ne trouvez pas ça formidable ? Car qui peut prédire ce que nous réservera cette équipe aux vérités toujours provisoires, aux pochettes surprises toujours inépuisables ? Car malgré toutes leurs inconstances, malgré tous leurs défauts, ceux qui auraient pu revenir avec des engelures sont surtout revenus avec le droit de rêver. Et pas à n'importe quoi, à une demi-finale de Ligue des Champions. Avant d'en savoir un peu plus sur la blessure de Marquinhos, sur l'alerte ressentie aux adducteurs par Neymar et en pétochant à l'avance de la réaction inévitable d'un tenant du titre redoutablement armé et forcément revanchard, il ne nous reste plus qu'à croiser les doigts ... En souhaitant que les cadors de l'équipe soient aussi décisifs mardi prochain qu'hier soir... En souhaitant que les planètes continuent à s'aligner... En souhaitant que mardi prochain, la réalité dépasse l'affliction.

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