Et l’homme qui dirige la plus longue étude scientifique jamais réalisée sur le bonheur a quelques leçons clés à prodiguer <!-- --> | Atlantico.fr
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Robert Waldinger lors d'une conférence sur ses travaux sur le bonheur.
Robert Waldinger lors d'une conférence sur ses travaux sur le bonheur.
©Capture d'écran / Youtube / RED / DR

Si vous deviez changer une seule chose

Robert Waldinger est à la tête de l'étude de Harvard sur le développement des adultes qui se déploie depuis plus de 80 ans.

Pascal Neveu

Pascal Neveu

Pascal Neveu est directeur de l'Institut Français de la Psychanalyse Active (IFPA) et secrétaire général du Conseil Supérieur de la Psychanalyse Active (CSDPA). Il est responsable national de la cellule de soutien psychologique au sein de l’Œuvre des Pupilles Orphelins des Sapeurs-Pompiers de France (ODP).

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Atlantico : Le Dr Robert Waldinger va sortir le 24 janvier prochain un livre intitulé The Good Life Book. Celui-ci est issu d’une étude, la plus longue jamais menée, sur le bonheur. Tout d’abord qui est cet homme qui étudie le bonheur ?

Pascal Neveu : Une nouvelle fois je vais me faire détester face à des études anglo-saxonnes mercantiles et un psychiatre qui a fait son business sur le bonheur, le bien-être. Nous avons en France également quelques psys médiatisés qui surfent sur ce même marché très juteux.

Certes, diplômé d’Harvard, et enseignant dans les meilleures écoles (mais ça ne veut rien dire ces diplômes) il ose parler de 75 ans d’études sur le sujet du bonheur alors qu’il est né en 1951. Il n’est donc certainement pas diplômé en mathématiques !

Il est surnommé « Prêtre du Zen »

Car officiellement il est ainsi cité :

« Le Dr Robert Waldinger est professeur clinique de psychiatrie à la Harvard Medical School, directeur du Center for Psychodynamic Therapy and Research au Massachusetts General Hospital et directeur de la Harvard Study of Adult Development. Il est psychiatre et psychanalyste en exercice, il enseigne aux étudiants en médecine de Harvard et aux résidents en psychiatrie, et il fait partie de la faculté de l'Institut psychanalytique de Boston. »

Sauf qu’il est totalement contesté dans ses prises de position variantes entre psychothérapie et psychanalyse. Pardon pour la comparaison mais il est aux USA et la psy le Pr. R. de la thérapie face à l’argent et de fausses études.

Son étude a duré plusieurs décennies, comment s’y est-il pris pour étudier ce qu’on ne peut pas quantifier ?

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Nous n’avons aucun détail concernant son analyse depuis ces fameuses décennies.

Ayant travaillé en recherche nous connaissons les méthodologies qu’il ne développe pas à travers son ouvrage, et qui sur un plan scientifique, et à travers les années passées ne prouvent strictement rien sinon vendre son business et son nouvel ouvrage.

Il ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes !

On peut se repasser en boucle Sacha Distel chantant « La belle vie » ! Ca changera quoi ?

Il faut questionner les raisons d’un mal-être : traumatisme, épreuve de la vie, deuil.. comment évoquer le bonheur sans connaître les souffrances, les passions, les pathologies. Et tant d’autres paradigmes.

Après analyse de l’étude, quels en sont les points majeurs et finalement, quelle est la clef du bonheur ?

Le bonheur n’existe pas ! (n’en déplaise à Alain et son « Propos sur le bonheur ») MAIS il reste des voies, des cheminements menant aux plaisirs et une ouverture vers le bonheur… au moment où lors du dernier souffle on pourra se dire « j’ai vécu et j’ai été heureux ». C’est une position philosophique et psy très singulière mais qui permet de se rappeler que naître c’est apprendre à mourir et avoir tenté de vivre le meilleur, le mieux, l’amour… d’être resté dans cette dynamique du bonheur. Cette quête inaccessible.

La clé du bonheur reste peut-être d’avoir ouvert son cœur à 360 degrés envers soi, avoir fait le tour de soi, s’être livré corps et âmes vers des humains, non pas des êtres, mais celles et ceux qui nous révèlent et avec lesquels nous pourrions communier le bonheur.

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Sa conclusion est que mettre l'accent sur l'investissement dans les relations sociales est une action qui peut tout changer, pourquoi est-ce si important ?

Je viens d’y répondre… la rencontre avec l’autre est telle le miroir qui nous révèle qui nous sommes, ne sommes pas et devons advenir, le plaisir de la rencontre, le bonheur de se retrouver et advenir. Le Moi ne fait qu’advenir durant toute notre vie et nos rencontres.

J’ai toujours « critiqué » les milieux Français, bars… où ce ne sont que les milieux sociaux culturels qui se fréquentent. Ayant énormément voyagé, se retrouver dans un lieu où tous les milieux échangent, sans demander son job, ses revenus… c’est peut-être là une forme de bonheur : se sentir libre d’être soi, de parler vrai et fluide, sans intérêt, faire connaissance… Il existe un arbre de la connaissance… Mais l’arbre du bonheur est sans doute à découvrir… C’est l’arbre de la vie, de la sagesse. Il est définissable en fonction de nos différentes convictions : suprême, bonheur, paix… Peu importe, car le Zen vendu à tout va ouvre les portes de gourous et de charlatans du bonheur.

Comment changer sa relation aux autres pour le moment ?

Très simplement : aller vers l’autre et échanger avec lui.

Il y a tant de rencontres qui nous apprennent mutuellement.

J’ai la chance de rencontrer énormément de personnes et lors de contextes divers.

Mais j’adore discuter et faire connaissance avec des inconnus, éventuellement nous revoir… et j’ai remarqué, certes via ma profession, que la question du bonheur revient sans cesse… alors qu’elle n’est finalement corrélée qu’à la vie.

La vie n’est sans doute que le bonheur de vivre. Le bonheur n’est même pas une utopie sauf dans la construction de ce que nous souhaitons advenir, face à soi, face à l’autre… face à sa vie et en pensant à ceux qui ne se sentent ni dans le plaisir et le bonheur d’être dans la vie et d’exister.

Nous ne sommes rien.  Pensons au bonheur de l’autre qui n’aura pas eu ma réflexion. C’était Noël, le nouvel an… il y a le bonheur et les petits bonheurs qui sont tellement tant pour certains.

Ca s’appelle l’humanité… car la roue tourne.

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