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Quelle éthique pour 
les syndicalistes français ?
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La morale au travail

Le forum Ethic First s'interrogera mardi et mercredi prochain à Paris sur les liens qui unissent éthique et monde de l'entreprise. Premières pistes de réflexion avec le syndicaliste Alain Olive.

Alain Olive

Alain Olive

Alain Olive est le secrétaire général de l'Union nationale des syndicats autonomes

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Pour un syndicaliste, la question de l’éthique et donc de la morale - car pour moi ces deux mots sont synonymes - peut se poser sur deux plans totalement différents. Il y a d’abord « l’éthique dans le syndicalisme » qui renvoie à des comportements individuels. Cela concerne le fonctionnement des organisations ; il souffre des mêmes maux et des mêmes pathologies que l’on peut rencontrer dans toutes les collectivités humaines. Rien d’original sur ce point. Plus intéressant à interroger, « l’éthique du syndicalisme » et notamment du syndicalisme français face aux grandes transformations en cours que sont la mondialisation, la domination d’un capitalisme purement financier et l’éclatement du salariat ?

Face à ces bouleversements, et de façon inédite, chefs d’entreprises et syndicalistes se retrouvent souvent pour condamner un système où la rentabilité du capital est mieux assurée par les placements financiers que par l’investissement, mieux assurée par la rente que par le travail. Ceci peut avoir des effets durables sur le discours syndical qui, traditionnellement en France, comporte une forte charge idéologique. La montée en puissance d’un syndicalisme réformiste de compromis et de négociation en est une des illustrations.

Quant à l’éclatement du salariat, et à la montée de la précarité qui l’accompagne, il pose au syndicaliste, en terme éthique, cette question redoutable. Comment passer d’un modèle syndical qui défend les salariés à emploi stable (des grandes entreprises) et sous statut à un nouveau modèle capable de prendre en charge les salariés les plus fragiles ? Comment en défendant des intérêts particuliers participer aussi à la défense de l’intérêt général ?

Si l’éthique, au sens large, est une morale de l’action, elle ne peut que se fonder sur cette volonté de combattre les inégalités et de poser en terme nouveau la question sociale dans un monde en pleine transformation.

Pour ma part, je suis convaincu que, dans le cadre d’une économie mondialisée où se pose de façon aigüe la question de notre compétitivité et de l’assainissement de nos comptes, nous pouvons relever le défi qui consiste à refonder notre modèle social.

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